Jugement par contumace – Toujours entre les griffes de la Cour Pénale Internationale, l’ancien leader des jeunes patriotes a récemment fait l’objet de nouvelles accusations en Côte d’Ivoire. Lors d’un procès qui s’est déroulé bien entendu en son absence, le président du Cojep a été condamné à 20 ans de prison par la justice ivoirienne, un verdict qu’il considère comme une décision purement politique.
Charles Blé Goudé n’a pas tardé à réagir à sa récente condamnation en Côte d’Ivoire par la justice. A l’issue d’un procès qui s’est déroulé en présence de ses représentants légaux, l’ancien protégé de Laurent Gbagbo a écopé de 20 ans de prison ferme. Sur les antennes de Radio France Internationale, le président du Cojep est revenu sur le verdict rendu public par la justice ivoirienne il y’a seulement quelques jours. Pour Le président du Cojep, il s’agit d’un procès purement politique, tout comme celui qui l’opposerait actuellement aux juges de la Cour pénale Internationale. L’ancien ministre de Laurent Gbagbo a également dénoncé les poursuites dont font l’objet plusieurs opposants ivoiriens, le dernier en date étant Guillaume Soro actuellement frappé par un mandat d’arrêt international. Le président du Cojep et celui du GPS avaient tenté un rapprochement politique ces derniers temps. Guillaume avait même rendu une visite de courtoisie à son ancien compagnon de lutte au sein de la Fesci, la plus grande fédération d’élèves et d’étudiants en Côte d’Ivoire.
Sur les antennes de RFI, Charles Blé Goudé n’y est pas allé de main morte avec le régime actuel : «On me condamne par contumace, pourtant je ne suis ni en fuite ni introuvable. Je ne refuse pas de me présenter devant la justice de mon pays. Les autorités de mon pays savent où je suis, puisque je suis devant la Cpi par leur volonté de me voir jugé pour des faits post-électoraux. J’ai été acquitté, la procédure est encore en cours, et à la surprise générale, on me condamne pour les mêmes faits dans mon pays… C’est malheureux pour la Côte d’Ivoire. On distribue des condamnations, des mandats d’arrêt comme si c’était des cadeaux de Noël que le chef de l’Etat ivoirien voulait nous offrir nous autre. Il faut éviter de jouer avec la justice, l’instrumentaliser à des fins politiciennes pour un agenda que tout le monde voit, surtout dans une année électorale comme 2020», a rappelé l’ancien président des jeunes patriotes de Côte d’Ivoire dans son entretien accordé à nos confrères de Radio France International. Selon nos confrères d’Abidjan Net, «Charles Blé Goudé, qui rappelle le ballet des témoins à la Cpi, qui n’ont pu apporter les preuves de sa culpabilité pendant 5 ans de procès jusqu’à son acquittement, s’étonne qu’en moins d’une journée, il ait été jugé et condamné quasiment pour les mêmes faits». Rappelons que son procès à Abidjan s’est déroulé en son absence, étant donné qu’il n’est toujours pas acquitté définitivement par la Cour Pénale Internationale. A l’instar de Guillaume Soro qui accuse le président actuel de vouloir l’écarter de la prochaine présidentielle, Charles Blé Goudé considère que «C’est une décision politique qui revêt un vernis judiciaire. La stratégie du pouvoir est sue de tous : écarter toutes les personnalités politiques en Côte d’Ivoire qui sont des adversaires redoutables pour le pouvoir», a-t-il confié sur les antennes de RFI.
Main tendue de Blé Goudé au président ivoirien
A sa sortie de prison, Charles Blé Goudé a placé la réconciliation nationale au cœur de ses priorités pour la Côte d’Ivoire. C’est au nom de cet impératif qu’il a appelé le président ivoirien à lui emboiter le pas dans la marche vers la réconciliation nationale : «Je voudrais inviter le chef de l’Etat ivoirien à nous rejoindre dans le processus de paix. Il ne faut pas qu’il affiche une fébrilité qui humilie la Côte d’Ivoire. Il faut qu’il accepte que des compétitions aient lieux», a souligné le président du Cojep dans son entretien accordé au média d’information internationale.