La présidentielle 2020 à l’origine de la séparation entre Ouattara et Soro

Kohan Kioshiko

Discorde entre Soro et Ouattara – Après avoir soutenu le président de la République pendant quelques années, l’ancien chef du parlement ivoirien a pris ses distances en début d’année avec le parti au pouvoir. Aujourd’hui, tout porte à croire que la présidentielle de 2020 est à l’origine de la séparation entre l’ancien chef du parlement ivoirien et son mentor.

La séparation entre Ouattara Alassane et Guillaume Soro a été officialisée à moins de 2 ans de la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Après avoir refusé de rejoindre le parti unifié qui a tenu son premier congrès en début d’année, l’ancien chef du parlement ivoirien a démissionné de son poste de président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire. Après cette démission, l’ancien premier ministre ivoirien s’est rapproché avec une partie de l’opposition ivoirienne, en l’occurrence le Pdci d’Henri Konan Bédié. Si aucun accord ne lie officiellement Soro au camp Bédié, les deux personnalités projetteraient de tisser une alliance lors de la prochaine élection en Côte d’Ivoire. Le candidat le mieux au second tour devrait bénéficier du soutien du candidat malheureux. Si l’on s’interrogeait sur les véritables de la séparation entre Soro et son mentor Ouattara Alassane, les derniers rebondissements politiques prêtent à croire que le scrutin présidentiel de 2020 serait à l’origine de ce divorce politique.

En démissionnant de son poste de président de l’Assemblée Nationale, Guillaume Soro évoquait entre autres raisons l’acharnement et les pressions subies par nombre de ses partisans dans l’administration publique ivoirienne. A un an de la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, dont la candidature était pressentie, n’a pas tardé à officialiser sa position. Le candidat déclaré à la présidentielle de 2020 fait actuellement l’objet d’un mandat d’arrêt dans son pays ; mandat émis contre lui il y’a seulement une semaine. En réaction aux accusations d’atteinte à l’intégrité du territoire national, Guillaume Soro répond que le pouvoir actuel tenterait tout simplement de l’empêcher de se présenter au prochain scrutin présidentiel, une candidature qui pourrait bien être la véritable raison de la discorde entre l’ex-Pan et Ouattara Alassane. Nombreux étaient les ivoiriens qui s’attendaient à voir le RHDP présenter Guillaume Soro comme son candidat en 2020. Mais les cartes semblent aujourd’hui être redistribuées au sein du parti unifié, avec l’éventualité d’un troisième mandat du président actuel. Pour le journaliste Saïd Penda, le départ de Soro du parti unifié s’explique par son intérêt pour la présidentielle de 2020 : «Lorqu’Alassane Ouattara arrive au pouvoir, alors que rien ne l’y obligeait et contre l’avis unanime de ses proches, il nomme guillaume soro premier ministre et ministre de la défense. Il en fera ensuite président de l’Assemblée Nationale. Comme bédié, soro est consulté sur tous les grands dossiers de la république. Malgré qu’il est membre du parti présidentiel, il bénéficie de l’exceptionnel privilège de pouvoir proposer ses proches pour les postes de ministres, ambassadeurs et à d’autres prestigieuses fonctions publiques. C’est l’époque où on comptait des ministres, DG et ambassadeurs “nommés” par soro. Mais quand il découvre qu’il est loin dans l’ordre de succession, le jeune loup claque la porte de la famille présidentielle avec fracas. Les dernières informations révèlent qu’il envisageait même d’assassiner Alassane Ouattara, son généreux bienfaiteur.», rapporte le journaliste africain.

Quelles options pour Soro en 2020 ?

Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, l’ancien chef du parlement ivoirien pourrait bien faire ses adieux à la prochaine présidentielle. Toutefois, il envisage de poursuivre le combat contre le régime actuel depuis l’extérieur, avec le soutien des autres forces de l’opposition ivoirienne : «Je suis et reste candidat à la présidence de la République. Je vais organiser la résistance comme le général de Gaulle l’a fait depuis Londres. Avec tous les partis politiques et le président Bédié, nous devons sauvegarder la démocratie en Côte d’Ivoire…Nous avons un accord avec Bédié. Nous allons tous deux au premier tour, et le mieux placé soutiendra l’autre pour le second.», souligne l’ex-chef du parlement ivoirien.

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