Constitution ivoirienne – Alors que la réforme constitutionnelle annoncée par le président Ouattara approche à grands pas, le journaliste ivoirien Tiémoko Assalé Antoine a partagé avec les ivoirien une réflexion sur le respect des textes fondamentaux du pays. Pour le patron de L’Eléphant Déchainé, de nombreuses violations de la constitution ont été commises en Côte d’Ivoire, au nom de certains intérêts politiques. Pour le journaliste ivoirien le politique continue toujours de prendre le dessus sur le respect des textes fondamentaux de la Côte d’Ivoire. Le maire de la commune de Tiassalé illustre ses propos à travers la condamnation de Charles Blé Goudé en Côte d’Ivoire par le tribunal criminel d’Abidjan, une condamnation qui le contraint à un exil forcé, ce qui est formellement interdit dans la nouvelle législation ivoirienne.
Le piétinement de la Constitution ivoirienne ne daterait pas d’aujourd’hui selon le journaliste ivoirien Tiémoko Assalé Antoine, par ailleurs maire de la commune de Tiassalé. Selon le journaliste ivoirien, la loi fondamentale du pays été piétinée au non des intérêts politiques en 2010 avec l’organisation de l’élection présidentielle, la toute première sous la présidence de Laurent Gbagbo. D’après les arguments avancés par le journaliste ivoirien, cette élection n’aurait pas dû avoir lieu dans le contexte de scission du pays en deux, puisque la Constitution interdisait la tenue de tout scrutin présidentiel sur le sol ivoirien. Plus récemment, le journaliste indique que la Constitution ivoirienne a été marginalisée au détriment de l’intérêt politique, avec la récente condamnation de Blé Goudé en Côte d’Ivoire, une sentence qui contraint l’ancien leader des jeunes patriotes à l’exil, quand bien même il serait définitivement acquitté par la Cour Pénale Internationale.
«La constitution ivoirienne dit… que dans ce pays, lorsqu’une partie du pays est occupée, on ne peut y organiser une élection présidentielle. En 2010, malgré l’existence de la Constitution, l’élection a été organisée. La suite on la connaît. Y a-t-il eu oui ou non, violation de la Constitution en 2010 ? On me dira, cela a été fait pour la paix. Mais justement, c’est pour protéger la paix que la constitution dit qu’il est interdit d’organiser une élection dans un pays occupé en partie. La politique avait donc pris le pas sur la constitution. La constitution peut donc être violée pour des questions politiques.», note d’emblée le journaliste ivoirien Tiémoko Assalé. Pour le maire de la commune de Tiassalé ces violations de la Constitution ivoirienne demeurent toujours une réalité en Côte d’Ivoire. Le journaliste illustre son affirmation par la condamnation par contumace de Charles Blé Goudé par la justice ivoirienne, puisque cette condamnation dans son pays le contraint à l’exil forcé, chose interdite dans la nouvelle constitution ivoirienne : «On me dit que la constitution dit qu’aucun ivoirien ne peut être contraint à l’exil. Pourtant malgré cela, Blé Goude vient d’être condamné à 20 ans de prison, avec mandat d’arrêt international. C’est à dire que s’il est libéré et qu’il met les pieds en Côte d’Ivoire, il sera arrêté à l’aéroport, conduit devant un juge et écroué à la Maca. Seule une décision politique, venant du président Ouattara, peut neutraliser ce mandat d’arrêt international . Par conséquent, si Blé Goude ne veut pas aller en prison en rentrant en Côte d’Ivoire s’il est libéré, il devra rester en exil.», poursuit Tiémoko Assalé Antoine.
Ouattara, garant de la constitution ivoirienne
«La constitution , celui qui est le garant de son application, c’est dans notre système politique, le président et le président, seul. On m’oppose comme argument, dans un contexte politique particulier, de passion et de fanatisme, la constitution qui interdit qu’un ivoirien soit contraint à l’exil. Alors qu’il y a de nombreux Ivoiriens qui vivent en exil, qui voudraient revenir au pays mais qui, pour des riaons diverses, ne peuvent pas revenir. Alors que Blé Goude, même libéré, ne pourra pas revenir au pays en raison d’un mandat d’arrêt international. Soro Guillaume n’est il pas en exil ? La constitution a été supprimée ? Regardons froidement les choses.», indique le journaliste ivoirien.