Révision de la Constitution ivoirienne – Lors de son allocution devant le parlement ivoirien, Ouattara Alassane a annoncé son retrait de la présidentielle ivoirienne prévue pour le mois d’octobre 2020. Mais bien avant la tenue de ce scrutin très attendu, le président ivoirien projette d’apporter des modifications à la nouvelle constitution ivoirienne adoptée en novembre 2016 à l’issue d’un vote référendaire.
Les discussions sur le projet de réforme constitutionnelle annoncé par Ouattara Alassane se dérouleront sans l’opposition parlementaire. Réunis ce jeudi, les élus de l’opposition ont annoncé qu’ils ne prendront pas part aux discussions sur la révision de la Constitution ivoirienne. Plusieurs raisons ont été évoquées pour justifier cette décision prise par les opposants au régime du RHDP. Parmi les raisons avancées, l’incarcération de plusieurs députés ivoiriens depuis le mois de décembre, des élus proches de l’ancien chef du parlement ivoirien, Guillaume Soro. Dans le communiqué conjoint, les élus de l’opposition pointent du doigt le court délai accordé par le président pour l’examen de ce projet au parlement. A en croire, l’opposition parlementaire, le dirigeant ivoirien aurait accordé un délai d’une semaine aux membres du parlement pour examiner les contours de la réforme constitutionnelle annoncée par Ouattara Alassane. A la faveur de cette révision Ouattara Alassane souhaite changer le statut du Vice-président dans la nouvelle Constitution ivoirienne. Ouattara Alassane souhaite que le président ait la liberté de nommer son vice-président, un choix qu’il soumettra à l’approbation des élus.
«Les Parlementaires ivoiriens ont été invités le 5 mars 2020 à se réunir en Congrès sur convocation du Président de la République pour entendre son discours sur l’état de la Nation. Au cours de cette allocution, le Chef de l’Etat, à travers le Congrès, a indiqué au Peuple de Côte d’Ivoire et à l’opinion internationale qu’un projet de révision constitutionnelle portant sur les articles : 55, 56, 57, 59, 62, 74, 79, 90, 94, 101, 102, 134, 143, 144, 146 à 151, 160, 177, 181 et 182 sera soumis au Parlement. Ces modifications s’articulent autour de trois grandes reformes touchant le Pouvoir exécutif, le Pouvoir législatif et le Pouvoir judiciaire. L’ensemble des modifications projettées touche le Cœur même de la Constitution, avec notamment, le statut du Vice-Président de la République et la continuité du mandat parlementaire. Si cette réforme est adoptée, le Vice-Président serait désormais nommé par le Président élu, avec l’accord du Parlement dont le mandat courrait au-delà du terme constitutionnel indiqué.», rapportent les élus de l’opposition ivoirienne dans un communiqué conjoint rendu ce jeudi, à l’issue d’une réunion sur le projet de réforme constitutionnelle annoncée par le président Ouattara Alassane. Pour l’opposition parlementaire, ce projet proposé par le président Ouattara va au-dela d’une simple révision annoncée par le président ivoirien : «En réalité, il s’agit donc d’une nouvelle Constitution et non d’une révision Constitutionnelle. Toute chose qui appelle une consultation du peuple par Référendum.», poursuit l’opposition parlementaire dans son communiqué.
Un projet sans l’opposition
«Des délais d’examen imposés dans la précipitation aux parlementaires, c’est-à-dire moins d’une semaine seulement pour un projet d’une si grande importance qui engage la Nation toute entière ! De plus, 5 collègues Députés, détenus, en attente de jugement, se trouvent dans l’impossibilité de déléguer leurs votes par procuration alors que selon l’article 7 de la Constitution du 8 novembre 2016 consacrant la présomption d’innocence, ils jouissent encore de leurs droits politiques. Par ailleurs, 5 autres parlementaires sont en exil forcé du fait de pressions et ne peuvent donc prendre part aux travaux. Cela exclut de fait l’expression d’une dizaine de volontés de représentants de la Nation et donc des populations dont ils sont les mandataires… Pour les Groupes Parlementaires PDCI-RDA, Rassemblement et Vox Populi, il ne pourrait en être question. Au nom du Peuple de Côte d’Ivoire, nous disons NON au projet de révision constitutionnelle. Par consèquent, les parlementaires de l’opposition se retirent, dès cet instant des travaux parlementaires, visant à modifier la Loi fondamentale de notre pays.», lisons-nous dans le communiqué rendu ce jeudi.