Reforme commission électorale: «Cette CEI est contestable» (Pickass)

Kohan Kioshiko

REVISION DE LA CEI – A l’approche de la prochaine présidentielle, le gouvernement ivoirien a procédé à la révision de la commission électorale indépendante. Mais la nouvelle composition proposée par le pouvoir en place ne fait pas l’unanimité au sein de l’opposition ivoirienne qui réclame une profonde réforme de l’institution avant l’échéance électorale de 2020. Depuis le Ghana, son pays d’exil, Damana Pickass a mis en garde l’actuel régime sur ce projet.

La réforme de la CEI est un sujet déjà classé pour le pouvoir en place. A la veille de la célébration de la fête d’indépendance, le président ivoirien avait confié qu’il ne reviendrait plus sur le sujet, après que le texte ait été adopté par l’Assemblée Nationale et le Sénat. Depuis l’exil, le vice-président du FPI tendance Laurent Gbagbo, Damana Pickass, a réagi à la réforme proposée par le pouvoir en place sur la question de la commission électorale indépendante. Pour l’ancien commissaire central de l’institution, les observations faites par l’Arrêt de la Cour de Africaine n’ont pas été mises en application par le régime actuel, qui s’est contenté d’une recomposition de la commission électorale. Pour le pro-Gbagbo, cette commission proposée par le gouvernement est largement contestable.

A quatorze mois de la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire, toujours pas de consensus entre le gouvernement et l’opposition sur la réforme de la CEI. Pour le projet de loi soumis à l’Assemblée Nationale a été adopté à la majorité, avant d’être ensuite approuvé par la chambre du Sénat. Si ce chapitre est clos pour le pouvoir en place, l’opposition continue toujours de dénoncer un manque d’équilibre dans cette nouvelle commission électorale qui sera mise en place. Ancien commissaire central de la CEI, Damana Pickass s’est penché ce vendredi sur la question de la réforme de la commission électorale indépendante. Pour le partisan de Laurent Gbagbo, le pouvoir en place n’a pas suivi à la lettre les recommandations de la Cour Africaine des droits de l’homme : «Dans le processus démocratique en Côte d’Ivoire, en 2020, il est prévu des élections. En 2020, il se dit qu’il y aura des élections en Côte d’Ivoire. L’opposition ivoirienne fait en sorte que ces élections soient transparentes. La Cour Africaine des droits de l’homme a demandé au gouvernement une recomposition de la CEI qui est l’organe qui est censé arbitrer le jeu électoral. Le gouvernement ivoirien n’est pas en train de faire ce que la Cour Africaine des droits de l’homme a dit. Ils veulent mettre une CEI à leurs ordres. Une CEI caporalisée, une CEI qu’ils contrôlent pour organiser les élections de 2020. Le gouvernement s’apprête à promulguer la loi établissant cette CEI contestée, cette CEI contestable.  Donc le gouvernement est en voie de créer une crise pré-electorale en Côte d’Ivoire. Mais pour planter le décor, ils veulent nous intimider, ils veulent intimider le peuple, ils veulent intimider les démocrates». Le FPI prépare son grand retour et aussi sa participation dans ce scrutin prévu l’année prochaine. Mais le parti reste pour l’heure suspendu à la décision finale de la CPI concernant l’acquittement définitif de l’ancien dirigeant.

Pickass dénonce les tentatives d’intimidation du régime

«Le 7 Août, ils ont fait sortir les armes des casernes, ils ont fait sortir l’armée. Nous on est politiques, on sait ce que ça veut dire. Mais ils ne l’ont pas caché, ils l’ont dit, ils disent voici l’armée, celui qui sort, on va mater… On ne peut pas dire que si on fait un meeting ils vont envoyer les chars nous écraser, on ne peut pas dire que si on fait une marche ils vont nous envoyer les MI-24 pour nous bombarder, ce n’est pas possible, n’ayez même pas peur, ça ne peut pas arriver».

Partagez cet article
Laissez un commentaire