Charles Blé Goudé riposte après sa condamnation à Abidjan

Kohan Kioshiko

Condamnation de Blé Goudé – Toujours à la Haye dans l’attente de la décision finale de son procès, Charles Blé Goudé est engagé dans un second front judiciaire dans son pays. Il y’a un peu plus d’un mois, la justice ivoirienne condamnait le président du Cojep à 20 ans de prison ferme pour des faits en rapport avec la crise post-électorale de 2011 en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, le président du Cojep prépare la riposte à sa condamnation prononcée au Tribunal criminel d’Abidjan il y’a plus d’un mois.

Si Charles Blé Goudé a renoncé à ses ambitions politiques pour 2020, son retour en Côte d’Ivoire est plus que jamais compromis. Acquitté par les juges de la première instance il y’a un an, l’ancien leader des jeunes patriotes devra malheureusement attendre la décision des juges de la Chambre d’appel de la CPI, puisque la Procureure gambienne de la Cour Pénale Internationale, a décidé de faire appel de la décision rendue par 2 des trois 3 juges de la première instance. C’est dans l’attente de cette décision finale sur son acquittement que le président du Cojep a été informé de la tenue d’un procès contre lui au tribunal criminel d’Abidjan. Dans l’incapacité d’être présent lors des audiences, Charles Blé Goudé était représenté par ses avocats qui ont d’ailleurs dénoncé des vices de procédure à l’encontre de leur client. A l’issu de ce procès, l’ancien leader des jeunes patriotes sera condamné à 20 ans de prison ferme pour des faits liés à la crise post-électorale ivoirienne de 2011, une crise au cours de laquelle environ 3000 personnes ont été tuées.

Charles Blé Goudé ne rentrera de sitôt en Côte d’Ivoire, même si la décision des juges de la chambre d’appel de la CPI lui était favorable. Le retour de l’ancien leader des jeunes patriotes s’annonce difficile, en raison de sa condamnation à contumace par le Tribunal criminel d’Abidjan il y’a de cela plusieurs semaines. Dans une lettre ouverte adressée au juge président du tribunal criminel en charge de l’affaire, le président du Cojep est longuement revenu sur la sentence prononcée à son égard : «Monsieur le Président du Tribunal Criminel, Je vous adresse cette lettre à la suite de ma condamnation par contumace. Ayant appris cette décision qui me concerne par le canal de la presse, j’ai fait vérifier cette information auprès du Greffe du Tribunal correctionnel. Il ressort des vérifications faites que par jugement N°2 en date du lundi 30 Décembre 2019, le tribunal criminel, composé de messieurs Cissoko Amouroulaye Ibrahim, de Dezaï Alain Joel, de Madame Sery Desiree Nathalie Epouse Diallo, de madame Kacou Anini Appia Leopoldine épouse Yeman et de monsieur Yeboua Kouame-Kra, m’a reconnu coupable pour les faits de complicité de meurtre, complicité de coups et blessures volontaire et de violence et voies de fait et m’a condamné à Vingt (20) ans de prison et de Dix (10) ans d’interdiction de paraître sur le territoire de la République à l’exception de mon lieu de naissance, de Dix (10) ans de privation de droit (articles 68 et 69 du Code Pénal) et a décerné contre moi un mandat d’arrêt.». Acquitté en première instance, Charles Blé Goudé n’entend pas rester insensible à cette condamnation prononcée à Abidjan.

Les exigences de Blé Goudé au tribunal criminel d’Abidjan

«J’entends tout naturellement tirer les avantages prévus par l’alinéa 2 de l’article 5 du Code de Procédure Pénale qui prévoit que « Toute personne condamnée a le droit de faire examiner sa cause par une juridiction supérieure ». C’est pourquoi, je vous prie de bien vouloir rédiger cette décision afin que l’organe habilité me la notifie à l’adresse qu’il est aisé de connaitre en saisissant les autorités de la Cour Pénale Internationale. En ce qui me concerne, je suis bien curieux de savoir comment votre tribunal a pu apprécier la question de « l’accusé absent sans excuse valable » dans la mesure où la réponse à cette interrogation est un préalable pour recourir à la procédure de contumace.», souligne Blé Goudé dans sa lettre.

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