Incivisme au volant : le permis arraché à un enseignant d’université

Kohan Kioshiko

Commission de discipline – Face à la récurrence des accidents de circulation en hausse l’année dernière selon les statistiques du groupement des sapeurs-pompiers militaires. En cette nouvelle année, plusieurs conducteurs ont été privés de leur permis de conduire par la commission disciplinaire, suite à des actes d’incivisme au volant ayant des fois, entrainés des décès. Si les transporteurs sont principalement les conducteurs qui se retrouvent régulièrement devant la commission, un enseignant d’université était ce jeudi dans les locaux de l’instance situé dans la commune de Plateau. A l’issue de son audition, la commission a décidé de lui retirer le permis de conduire pour une durée de trois ans. Le professeur d’université dont l’identité a été préservée, avait malencontreusement fauché un passant qui en dépit des soins reçus, succombera à ses blessures malheureusement.

Dans la lutte contre l’incivisme au volant, le ministère des transports ne ménage aucun effort. Outre les campagnes de sensibilisation sur la bonne conduite, le ministère s’est lancé depuis l’année dernière à la traque de chauffards, grâce à une commission de suspension spécialement chargée de statuer sur certains cas d’accidents de circulation. Rien pour les deux premiers mois de l’année 2020, ce sont environ une trentaine de chauffeurs qui ont été privés du permis de conduire, après avoir été reconnus de coupables de graves manquements dans le respect du code de la route. Parmi les conducteurs épinglés en ce début d’année par la commission, notons la présence d’un enseignant d’université, privé de son permis pour une durée de trois ans, à l’issue de son audition qui a eu lieu ce jeudi 27 février. L’enseignant universitaire fait partie d’une liste de plus de 300 personnes sanctionnées par la commission de discipline qui a été officiellement réinstaurée en décembre 2018 par le ministère des transports.

«La Commission de Suspension et de Retrait de Permis de Conduire s’est réunie en session ordinaire ce jeudi 27 février 2020, au 3e étage de la Tour C au Plateau. A l’issue de cette deuxième session de l’année 2020, ce sont au total 30 permis de conduire qui ont été retirés à des conducteurs indélicats, auteurs pour la plupart d’accidents mortels et de cas d’indiscipline au volant. En effet, sur 37 dossiers analysés, 15 sont relatifs aux accidents mortels, 14 aux accidents corporels et 07 aux infractions. Les sanctions vont de 03 mois avec sursis à 20 ans ferme de suspension, selon la gravité et les circonstances de l’accident.», indique le ministère des transports dans un communiqué. Sur les trente conducteurs privés du permis de conduire en ce début d’année par la commission de suspension, se trouve un enseignant d’université qui dispense des cours en faculté de médecine. Ce dernier était impliqué dans un accident de la circulation au cours duquel sa victime a perdu la vie : «Parmi les personnes sanctionnées, se trouve un enseignant en médecine, professeur à l’Université Félix Houphouët Boigny. Durant son audition, il a reconnu avoir percuté une personne sans s’en rendre compte… Face à ce cas, la commission a estimé qu’il y a eu un manque de concentration. Le professeur d’université s’est donc vu retirer le permis de conduire pour une période de 36 mois, soit 03 ans. Comme lui, tous les cas d’imprudence, d’infraction, de défaut de maîtrise et de défaillance technique de véhicule, ont été sévèrement sanctionnés.», révèle le ministère des transports dans son communiqué.

Des commissions déployées bientôt à l’intérieur

Actuellement installé à Abidjan, la commission de suspension des permis de conduire devrait très bientôt étendre ses activités dans les autres villes du pays. M Tessé Lucien, président de la séance de la commission de suspension des permis, a «annoncé une augmentation prochaine du nombre de sessions, qui passera d’une à 03 par mois. Chose qui vise, selon lui, à retirer encore plus de mauvais conducteurs de la circulation. M. Lucien Tiessé a également annoncé la possibilité pour la commission de siéger à l’intérieur du pays dans les jours à venir.», lisons-nous dans le communiqué.

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