POINT DE PRESSE BILAN BEOUMI – C’est adressé à la presse ce vendredi 21 juin 2019 dans ces locaux du palais de la justice a Bouaké
Suite à l’enquête ouverte après les évènements survenus à Béoumi les 15, 16 et 17 Mai 2019, créant l’émoi au sein de la population ivoirienne, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Bouaké avait ouvert une enquête aux fins de rechercher les auteurs et commanditaires des atteintes aux personnes et les biens d’une part, et d’autre part donner un signal fort aux hommes politiques ; les guides religieux ou les chefs traditionnels pour leur rappeler que les propos haineux ou à relent raciste ou tribalisme sont sévèrement punis par la lois de la République de Côte d’Ivoire. Je voudrais vous faire l’économie du rappel des faits qui ont été largement exposés dans les deux premiers points de presse.Aujourd’hui, il s’agit pour le parquet de relever certains éléments probants qui permettent de mieux comprendre avec aisance la reprise des affrontements entre la communauté Baoulé et celle des Malinkés dans la journée du 16 Mai 2019 alors que la prompte réaction des forces de police et de la gendarmerie ainsi que celle des autorités administratives avaient réussi a ramener le calme dans la soirée du 15 Mai 2019.Ce premier jour, l’hôpital général avaient enregistré un seul cas de décès par arme blanche et 45 blessés avec de nombreux dégâts matériels.Que s’est donc t’il passé pour que les affrontements aient repris le jeudi 16 Mai 2019 dans cette ville où il y a quasiment un enfant Baoulé et un enfant Malinké dans chaque famille. Pour la petite histoire, les témoignages ont même révélé que certains Malinkés sont allés se réfugier au quartier Baoulé et d’autres Baoulés ont fait le sens inverse.En effet, pour comprendre la reprise des affrontements, l’enquête a permis de savoir que Monsieur Konan Saint Rodolphe, leader d’opinion et chargé de communication de Monsieur le Maire même si ce dernier déclare ne l’avoir pas nommé à cette tâche et Monsieur Kouadio k. Arman, troisième adjoint au maire et Maire résident en sont les principaux acteurs.Le premier cité s’est saisi des réseaux sociaux pour inciter la communauté Baoulé à attaquer celle des Malinkés. Certes, il a demandé pardon mais sa responsabilité pénale demeure entière.Le second, à savoir le maire résident, lui a emboîté le pas. Il a fait une déclaration sur les antennes d’une radio en ligne dénommée » PDCI 24 TV » où il déclarait dans la matinée du jeudi 16 Mai 2019 que les jeunes malinkés étaient en train de tirer sur la population avec des armes à feu de type « Kalachnikov » . Une telle déclaration sur une radio à forte audience d’écoute, a eu certainement pour conséquence la révolte des jeunes Baoulés et l’on a pu enregistrer pour la seule journée 8 décès dont 06 du côté des Malinkés et 02 du côté des Baoulés. Pour notre part, il s’agit manifestement de diffusion de rumeurs mensongères ou de fausses informations et une incitation au meurtre ; d’autant plus qu’aucun témoignage n’a fait mention d’usage d’arme de guerre. Au surplus, les certificats médicaux indiquent que les décès par arme à feu sont dus à des plaies provoquées par des préjudices de type plomb. En clair, il s’agit essentiellement des fusils de chasse de type Calibre 12. Il convient de noter aussi que l’une des personnes interpellées à partir des photographies prises au cours des affrontements, se nomme Konan Koffi Hervé dit « Débat » Ce dernier a affirmé au cours de son audition qu’un chef de beoumi dont il s’est refusé de donner le nom, a mandaté un griot aux fins de passer de village à village pour inviter les jeunes à prendre les armes en leur possession et venir défendre la ville de Beoumi. Ensuite, il a déclaré que des instructions ont été données qui consistaient à cacher les armes car la gendarmerie était en train de procéder à des perquisitions. Enfin, l’enquête a permis d’appréhender les présumés auteurs du meurtre des deux bouviers ( Touré Yaya et Mamoud wahihalo) portés disparus pendant cette crise. Les restes des corps ont été découverts au bord de la rivière appelée Kan à proximité du campement KOUASSI MIAN.Au total, nous enregistrons 27 personnes interpellées.Outre, les 22 premières déjà placées en détention préventive, il faut ajouter les personnes suivantes : Konan Koffi Hervé dit Débat Kouadio k. Arman*Gouamene kouakou simplifié*Alla Kouame Noël Alla Kouame Bernard.
Au titre du bilan humain, il faut noter avec regret que nous sommes passés de 14 à 16 décès.L’information suit toujours son cours normal.
Le procureur de la République près le tribunal de première instance.
Fait, a Bouaké le 21 juin 2019.