Transformation du Cacao : Doumbia Major veut des ivoiriens aux commandes

Kohan Kioshiko

Cacao en Côte d’Ivoire – Le pays reste toujours le premier producteur des fèves au monde, suivi en seconde position par le voisin du Ghana. Si cette culture représente environ un tier du Pib ivoirien, les paysans, principaux acteurs dans cette chaine, ne bénéficient pas véritablement des retombées du cacao ivoirien, même si le prix de vente bord champs a été revu légèrement à la hausse, comparé à l’année dernière. Pour Doumbia Major, président du CPR, cette situation pourrait changer si les paysans étaient de plus en plus impliqués dans la transformation des fèves.

Le cacao est l’un des principaux girons de l’économie ivoirienne, et ce depuis quelques années. Premier producteur au monde des fèves, la Côte d’Ivoire a fixé un prix bord champ légèrement en hausse cette année, l’objectif étant de permettre aux paysans ivoiriens, premiers acteurs de cette filière économique, de mieux bénéficier des retombées financières de cette culture. Mais il y’aurait une autre manière selon Doumbia Major, pour permettre aux paysans d’engranger des revenus plus importants dans cette culture. Le président du Congrès Panafricain pour le Renouveau suggère que les producteurs ivoiriens soient de plus en plus impliqués dans le processus de transformation des fèves, un processus contrôlé depuis des années par les grandes firmes mondiales comme Cargill.

Premier producteur de Cacao au monde, la Côte d’Ivoire est encore à la traine en ce qui concerne la transformation du produit sur le territoire ivoirien. Il y’a quelques mois, la Côte d’Ivoire inaugurait une nouvelle usine de broyage des fèves, usine de la SACO, une société qui reste une filiale du groupe belgo-suisse Barry Callebaut. Si cette usine permettra au pays d’accroitre sa capacité de transformation et de broyage des fèves, elle n’aura aucun impact sur le train de vie du producteur lambda de cacao en Côte d’Ivoire. La raison, cette unité de transformation n’est pas dirigé par des ivoiriens. C’est pour cette raison que le président du CPR a suggéré la transformation des fèves ici en Côte d’Ivoire, par des entreprises dirigées par des ivoiriens : «Avec une partie de la récolte de ma plantation de cacao, nous avons fabriqué du chocolat qui est encore plus bon que tout le chocolat qu’on peut trouver dans les supermarchés. Notre chocolat est exquis et d’un goût envoûtant.  L’idée qui me traversa l’esprit à la suite de cette expérience est la suivante: au lieu de produire du cacao et tout exporter, et si on formait nos coopératives de paysans à produire du chocolat labellisé « Chocolat de Côte d’Ivoire » appellation d’origine contrôlée. Les paysans gagneraient plus de leurs productions». Pour Doumbia Major, la présence des grands industriels du chocolat est un véritable handicap à la transformation du cacao par les ivoiriens : «C’est à l’état d’aider à la mise en place de ces petites unités de production qui vont changer la vie des paysans.  Ce n’est pas en faisant venir des industriels étrangers comme « cemoi », qu’on change la vie de nos paysans.  Ce que nous disons pour le cacao est valable pour l’hévéa. Il faut des usines de transformation appartenant aux Ivoiriens».

Cri de cœur lancé au gouvernement

«Nous devons avoir nos champions et soldats économiques qu’on fabrique et auxquels on apporte le soutien de l’État, parce qu’on sait qu’ils vont créer des emplois pour les ivoiriens et qu’ils ne vont pas faire de fuites de capitaux qu’ils vont rapatrier dans des pays étrangers, ce qui naturellement provoque la situation que nous vivons, avec une croissance appauvrisante qui gonfle notre PIB annuel, sans avoir d’incidence positive sur la vie des populations et sans réduire le chômage endémique dont souffre notre jeunesse.», étaye le président du congrès panafricain pour le renouveau. En attendant de voir ce rêve devenir une réalité effective, les paysans ivoiriens devront se contenter d’une revalorisation du prix bord champs des fèves pour la nouvelle campagne. Selon les informations que nous avons reçus de certains médias, le prix bord champs serait légèrement plus attractif au Ghana voisin.

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