Affaire Soro – Poursuivi par la justice ivoirienne, l’ancien chef du parlement ivoirien a écopé de 20 ans de prison ferme à l’issue de son procès qui s’est tenue le 28 avril dernier en l’absence de ses avocats. Ses partisans ont très vite crié au complot du régime en place pour l’empêcher de se présenter à la prochaine élection présidentielle, surtout en raison du timing des poursuites émises à l’encontre de leur leader.
La récente condamnation de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire a fait la une de plusieurs médias africains. Ancien chef du parlement ivoirien et ex-allié du président Ouattara Alassane, le président du GPS a été condamné à 20 ans de prison ferme assorti d’une amende dans le cadre de son procès pour détournements de fonds. Il y’a plus d’une dizaine d’années, l’ancien chef du parlement ivoirien faisait l’acquisition d’une nouvelle résidence pour la bagatelle de 1,5 milliards de francs Cfa. L’achat de cette résidence qui remonte à l’ère Gbagbo aurait été faite sur des fonds illégaux selon la justice ivoirienne. Il n’aura pas fallu longtemps à la justice ivoirienne pour trancher dans cette affaire, puisque le procès s’est déroulé en l’absence des avocats de l’accusé. Au cours de la seule audience, le Procureur a requis 20 ans de prison à l’endroit de Guillaume Soro, une peine confirmée par la Cour de Cassation. Le candidat déclaré à la présidentielle de 2020 n’a pas perdu de temps à réagir à sa condamnation. Confirmant ses ambitions politiques pour 2020, notamment la présidentielle, Soro a dénoncé une cabale politique visant à l’écarter du prochain scrutin présidentiel. Au-dela de la dimension politique que l’on pourrait accorder à cette affaire, un journaliste de Fratmat s’est intéressé de près à l’affaire Soro. Pour ce dernier, il s’agit d’une affaire toute simple.
«L’ancien président de l’Assemblée nationale est recherché depuis mardi pour venir purger une peine d’emprisonnement de 20 ans, pour détournement de deniers publics et blanchiment d’argent. Naturellement, le mis en cause et les siens ont crié au complot et des internautes et analystes de certains pays ont trouvé suspect que celui qui s’est déclaré précipitamment candidat à l’élection présidentielle soit condamné. D’autres n’ont pas hésité à avancer que Soro Guillaume représente un danger si immense pour le candidat du pouvoir qu’on a fait appel au judiciaire pour l’écarter. Sans cela, les Ivoiriens, du nord au sud, de l’est à l’ouest, le voteraient massivement, tellement l’enfant de Ferkessédougou est aimé. Ces exagérations m’ont amené à relever trois choses…Le tribunal a tranché hier sur la première poursuite. Une affaire simple. Soro a piqué plus de 1,5 milliard de francs Cfa dans les caisses de l’Etat pour s’acheter une maison. Le plaignant lui-même reconnaît les faits. Seulement pour sa défense, il dit qu’il n’est pas seul à avoir piqué les sous au Trésor public.», a fait savoir Bledson Mathieu, journaliste pour le compte de Fraternité Matin, le quotidien gouvernemental. Me journaliste s’interroge sur certaines agitations autour de l’affaire Soro, en particulier du concerné en premier, d’autant plus qu’il n’a pas été en mesure de nier en bloc l’acquisition de sa résidence de Marcory sur des fonds illégaux.
Une justice équitable
«Pour le fond, qu’est-ce que les juges devraient faire ? On attrape un voleur, avec toutes les preuves, lui-même reconnaît les faits mais ajoute qu’il n’est pas seul à voler, doit-on le laisser ? Celui qui répond oui doit prendre la clé de la Maca pour faire sortir tous les prisonniers parce qu’il n’y a pas un seul qui soit le seul au monde à avoir commis l’infraction pour laquelle il a été condamné. Si une loi existe, c’est qu’il y a de nombreuses personnes qui posent un acte que le législateur veut proscrire, d’où l’introduction du texte qui le réprime.», poursuit le journaliste ivoirien. Avant sa condamnation, Guillaume Soro avait saisi la CADHP qui avait ordonné la suspension des poursuites à son encontre, et la libération provisoire de ses proches incarcérés.