Casse de la Bceao : les coupables toujours dans la nature

by Kohan Kioshiko
banque porte bceao

Attaque de la Banque Centrale – La BCEAO a payé un lourd tribu pendant l’éclatement des deux plus grandes crises politico-militaires que la Côte d’Ivoire a connues. En 2002, dans les débuts de la rébellion ivoirienne, des coffres forts de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest à Bouaké ont été saccagés. Officiellement, l’Etat de Côte d’Ivoire n’a pas communiqué sur le monant exact dérobé dans les caisses de la Banque centrale ouest africaine, dans les débuts de la rébellion en Côte d’Ivoire. Selon certains médias, le préjudice financier est estimé à plus d’une dizaine de milliards de francs Cfa. Les coupables ? Les regards se sont très vite tournés vers plusieurs figures de proues de la rébellion de septembre 2002, sans qu’officiellement des poursuites soient lancées contre les présumés auteurs de ce casse. Mais la Bceao ne restera pas sans rien faire face au deuxième casse qu’il subira en Côte d’Ivoire, à la faveur de la présidentielle d’octobre 2010.

Lorsque les armes retentissaient dans les débuts de rébellion à Bouaké, certains avaient pour objectif de dévaliser l’agence Bceao de la seconde grande ville du pays. Mission accomplie puisque les caisses de la banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest à Bouaké ont été dévalisés par des inconnus. 17 ans après l’attaque de la Banque Ouest africaine, toujours pas de poursuite contre les auteurs de cette grosse perte financière. Si les commandants des forces nouvelles ont tenté de ramener l’ordre pendant les faits, les regards accusateurs se sont tournés vers certaines figures de la rébellion, en l’occurrence Guillaume Soro, que certains présentent comme le père de la rébellion ivoirienne.

Combien la BCEAO a perdu en Côte d’Ivoire durant les crises politico-militaires que le pays a traversées ? Seule certitude, le préjudice financier subi par la Banque Centrale ouest africaine est estimé à plusieurs dizaines de milliards de francs Cfa, voire même des centaines à en croire certains médias. Pour le casse de la BCEAO de Bouaké, les commandements des forces Nouvelles de Bouaké et Korhogo se rejetaient mutuellement la faute. Selon une information révélée par Jeune Afrique, le commandant des forces Nouvelles, le général Soumaïla Bakayoko, aurait affirmer que le casse de la banque centrale a été commis par des hommes armés inconnus : «Le cambriolage a été commis par des gangsters, le chef d’état-major des Forces nouvelles, le colonel Soumaïla Bakayoko. Je ne connais pas leur identité parce que cette affaire est confuse, mais je me refuse à dire que ce sont mes éléments. Cela dit, notre organisation n’est pas parfaite. Il y a des difficultés, d’autant plus que certains d’entre nous sont très jeunes et peuvent être tentés d’ignorer les ordres. Mais ils sont globalement disciplinés, sinon c’est tout Bouaké qu’on aurait retrouvé à l’intérieur ou aux alentours de la BCEAO.». Selon le média Jeune Afrique, le préjudice financier serait compris entre 16 et 20 milliards de Francs Cfa. Mais ce montant n’est rien comparé à ce qu’aurait perdu la Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest lors de la crise post-électorale de 2011 en Côte d’Ivoire.

Des coupables identifiés encore dans la nature

Contrairement au casse de la BCEAO de Bouaké où les coupables n’ont pas été formellement identifiés par la justice ivoirienne, les responsables de la seconde attaque subie par la Banque centrale sur le sol ivoirien sont eux connus. Alors que la Banque ouest africaine avait reçu comme consigne de fermer ses portes, l’ancien président ivoirien avait ordonné d’ouvrir les coffres de la Banque. Si l’on ignore combien la BCEAO a perdu dans cette affaire, l’amende infligée aux coupables s’élevait à plusieurs centaines de milliards de francs Cfa. Laurent Gbagbo et trois autres ministres de son gouvernement formé pendant la crise post-électorale de 2011, ont été condamnés à une amende de 329 milliards de francs Cfa selon Rfi, pour le casse de la Banque centrale. La sentence a été assortie d’une peine de 20 ans de prison, mais certains accusés sont repartis libres de la prison, car ayant été condamnés sans mandat de dépôt.

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