Scrutin présidentiel d’octobre – La prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire suscite déjà de vives tensions entre le pouvoir en place et l’opposition ivoirienne sur plusieurs questions essentielles, en l’occurrence la réforme de la commission électorale indépendante. Si ce chapitre avoir déjà été classé par le gouvernement, l’opposant ivoirien Gnamien Konan appelle toujours à accentuer la pression sur le régime en vue d’une CEI beaucoup plus consensuelle. C’est d’ailleurs dans ce sens que le président du parti la nouvelle Côte d’Ivoire s’était montré favorable à la marche des évêques annoncée pour le 15 février prochain, une marche qui sera finalement annulée par le prélat catholique ivoirien, pour des raisons sécuritaires.
Avant la tenue de la présidentielle 2020, le pouvoir actuel a procédé à une révision de la commission électorale indépendante, une réforme à laquelle une partie de l’opposition n’a pas participé. Mais le processus a été conduit à termes en dépit des réserves émises par le PDCI RDA au sujet de l’indépendance de cette nouvelle commission électorale dirigée par le représentant du conseil national de la magistrature. Pour Gnamien Konan, il serait inutile d’aller aux prochaines élections en Côte d’Ivoire avec cette nouvelle commission électorale indépendante, dominée au niveau des commissions locales par le parti au pouvoir. C’est donc la raison pour laquelle le président du parti la nouvelle Côte d’Ivoire a appelé les ivoiriens à plusieurs journées villes mortes contre le régime, en vue d’obtenir de nouvelles concessions sur ce sujet. L’opposant ivoirien avait d’ailleurs marqué son accord à la marche des évêques qui était annoncée pour le 15 février. En dépit de l’annulation de cette marche pacifique du prélat catholique, l’opposant ivoirien insiste pour le maintient de cette manifestation des évêques en Côte d’Ivoire contre le régime Ouattara.
La présidentielle 2020 est-elle déjà bouclée comme le laissent entendre plusieurs cadres du régime actuel ? Pour l’opposition, la victoire du parti au pouvoir lors des prochaines échéances électorales reste illusoire, d’autant plus qu’une coalition regroupant toutes les forces de l’opposition devrait se mettre en place, une alliance qui compte déjà plus d’une quinzaine de parti d’opposition au président Ouattara. Pour l’ancien ministre Gnamien Konan, il ne serait pas judicieux d’aller à la présidentielle de 2020 sans certains préalables : «Pour les prochaines élections, le RHDP dispose d’un premier avantage, importantissime en Afrique : les moyens de l’Etat, auxquels il faut ajouter tous les hauts cadres de l’administration et du privé, obligés pour la plupart. Le RHDP a enrôlé de force une bonne partie des élus de l’opposition. C’est un deuxième avantage non négligeable. Comme troisième avantage, le RHDP contrôle déjà le Conseil Constitutionnel et délivre les pièces d’identité. En conséquence, si l’opposition accepte cette CEI, qui n’est rien d’autre qu’une administration RHDP unifié, les modifications projetées de la constitution et du code électoral, il sera inutile d’aller aux élections. Tout sera effectivement bouclé et géré.», rapporte le président de la Nouvelle Côte d’Ivoire. Officiellement Gnamien Konan est l’un des premiers opposants au régime à se prononcer contre la révision du code électoral en Côte d’Ivoire, un processus qui pourrait selon lui, conduire à l’exclusion de certains candidats à la présidentielle, notamment grace au plafonnement de la caution à 100 millions ou encore grâce à l’instauration d’un système de parrainage, comme c’est le cas au Sénégal voisin.
Des journées villes mortes contre le régime
«C’est pourquoi il est impératif que l’opposition use de tous les moyens constitutionnels, y compris les marches et les journées villes mortes, pour obtenir une CEI vraiment indépendante, la CNI gratuite, une liste électorale représentative et fiable, la non modification de la constitution et du code électoral. La marche priante des catholiques pour la paix a été applaudie avec enthousiasme par toute l’opposition. Même des mouvements proches du pouvoir étaient prêts à s’y associer. Cette marche doit, donc être maintenue et transformée par l’opposition en marche pour la démocratie et la paix», a fait savoir l’ancien ministre Gnamien Konan, aujourd’hui président du parti La Nouvelle Côte d’Ivoire.