Présidentielle 2020 – Le président Ouattara Alassane a annoncé officiellement son intention de ne pas briguer un troisième mandat en Côte d’Ivoire. Cette retraite politique du président une vague de réactions au niveau national comme sur le plan international. En Côte d’Ivoire, certains affirment, notamment au sein de l’opposition, que le président ivoirien a décidé de renoncer à son troisième mandat, suite à des pressions subies au plan national comme international.
Nombreux sont les ivoiriens qui s’interrogent aujourd’hui sur les vraies raisons du retrait de Ouattara Alassane de la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire. Après avoir longtemps entretenu le mystère autour de sa candidature, le président ivoirien a indiqué qu’il ambitionnait de passer le flambeau à la nouvelle génération. A plusieurs reprises, le président ivoirien avait indiqué l’impérieuse nécessité de passer le relai à la nouvelle génération. Par son refus de se présenter à la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire, Ouattara Alassane passe de l’acte à la parole. Concernant cette annonce historique à Yamoussoukro, certains opposants estiment que le président ivoirien n’a fait que respecter la nouvelle constitution ivoirienne promulguée en novembre 2016, après son adoption par les ivoiriens à plus de 90% par voie référendaire. A quelques mois de la présidentielle, la tension montait entre l’opposition et le gouvernement sur la question du troisième mandat de l’actuel dirigeant. Avec ce renoncement, l’opposition estime qu’elle a réussi à faire reculer le président ivoirien soupçonner de préparer un passage en force en insistant sur la légalité de son troisième mandat.
«Je voudrais annoncer solennellement, que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération… Je n’ai certainement pas tout réussi mais les résultats sont là. J’ai donné le meilleur de moi-même, pour mes compatriotes; parce que j’aime mon pays. Je veux assurer les conditions d’une passation du pouvoir d’un Président démocratiquement élu à un autre, pour la première fois dans l’histoire de notre pays… Cette mission a été exaltante et cela a été un honneur et une grande fierté pour moi, de servir mon pays au plus haut niveau.», révélait le président Ouattara Alassane lors de son allocution devant les élus ivoiriens et les membres de son gouvernement, lors d’un congrès tenu dans la capitale Yamoussoukro. Si le président ivoirien avait déjà annoncé son intention de passer le relai à la nouvelle génération, il n’excluait pas en revanche une candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2020, si certaines personnalités de sa génération se présentaient à cette élection, allusion faite à Henri Konan Bédié, le président du PDCI RDA. Mais à la surprise générale de certains, le président ivoirien a décidé de se limiter à deux mandats, bien qu’il affirmait que la Nouvelle Constitution l’autorisait à briguer deux nouveaux mandats en Côte d’Ivoire. Son retrait de la course à la présidentielle 2020 est une décision qui a été même par certains de ses détracteurs, notamment le chanteur ivoirien Billy Billy : «Un acte de bravoure ! Je refuse d’être de ceux qui ont la critique facile. Ceux qui critiquent juste pour critiquer. Je veux avoir l’honnêteté historique de reconnaître que jusqu’à la dernière minute je croyais encore que le Président Alassane Ouattara briguerait un troisième mandat. Mais ça n’a pas été le cas. Félicitations à vous Monsieur le président car la fin d’une chose vaut mieux que son commencement. L’histoire retiendra cela.». Si l’argument de passer la relève à une nouvelle génération est la raison officiellement annoncée par Ouattara pour son retrait, l’opposition ivoirienne estime que le président a renoncé devant les pressions nationales et internationales.
Un départ volontaire ?
«La constitution ne lui permettait pas de briguer un autre mandat. Il n’avait pas le choix. C’est un non évènement. La pression extérieure et intérieure ne lui laissaient aucun choix. Pression intérieure ? Laquelle ? Celle de l’opposition de salon sans stratégie féconde ? La pression extérieure ? Laquelle ? Celle de la France ? Qu’aurait pu faire la France ? Empêcher le président Ouattara de se présenter?», s’interroge le journaliste Tiémoko Assalé.