REVELATIONS GUILLAUME SORO – Avant l’arrivée du président Ouattara au pouvoir, l’ex-Pan avait été désigné comme premier ministre de la Côte d’Ivoire, à l’issue de l’accord politique signé à Ouagadougou. Durant son mandat en tant que chef de gouvernement, l’ancien chef du parlement ivoirien confie avoir embauché plusieurs cadres du RDR (parti au pouvoir) à la primature, des cadres qui étaient payés sans travailler.
Erreur de communication ou stratégie politique, les nouvelles révélations de Guillaume Soro sur l’existence d’emplois fictifs au sein de la Primature qu’il dirigeait sous Laurent Gbagbo, pourraient lui coûter cher. Après avoir pris ses distances avec le RHDP, l’ancien chef du parlement est pressenti par ses proches comme le candidat idéal pour 2020. Mais le candidat ‘‘idéal’’ vient de se livrer depuis peu à la vindicte populaire, après avoir révélé qu’il a embauché plus d’une dizaines de cadres du régime actuel lorsqu’il était encore premier ministre de l’ancien dirigeant. A en croire les révélations de l’ex-Pan, ces cadres étaient grassement payés tous les mois alors qu’ils ne se rendaient pas au travail.
En tournée dans la région du Hambol, Guillaume Soro a encore fait de nouvelles révélations sur ses relations avec certains cadres du RDR, lorsqu’il était premier ministre sous le régime de Laurent Gbagbo. Dans la clôture de sa tournée, l’ancien chef du parlement ivoirien a révélé l’existence d’emplois fictifs à la primature, lorsqu’il avait été désigné comme chef du gouvernement à l’issue de l’accord politique de Ouagadougou : «Quand Alassane OUATTARA cherchait le pouvoir, il était dans l’opposition, moi j’ai été nommé Premier ministre après l’accord politique de Ouagadougou. J’ai engagé et j’ai embauché plus de 15 cadres du Rassemblement des Républicains à la primature. Ils ne venaient pas au travail mais je les payais. Tout ça pour soulager Alassane». Si ces propos visaient à l’évidence à montrer les nombreux sacrifices qu’il a consentis pour l’actuel chef d’Etat ivoirien, Guillaume Soro s’est mis à dos de nombreux ivoiriens en révélant l’existence d’emplois fictifs à la primature durant son mandat. Ces révélations risquent d’écorcher l’image que certains ivoiriens ont de lui, lui qui s’est depuis un bon moment, lancé dans une opération séduction en sillonnant plusieurs villes du pays. Les révélations de l’ancien chef du parlement ivoirien sur les emplois fictifs à la primature, ont fait réagir Doumbia Major, le président du congrès panafricain pour le Renouveau.
Doumbia Major souhaite une enquête contre Soro
«Après les aveux de Soro concernant les emplois fictifs de la primature, on verra si le peuple ivoirien est toujours en droit de faire confiance à l’institution judiciaire. Dans aucun pays du monde, un homme politique ne peut avouer avoir créé des emplois fictifs, payés avec l’argent du contribuable et s’en sortir sans poursuite de la part de la justice. Le procureur de la république doit jouer son rôle, il y va de la crédibilité et de la confiance que les ivoiriens pourront avoir de la justice, en se disant que nul n’est au-dessus de la loi. Si cette affaire n’est pas jugée et celui qui a fait les aveux d’avoir créé des emplois fictifs condamné, les ivoiriens se diront dans ce pays, il n’y a pas de justice, chacun peut faire ce qu’il veut. La justice ne condamne que les faibles. Ceci est un vrai test pour la crédibilité et pour la raison d’être de notre justice dont la légitimité risque fortement de prendre un coup, si cette affaire des emplois fictifs de Soro n’est pas jugée. Cela voudra simplement dire que nous sommes dans une république bananière et ce sera grave pour l’image de la Côte d’Ivoire.», a réagi le patron du CPR aux déclarations choc de Guillaume Soro sur les emplois fictifs à la Primature.