Enrôlement CNI : la jeunesse FPI lance un ultimatum à Ouattara

Kohan Kioshiko

Cartes Nationales d’identité – les opérations d’enrôlement pour la délivrance de la nouvelle carte d’identité ont débuté officiellement le 18 février dernier sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Environ 11 millions d’ivoiriens seraient à ce jour concernés par cette opération qui suscite déjà la colère de certains. Il y’a quelques jours, le journaliste ivoirien André Silver Konan élevait une vive protestation contre le nombre insuffisant de centre pour les enrôlements des requérants de la nouvelle CNI. A ce jour, seuls 118 centres sont fonctionnels en Côte d’Ivoire pour une opération qui concerne plus de 11 millions d’euros selon les statistiques. Dans une déclaration lue ce vendredi, la jeunesse du front populaire ivoirien a dénoncé l’insuffisance des centres pour une opération d’une si grande envergure. Après avoir adressé plusieurs requêtes au chef de l’Etat, le président des jeunes au FPI a lancé un ultimatum de deux semaines au pouvoir en place.

Deux semaines, c’est l’ultimatum que donne la jeunesse FPI au président Ouattara pour remédier à l’insuffisance des centres d’enrôlement pour les nouvelles CNI, mais aussi pour de nouvelles discussions sur la commission électorale indépendante. Une partie de l’opposition ivoirienne en l’occurrence le PDCI RDA, avait décidé de boycotter les discussions sur la nouvelle commission électorale, refusant de désigner ses représentants au sein de cette instance. Pour la jeunesse du front populaire ivoirien, le président de la République devrait rouvrir les discussions pour une réintégration de toutes les forces de l’opposition dans la CEI actuelle qui organisera le scrutin présidentiel d’octobre 2020. Concernant l’opération d’enrôlement pour les nouvelles cartes d’identités ivoiriennes, la JFPI proteste contre le nombre insuffisant de centre déployés sur l’étendue du territoire national, surtout pour une opération qui concerne environ 11 millions d’ivoiriens. Si le gouvernement reste sourd à ses nombreuses revendications, la jeunesse du FPI n’écarte pas l’idée d’inviter tous les ivoiriens à des marches éclatées.

«Les négociations autour du code électoral ont été presque froissées par le Premier Ministre Amadou Gon.  Pire encore, Alassane Ouattara, président de la République et son Gouvernement ont choisi de priver les ivoiriens de la Carte Nationale d’Identité dont l’obtention est un droit inaliénable pour tout ivoirien. La situation a atteint un niveau intenable pour les ivoiriens», indiquait la jeunesse du front populaire ivoirien dans un communiqué ce vendredi. Outre André Silver Konan, la Jeunesse FPI proteste contre l’insuffisance des centres d’enrôlement en Côte d’Ivoire pour les nouvelles CNI : «La JFPI fait savoir qu’en 2009, alors que l’Etat s’attendait à 6 000 000 de pétitionnaires, il a fallu créer 11.000 centres d’enrôlement et passer 6 mois pour atteindre les prévisions.  Onze11 ans après, alors que nous attendons 11.300.000 personnes, le pouvoir de Monsieur Ouattara met en place 118 centres d’enrôlement et projette de faire l’enrôlement sur 3 mois avec toutes les difficultés prévisionnelles déjà visibles.  La JFPI retient que Monsieur Ouattara et son Gouvernement poursuivent là encore des objectifs électoralistes au détriment des droits des ivoiriens.  Le temps, l’organisation, le nombre de sites sont totalement en inadéquation avec les objectifs. On ne peut pas enrôler tous ceux qui ont droit à la carte d’identité dans ces conditions.», indique le président des jeunes au FPI.

Un ultimatum de deux semaines

«La JFPI appelle le Chef de l’Etat à faire respecter les droits des ivoiriens et à la multiplication des centres d’enrôlement pour atteindre au moins de 11.000 centres d’enrôlement en tenant compte des prévisions de pétitionnaires.  La JFPI lance un appel pressant à tous les ivoiriens, à toutes les formations politiques, à toutes les couches sociales, surtout à toute la jeunesse de notre pays pour des actions démocratique d’envergure, en cas de refus du pouvoir de faire face à cette requête…Au-delà de deux semaines, la JFPI se réserve le droit d’appeler à une marche gigantesque de protestation à travers tout le pays.», explique le président des jeunes du front populaire ivoirien dans son communiqué. La JFPI exige aussi du président la libération de tous les prisonniers politiques ivoiriens.

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