REVISION DE LA CONSTITUTION – Les ivoiriens seront une pour la toute première fois appelés à se prononcer sur la Nouvelle Constitution qu’ils ont adoptés par référendum il y’a seulement trois ans. Pour de nombreux opposants au régime, cette décision a été prise par le chef de l’Etat dans le but d’isoler certains adversaires politiques de la course à la présidentielle. Si certains opposants ont déjà marqué leur refus à ce projet, le maire de Tiassalé salue cette révision annoncée, si toutefois elle porte sur retour de la limite d’âge.
Dans la précédente constitution ivoirienne, il était impossible à tout candidat de prétendre à l’élection présidentielle si son âge dépassait les 75 ans au moment du scrutin. Cette disposition a été levée dans la nouvelle législation adoptée en octobre 2016 par voie référendaire. Et trois ans après, le pays se dirige vers une réforme des lois fondamentales adoptées à plus de 90% lors du référendum qui a eu lieu en octobre 2016. Pour certains, cette révision portera probablement sur l’article 55 qui a supprimé la limite d’âge pour la fonction présidentielle. S’il faut être au minimum âgé de 35 ans pour être président en Côte d’Ivoire, il est aujourd’hui possible à un octogénaire, voire même un nonagénaire, d’être candidat, une disposition qui doit disparaitre selon le maire de Tiassalé.
La révision de la Constitution ivoirienne annoncée par Ouattara suscite diverses réactions chez ses opposants politiques. Rappelons que le président ivoirien confirme cette décision quelques jours après l’interview d’Henri Konan Bédié accordée au Journal Le Monde, un entretien dans lequel le chef du Pdci banalisait les attaques sur son âge : «Je suis un jeune parmi d’autres. En Afrique, il y a des présidents plus âgés que moi et si vous regardez à l’échelle du monde, ils sont encore plus nombreux. Le dirigeant de la Malaisie a plus de 90 ans. Tant que l’on a les ressources intellectuelles et physiques, je crois qu’il n’y a pas d’âge pour diriger un pays.». Pour Tiémoko Assalé, le passage à une nouvelle classe politique en Côte d’Ivoire ne saurait être une réalité si les anciens sont toujours dans la course. Pour cette raison, l’élu de Tiassalé a plaidé en faveur du retour à l’ancienne limite d’âge, comme cela était mentionné dans l’ancienne législation de juillet 2000 : «La constitution de 2000 avait fixé l’âge limite pour être candidat à l’élection présidentielle, à 75 ans. On ne sait pour quelles raisons, les rédacteurs de la constitution de 2016, ont supprimé cet âge limite. Dans le même temps, le président Ouattara, à plusieurs reprises, a manifesté son intention d’œuvrer à l’avènement d’une nouvelle génération de dirigeants, plus jeunes. Une volonté en divorce, cependant, avec l’absence de limite au niveau de l’âge des candidats. Si la modification de la constitution qui est annoncée revient sur la limitation de l’âge à 75 ans, ce serait simplement logique, voire justice. Il faut épargner aux Ivoiriens, une élection présidentielle de 2020, avec les mêmes acteurs qui, depuis 26 ans, les conduisent, par leurs compromissions électoralistes, à la mort».
Tourner la page des ‘‘trois grands’’
«La politique, on la fait pour que les gens vivent mieux, pas pour qu’ils meurent massivement et gratuitement, tous les 10 ans. La Côte d’ivoire indépendante aura 60 ans en 2020. On ne devrait pas célébrer ces 60 ans, en août, en sachant que deux mois plus tard, on invitera les Ivoiriens à aller voter, pour non pas vivre mais mourir quelques heures ou jours plus tard. Pas de candidat, de tous bords, âgé de 75 ans ou plus, en 2020. Quittez maintenant la scène, vous n’êtes plus drôles».