Réforme CEI : l’opposition parlementaire appel le gouvernement à retirer le projet

Kohan Kioshiko

REVISION DE LA CEI – Le projet de loi sur la nouvelle commission électorale indépendante a été adopté jeudi au parlement, alors que l’opposition dénonce toujours un manque d’équilibre au sein du nouvel organe. Pour les opposants, la présence des représentants du chef de l’Etat et du ministère de l’intérieur remettent en cause le principe d’équité sur lequel l’Etat dit avoir centré les discussions.

Plus qu’une adoption en session plénière de l’Assemblée Nationale pour que la nouvelle commission électorale indépendante en Côte d’Ivoire voit le jour. A l’approche du scrutin présidentiel d’octobre 2020, l’opposition a accentué la pression sur le gouvernement en vue de réformer la CEI, l’organe chargé de gérer le processus électoral. En dépit des engagements pris par le chef de l’Etat, les discussions menées par le premier ministre ont abouti des propositions jugées décevantes par l’opposition ivoirienne. Malgré l’adoption du projet de loi sur la Commission électorale, l’opposition ivoirienne souhaite que le pouvoir renonce à ce projet pour la poursuite des discussions autour de la réforme.

La réforme de la CEI aura bel et bien lieu en Côte d’Ivoire, mais le projet divise toujours le gouvernement et les partis de l’opposition. Les réticences de l’opposition n’ont pas empêché le pouvoir en place d’adopter en commission de l’Assemblée le projet de loi la sur la révision de l’organe électoral. La faible présence des chefs religieux et le passage à une commission centrale composée de 15 membres n’ont pas persuadé les opposants sur le bien-fondé de ce projet. Comme gage d’équité, le président ivoirien a annoncé que son représentant qui siège à la CEI et celui du ministère de l’intérieur ne se porteront pas candidats pour la présidence de la commission électorale. Mais toutes ces garanties n’ont pas convaincu l’opposition ivoirienne pour l’inviter à adhérer au projet de loi. Pour le PDCI, la composition équilibrée de l’organe devrait se présenter comme suit : «Un bureau opérationnel dont les membres (Président, vice-présidents et Secrétaires) tous issus de la Société Civile, sont choisis par appel à candidature. Un Comité chargé du contrôle et de la vérification du processus électoral, composé des représentants des Partis politiques tant du pouvoir que de l’opposition.». Dans son communiqué, le groupe parlementaire PDCI a appelé le gouvernement a renoncé au projet : «Au regard de tout ce qui précède, notamment les nombreux manquements relevés et surtout des risques que l’adoption de cette loi pourrait faire courir à la stabilité et à la Paix en Côte d’Ivoire, le Groupe parlementaire PDCI-RDA se déclare non-favorable à la prise en considération de l’exposé des motifs du présent projet de loi.  Il invite, par conséquent, le Gouvernement à retirer ce projet de loi et à reprendre les discussions avec les partis d’opposition et la société civile dans le cadre d’un dialogue véritablement inclusif pour aboutir à la mise en place d’une CEI impartiale, équilibre et consensuelle, gage de paix».

Un projet également condamné par Vox Populi

«Monsieur le Président, le Groupe parlementaire Vox Populi craint, que de ces interprétations discordantes de la décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, pourtant sans équivoque, les conditions de futurs troubles aux prochaines opérations électorales soient en train d’être réunies….Fort de ce qui précède, le Groupe parlementaire Vox Populi ne peut pas accompagner le gouvernement dans son élan et s’associe de fait à l’appel lancé par la classe politique significative à l’endroit du gouvernement, pour reprendre les discussions relatives à la Commission Electorale Indépendante. C’est pourquoi, le Groupe parlementaire Vox Populi ne prend pas en compte le présent exposé des motifs et demande le retrait pur et simple de ce projet de loi».

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