Lutte contre le Coronavirus – Le gouvernement ivoirien, dans le cadre de la mise en œuvre de son plan de riposte sanitaire contre le Covid-19, a décidé de construire un centre de dépistage dans la commune de Yopougon, un des bastions de l’ancien régime. Mais les installations ont été nuitamment vandalisées par des jeunes riverains au motif que le site serait mitoyen aux habitations, donc exposerait les habitants à un risque éventuel de coronavirus. Ce lundi matin, des tensions ont de nouveau éclaté entre riverains et forces de l’ordre.
Le saccage d’un centre de dépistage du nouveau coronavirus dans la commune de Yopougon, suscite un vif sentiment d’indignation en Côte d’Ivoire. Dans la nuit du dimanche, malgré l’instauration d’un couvre-feu, plusieurs riverains du quartier toit-rouge de Yopougon ont dénoncé par des actes de vandalisme, l’installation d’un site de dépistage massif volontaire du Covid-19. La raison évoquée, la proximité du site en question avec les habitations, ce qui exposerait les habitants à un risque de contamination. Après une accalmie, la tension est encore montée d’un cran entre populations et forces de l’ordre, dans le quartier toit-rouge. La police a fait usage de Gaz Lacrymogène pour disperser les manifestants ce lundi matin. Le journaliste africain Said Penda a vivement dénoncé ces manifestations contre l’installation de ce centre de dépistage massif du Coronavirus en Côte d’Ivoire. En attendant le communiqué officiel des autorités sur cette nouvelle manifestation contre l’installation du centre, le journaliste africain estime pour sa part qu’un cyberactiviste pro-Gbagbo serait impliqué dans ces nouvelles protestations. Le dénommé Serge Koffi Le Drone (pseudo sur les réseaux sociaux), a appelé ce lundi matin, les populations de Yopougon à envahir le terrain de la BAE pour dire non à l’installation du site de dépistage du Covid-19.
«Allez envahir le terrain de la BAE de Yopougon pour dégager le matériel devant accueillir les cas infectés du Covid-29. Dites à Ouattara d’aménager la forêt du Banco pour les recevoir…il y’a trop d’espace…il faut les envoyer ailleurs», martelait sur la toile il y’a quelques heures, le cyberactiviste Pro-Gbagbo Serge Koffi Le Drone. Pour Said Penda, le cyberactiviste est dans une certaine mesure responsable des manifestations qui ont éclaté ce lundi matin dans la commune de Yopougon au quartier Toit-Rouge, des manifestations contre l’installation d’un centre de dépistage de Coronavirus sur le terrain de la BAE : «Des individus instrumentalisés par un cybercriminel pro-gbagbo ont saccagé un site construit pour abriter un centre de dépistage et de soins de personnes atteintes de coronavirus dans le quartier Yopougon. Motif: le lieu est proche des habitations. Ainsi donc, ceux qui ont le coronavirus sont devenus des pestiférés. Jetons-les à la mer et on n’en parle plus! Bong sang, mais qui a imbécilisé nos population au point qu’elles puissent croire qu’il suffit d’avoir des porteurs du coronavirus dans son voisinage pour que tout le quartier soit contaminé? Triste Afrique. Quand je disais que la Côte d’Ivoire va payer pour des décennies les effets de la désastreuse parenthèse gbagbo pendant laquelle la population a été imbécilisée à outrance, certains trouvaient mes propos exagérés.», rappelle le journaliste africain.
‘‘Force doit demeurer à la loi’’
«Espérons que l’État qui a montré des signes de laxisme depuis le début de la crise du coronavirus va se manifester dans toute sa puissance, pour retrouver et punir les auteurs de cet acte intolérable. Car force doit demeurer à la loi et nous ne saurons nous offrir le luxe de laisser prospérer la chienlit alors que ces centres sont prévus pour être installés dans plusieurs quartiers et régions.», poursuit le journaliste. Pour Doumbia Major, «l’état doit expliquer clairement que les zones de dépistage et de confinement sont des zones militarisées et des zones sous protection militaire en situation d’état d’urgence ; quiconque s’y attaque pour les vandaliser ou les franchir sans autorisation, s’expose à la mort. Quand des gens n’ont pas la culture de l’autodiscipline, il faut les discipliner par les les moyens de coercition dont dispose l’État».