Révision du code électoral – Après l’adoption d’une nouvelle commission électorale indépendante, la Côte d’Ivoire disposera avant les prochaines élections d’un nouveau code électoral. Les discussions engagées en début d’année entre l’opposition et le pouvoir en place ont mis en évidence plusieurs divergences autour de ce projet. Mais le parlement et le sénat ivoiriens donneront leur approbation à ce projet de réforme.
La réaction de Georges Ouegnin à l’adoption du nouveau code électoral en Côte d’Ivoire n’est pas une surprise. L’opposant politique, proche de Laurent Gbagbo, s’est directement opposé à cette réforme engagée par le pouvoir en place. Dans ce nouveau code électoral approuvé en conseil des ministres, le candidat à la présidentielle en Côte d’Ivoire, doit désormais déposer une caution de 50 millions de francs Cfa avant que sa candidature ne soit acceptée par la commission électorale indépendante. Outre le relèvement de la caution présidentielle, un système de parrainage a également été instauré dans le nouveau code électoral ivoirien, un peu comme c’est le cas au Sénégal. Ces décisions prises à l’issue des discussions avec l’opposition, suscitent une certaine colère chez certains opposants qui dénoncent une mise à l’écart systématique de certains candidats à la présidentielle avec ce nouveau code électoral. Pour le président de la plateforme EDS en Côte d’Ivoire, il s’agit d’un nouveau passage en force opéré par le pouvoir en place, après la réforme de la commission électorale indépendante, aujourd’hui dirigée par un membre du conseil national de la magistrature.
«Le Conseil a adopté une ordonnance portant révision du Code électoral ainsi que son projet de loi de ratification.
Compte tenu de la situation exceptionnelle liée à la pandémie du Covid-19 et des mesures contraignantes nécessitées par l’impératif de riposte nationale qui rendent difficile la tenue des réunions parlementaires, le Conseil a adopté l’ordonnance portant révision du Code électoral. Ce nouveau dispositif met en cohérence le Code électoral avec la nouvelle Constitution, notamment dans ses dispositions précisant les dates du 1eret du second tour de l’élection présidentielle ainsi que celles relatives à l’élection des Sénateurs. Il apporte, en outre, sur la base des délibérations de la concertation entre le Gouvernement, l’ensemble des partis et groupements politiques et la société civile, des innovations majeures qui se résument pour l’essentiel aux points ci-après :
– l’institution du parrainage citoyen pour l’élection présidentielle ;
– le relèvement du niveau de cautionnement à 50 millions pour l’élection présidentielle ;
– l’abaissement à 5% du taux de suffrage requis pour le remboursement du cautionnement ;
– la suppression de la référence aux « intérêts économiques et sociaux » comme condition d’inscription sur la liste électorale, et son remplacement par des critères plus objectifs se référant au « domicile », à la « résidence », au « lieu d’inscription au rôle des contributions » et au « lieu d’immatriculation des Ivoiriens à l’étranger », à l’effet de lutter contre la transhumance des électeurs.», lisons dans le communiqué qui a sanctionné le conseil des ministres en Côte d’Ivoire cette semaine. La réaction de l’opposition ivoirienne à l’adoption de ce nouveau code ne s’est pas fait attendre. Président de la plateforme EDS, Georges Ouegnin a dénoncé un passage en force du pouvoir actuel.
Ouegnin charge le pouvoir actuel
«La plateforme politique Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) constate avec une certaine déception que le gouvernement Ivoirien en lieu et place de prioriser la lutte contre la pandémie à coronavirus,a decidé,en dépit de tous les appels et autres interpellations de l’opposition significative et de la société civile,d’adopter la loi sur le code électoral. Nous prenons acte de ce qu’au lieu de faire face,avec responsabilité et rigueur à cette grave crise sanitaire qui menace dangereusement nos populations, le gouvernement vient d’opérer un énième passage en force avec l’adoption du code électoral. Nous disons avec force que ce code électoral de même que l’organe électoral actuel ne sont pas consensuels et menacent la crédibilité des prochaines échéances électorales.», lance le président de EDS.