Commission électorale indépendante – évincé de la nouvelle CEI mise en place par le pouvoir, après consultation avec les forces de l’opposition et de la société civile, Youssouf Bakayoko quitte officiellement la présidence de l’institution. Malgré les réticences d’une partie de l’opposition, le gouvernement a dévoilé la semaine dernière la liste des 15 membres de la commission centrale de la CEI, une liste qui était composée de 17 personnalités avant la réforme de l’institution. A l’issue des votes, le représentant du conseil supérieur de la magistrature, Coulibaly Kuibert, a été élu président de la nouvelle commission électorale, une annonce qui devrait satisfaire en partie l’opposition ivoirienne, puisque la présidence de l’institution n’est plus assumée par une personnalité issue d’un parti politique.
Le gouvernement ivoirien a probablement déjoué les pronostics de certains qui s’attendaient à ce que le pouvoir en place revendique la présidence de la commission électorale indépendante. Après plusieurs mois de tractations, le gouvernement ivoirien a dévoilé la liste des membres de la nouvelle Cei, une liste qui ne comprend aucune personnalité de l’ancienne équipe. Le pouvoir en place est représenté par trois personnalités, tout comme l’opposition ivoirienne. Concernant la présidence de l’Institution, elle sera désormais assumée par une personnalité neutre. Désigné comme représentant du conseil supérieur de la magistrature, Coulibaly Kuibert a été élu à la majorité comme nouveau président de la commission électorale indépendante. Il succède ainsi à Youssouf Bakayoko, personnalité issue du PDCI qui assumait depuis une dizaine d’années la présidence de l’institution chargée d’organiser les scrutins en Côte d’Ivoire.
La réforme de la commission électorale en Côte d’Ivoire est un processus quasiment bouclé par le pouvoir en place. Après l’adoption du texte par les deux chambres parlementaires du pays, les consultations ont démarré avec les parties prenantes pour la désignation des différents représentants de la nouvelle CEI. Si l’opposition ivoirienne a décidé de participer à la commission électorale, le PDCI d’Henri Konan Bédié a refusé de participer à la mise en place de l’institution. Après de nouvelles discussions avec le pouvoir en place, Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien, a lui aussi rejoint l’opposition ivoirienne dans la désignation de ses trois représentants. Dans la nouvelle commission électorale, plus de personnalité politique au sommet de l’institution. L’opposition qui réclamait le départ de Youssouf Bakayoko a obtenu gain de cause sur ce sujet. Et le successeur de l’ancien président de l’institution est même déjà connu. A l’issue des votes qui ont eu lieu, Coulibaly Kuibert a été élu comme nouveau président de la commission électorale indépendante. Mais ce n’est pas un membre de la société civile qui préside l’institution, comme l’avait demandé une partie de l’opposition ivoirienne. Coulibaly Kuibert, nouveau président de la CEI, est le représentant du conseil supérieur de la Magistrature. Il a été élu par 9 voix contre 6 à l’issue du scrutin. Pour l’instant, le PDCI, principal opposant à la nouvelle commission électorale, se garde de commentaires sur l’élection de Coulilaby Kuibert à la tête de l’institution. Du côté des pro-Soro, l’un des partisans de l’ancien chef du parlement a réagi à l’élection du représentant du conseil supérieur de la magistrature au sommet de l’institution.
Réaction de Mamadou Traoré
Ami de lycée du nouveau président de la commission électorale, Mamadou Traoré a réagi en ces termes : «Mon ami et frère, mon compagnon de classe à Bouaké, mon compagnon de classe qui aimait taquiner nos professeurs, Coulibaly Kuibiert vient d’être élu à la tête de la CEI. Que Dieu fasse qu’il déjoue tous les pronostics alarmants faits concernant son élection à la tête de la CEI. Mais je reste pessimiste quant à son indépendance vis à vis du pouvoir. Il n’est plus une tête brûlée comme nous autres quoiqu’au lycée, il nous depassait tous dans affaire de tête brûlée… J’espère qu’il saura emprunter la voie de la sagesse et qu’il ne répétera pas « l’exploit juridique » de Yao Paul N’dré, l’ex Président du Conseil Constitutionnel.», a indiqué le pro-Soro.