AFFRONTEMENTS A BEOUMI – Les premières interpellations dans le conflit intercommunautaire qui a secoué la ville viennent d’avoir lieu. L’identité des personnes interpellées n’a pas encore été dévoilé, encore moins le rôle qu’ils ont eu à jouer dans ces heurts qui ont endeuillé la ville. Dans un communiqué officiel, le front populaire ivoirien a appelé le gouvernement à désarmer le plus rapidement possible certains civils qui détiendraient des armes en toute illégalité.
Une dizaine de morts et près d’une centaine de blessés, c’est le triste bilan des affrontements qui ont eu lieu dans la ville de Béoumi la semaine dernière. A l’origine des heurts, une altercation entre deux transporteurs de la ville, altercation qui a vite viré à l’affrontement entre deux communautés, les kôdé et les malinkés. Les réactions politiques n’ont pas tardé à voir le jour. Outre le Front populaire version Laurent Gbagbo, le FPI dirigé par Pascal Affi N’Guessan a lui aussi dénoncé les violences survenues dans la ville le 15 mai dernier. Dans son communiqué, le front populaire ivoirien a particulièrement mis l’accent sur le désarmement de certains civils qui disposeraient en toute illégalité d’armes à feu.
Les violents affrontements qui ont eu lieu dans la ville de Béoumi ont pris une ampleur inattendue, malgré les appels au calme. Alors qu’aucun mort n’avait été confirmé aux premières heures du conflit, les autorités ivoiriennes ont très vite revu leur copie concernant le bilan des heurts survenus dans la ville le 15 mai dernier. A ce jour, le bilan officiel fait état d’une dizaine de morts, puisqu’un nouveau corps a été découvert dans un puits dans la journée du mercredi. La barre des blessés a été officiellement franchie également dans ce conflit intercommunautaire entre baoulé et dioula. En réaction à ce nouveau conflit interethnique, le FPI version Laurent Gbagbo n’était pas passé par quatre chemins pour pointer du doigt la responsabilité du gouvernement ivoirien. Sans aborder dans le même sens que l’aile radicale, le front populaire ivoirien dirigé par Pascal Affi N’Guessan, a fermement condamné les violences survenues dans la ville de Béoumi il y’a une semaine : «Dans la journée du mercredi 15 Mai 2019, jour de marché dans la ville de Béoumi, à la suite d’un accident sur la voie publique, une altercation a éclaté entre un conducteur de moto-taxi et un chauffeur de minicar appelé « massa ». Il s’en est suivi une bagarre entre les deux ; le chauffeur du minicar, sentant ses forces l’abandonner, eut recours à une machette qu’il avait dissimulée dans sa voiture pour taillader le conducteur du moto-taxi…Cela a suscité un regain de violence et une bagarre intercommunautaires entre les autochtones Kôdê et les allochtones malinkés. Le bilan officiel annoncé par les autorités préfectorales fait état de neuf (9) morts et de quatre-vingts dix-huit (98) blessés. Le FPI condamne avec la dernière énergie, cette violence survenue entre les populations de ladite localité, appelle toutes les populations au calme et à la retenue».
Des armes en circulation selon le FPI
Dans son communiqué relatif aux évènements de Béoumi, le front populaire ivoirien interpelle le gouvernement sur la nécessité d’ouvrir une enquête, mais surtout sur la nécessité de désarmer certains civils qui détiendraient illégalement des armes : «C’est l’occasion pour le FPI de faire remarquer que, dans la ville de Béoumi et alentours, il existe des civils qui portent illégalement des armes dont ils ont eu à faire usage pendant cette triste période, entraînant des morts et des blessés par balle dont le commissaire de police. Le FPI invite le gouvernement à désarmer ces personnes sans condition, et appelle les populations à collaborer avec les autorités compétentes afin d’aboutir à une paix durable». L’opération de désarmement est déjà en cours selon nos sources. Des interpellations ont déjà eu lieu dans l’enquête ouverte.