Conflit à Béoumi : Ahoussou Jeannot sur le terrain pour réconcilier Malinké et baoulé

Kohan Kioshiko

RECONCILIATION A BEOUMI – Si le calme est revenu depuis plus d’un mois dans la ville, la véritable cohésion entre les deux communautés en conflit n’est pas encore effective. Le président du Sénat était en déplacement dans la ville pour une mission de décrispation, accompagné des ministres Sidi Touré et Jeanne Peuhmond.

16 morts, c’est le triste bilan des affrontements qui ont opposés au mois de mai Malinké et Baoulé dans la ville de Béoumi. Deux mois après le conflit, le calme est de retour mais la réconciliation n’est toujours pas effective entre les deux communautés. Plusieurs initiatives ont été lancées par le gouvernement en vue de contribuer à la paix entre les deux communautés. C’est dans cette perspective que le président du Sénat, en compagnie du ministre Sidi Touré, cadre de la ville, et la ministre Jeanne Peuhmond, se sont rendus dans la localité fin de semaine dernière pour une rencontre avec la jeunesse des deux communautés. Rappelons que les affrontements sont partis d’une rixe entre deux conducteurs.

La ville de Béoumi panse progressivement ses plaies après les affrontements survenus entre Malinké et baoulé il y’a environ deux mois. Parti d’une bagarre ordinaire entre deux conducteurs, le conflit prendra une proportion inquiétante dans les jours qui suivront. Alors que l’on déplorait un mort aux premières heures du conflit, le bilan est passé dans les jours qui suivent à 16 morts et près d’une centaine de blessés, selon les informations officielles. Pour Koné Braman, le Procureur de la ville de Bouaké, l’instrumentalisation du conflit par certains cadres a contribué hélas à la dégradation de la cohésion sociale entre les deux communautés, conduisant ainsi à l’embrasement du conflit entre Baoulé et Malinké dans la ville de Béoumi. Malgré le retour au calme, la méfiance se lit encore sur certains visages entre les deux communautés. C’est donc dans le but de contribuer à la réconciliation effective entre les deux communautés que le président du Sénat s’est rendu il y’a quelques jours à Béoumi : «J’ai mené une mission de décrispation à Beoumi ce vendredi 26 juillet 2019 pour retablir le dialogue entre les filles et fils, baoulés et malinkés de Béoumi. Chefs de village, chefs religieux, chefs de communautés, représentants des associations de femmes et de jeunes, tous ont répondu présent à cette rencontre d’échanges.  Ensemble, avec les Ministres Sidi Touré, Jeanne Peuhmond et des chefs cantons, nous avons appelé tous nos frères et sœurs qui cohabitent depuis très longtemps à se pardonner au nom du vivre ensemble afin de renforcer la cohésion sociale, pour une paix durable.  En retour, ils ont accepté de se parler et de privilégier désormais le dialogue. L’engagement a été pris par chacun de travailler à la réconciliation et au pardon mutuel», rapporte Ahoussou Jeannot sur sa page officielle.

Instrumentalisation du conflit

«En effet, pour comprendre la reprise des affrontements, l’enquête a permis de savoir que Monsieur Konan Saint Rodolphe, leader d’opinion et chargé de communication de Monsieur le Maire même si ce dernier déclare ne l’avoir pas nommé à cette tâche et Monsieur Kouadio k. Arman, troisième adjoint au maire et Maire résident en sont les principaux acteurs. Le premier cité s’est saisi des réseaux sociaux pour inciter la communauté Baoulé à attaquer celle des Malinkés. Certes, il a demandé pardon mais sa responsabilité pénale demeure entière. Le second, à savoir le maire résident, lui a emboîté le pas. Il a fait une déclaration sur les  antennes d’une radio en ligne dénommée  PDCI 24 TV où il déclarait dans la matinée du jeudi 16 Mai 2019 que les jeunes malinkés étaient en train de tirer sur la population avec des armes à feu de type « Kalachnikov » .

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