Génocide we : le gouvernement accusé de vouloir effacer les traces

Kohan Kioshiko

GENOCIDE DU PEUPLE WE – Pendant la crise post-électorale ivoirienne, des centaines de personnes auraient été massacrés dans le grand ouest, des massacres commis par certaines forces proches du pouvoir actuel, selon plusieurs responsables politiques issus de l’ouest de la Côte d’Ivoire. Au cours d’un déplacement dans la zone, l’ancienne première dame ivoirienne a appelé le gouvernement à reconnaître qu’il y’avait eu massacre à l’ouest durant la crise, en vue que les parents des victimes obtiennent réparation.

Le président du FIDHOP a appelé le gouvernement à surseoir au projet de construction de plusieurs routes dans le grand ouest de la Côte d’Ivoire. Loin de lui l’idée de s’opposer à ce projet de développement de la région, le Dr Boka Gervais a formulé cette demande en raison du présumé génocide qu’il y’aurait eu dans cette région de la Côte d’Ivoire pendant la crise ivoirienne de 2011. Plusieurs cadres issus de l’ouest affirment haut et fort que des centaines de wês ont été massacrés pendant la crise par des forces à la solde du régime actuel. Le projet de bitumage annoncé par le gouvernement cacherait un but inavoué du gouvernement ivoirien, selon le président du FIDHOP.

La question du génocide wè divise toujours le pouvoir en place et l’opposition, en l’occurrence les cadres issus de la région qui aurait souffert le martyr durant la crise post-électorale. Au mois de mai, plusieurs cadres de l’opposition révélaient que des centaines de personnes ont été massacrés dans la région de l’ouest, un massacre qui visait particulièrement la communauté ethnique we. Originaire de la région, la ministre Anne Désirée Oulotto, membre de la coalition au pouvoir, avait fermement démenti l’existence de génocides et de fausses communes dans les villes de l’ouest du pays : «Je veux saisir l’opportunité de cette tribune pour annoncer un message parce que récemment, j’ai été choquée d’entendre d’éminents hommes politiques qui ont fait des activités politiques dans le pays Wê. Si un peuple We avait été victime de génocide, je ne serais pas en vie, moi qui vous parle parce que je suis We. Faisons la politique de la paix, du rassemblement et du développement. Faisons la politique de la cohésion et du vivre ensemble. Si chacun veut chercher des poux dans les cheveux de l’autre, il trouvera des poux. Il y a un temps pour tout. Il y a un temps pour la guerre mais il y a aussi un temps pour la paix. Le temps de la paix a sonné pour la Côte d’Ivoire». Alors que le gouvernement prévoit de bitumer plusieurs voies à l’ouest, certains y voient une volonté manifeste de vouloir faire disparaître les preuves du génocide wè. C’est la conclusion à laquelle est venue le docteur Boka Gervais, président de la FIDHOP. Dans un communiqué, l’exilé ivoirien a même demandé au gouvernement de surseoir aux constructions des routes, le temps de faire la lumière sur le présumé massacre.

L’appel de la FIDHOP au gouvernement

«La FIDHOP demande au Gouvernement-GON de surseoir, immédiatement, à son projet de construction de routes à l’Ouest du pays. La FIDHOP demande au Chef de l’État Alassane OUATTARA et à son régime, de faire au préalable toute la lumière sur les crimes et massacres commis dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire durant la crise postélectorale de 2010-2011.  La FIDHOP demande à l’ONU, à travers le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, d’ouvrir (enfin) une enquête complète sur ce que l’on qualifie de « Génocide du Peuple Wê », sur la base des révélations de La Croix Rouge des 28 et 29 Mars 2011.», explique le président Boka Gervais dans son communiqué.

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