Présidentielle 2020 : Doumbia Major dénonce la caution à 100 millions

Kohan Kioshiko

Election en Côte d’Ivoire – La présidentielle ivoirienne d’octobre 2020 est très attendue par les ivoiriens, surtout par l’opposition. A moins d’un an de la tenue de ce scrutin qui suscite un énorme engouement, certains craignent une mise à l’écart de certains candidats, bien avant le déroulement des votes. La raison, le président ivoirien s’est récemment montré favorable à une revalorisation de la caution versée à la présidentielle par chaque candidat. Pour Ouattara Alassane, ce montant qui était de 20 millions, devrait désormais passer à 100 millions de francs Cfa.

Allons-nous assister à une présidentielle avec moins de candidats en Côte d’Ivoire ? En tout cas le président ivoirien actuel est favorable à une élection qui se déroulerait sans trop de candidats en lice. Lors de sa visite d’Etat à Katiola, le président ivoirien est revenu sur le sujet de la réforme constitutionnelle annoncée avant la tenue du prochain scrutin présidentiel. Pour le président ivoirien, cette réforme ne sera pas un obstacle à une quelconque candidature pour l’élection prévue l’année prochaine. Réagissant au montant fixé pour la caution, le président du CPR, Doumbia Major, a dénoncé la proposition faite par le chef de l’Etat, estimant qu’elle exclurait d’office certains candidats dans cette course.

La fixation de la caution de la prochaine présidentielle à 100 millions de Francs Cfa suscite une vive polémique au sein de la classe politique ivoirienne. Le président ivoirien a récemment révélé au cours d’une visite d’Etat qu’il était favorable à une revalorisation du montant versé comme caution par chaque candidat. Pour le président du CPR, la somme de 100 millions proposée par le chef de l’Etat serait une mesure qui excluerait certains candidats, en l’occurrence ceux dotés de faibles moyens financiers mais qui aspirent pourtant a dirigé le pays : «Dans un pays démocratique, on ne fait pas un tri élitiste et sélectif de ceux qui doivent gouverner le pays, sous le critère et par le pouvoir de l’argent.  Cela ne peut que donner lieu à une ploutocratie qui consacre le règne des voleurs et des détourneurs de biens publics et richesses collectives, puisque dans le même temps il n’est pas mené d’enquêtes sur l’origine et le caractère licite de l’enrichissement des personnes qui voudront diriger le pays.  D’aucuns diraient : maintenant qu’ils ont beaucoup d’argent, ils ne veulent plus que les fils de pauvres dirigent eux aussi le pays, et ils veulent mettre en place un code électoral taillé sur mesure pour les en écarter. Cela s’appelle de l’exclusion basée sur des critères d’origine socio-économique.  En fait, ils veulent mettre en place un système de reproduction sociale dans lequel les plus riches vont toujours continuer à diriger et à dominer les plus pauvres !  Cela n’est pas acceptable dans ce pays où on connaît l’origine de l’enrichissement de chacun…En ce qui concerne la proposition de faire passer la caution pour l’élection présidentielle à 100 millions, le président Ouattara a dit cela, en rigolant et pour faire de l’humour au cours d’une visite d’État. On ne s’imagine pas que cette rigolade puisse être instituée en loi de la république !», a rappelé le président du congrès panafricain pour le Renouveau. Doumbia Major s’est également exprimé sur la réforme constitutionnelle annoncée par le président Ouattara, accusé de vouloir exclure certains candidats en course dans cette présidentielle.

Faire confiance au président

«Le président Ouattara a dit qu’il ne modifiera pas la constitution pour empêcher des candidatures, nous avons confiance en sa parole d’honneur et nous savons que c’est un brillant économiste et un homme politique pragmatique, qui sait très bien et qui est conscient qu’une modification de la constitution ou du code électoral qui viserait à instaurer une ploutocratie à la tête de notre pays, ne fera qu’inciter à la révolte populaire contre un pareil système.», a rappelé le président du congrès panafricain pour le Renouveau. Pour une partie de l’opposition ivoirienne, le président Ouattara souhaiterait revenir à l’ancienne limite d’âge qui était de 75 ans.

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