Sécurisation de la présidentielle : un dispositif exceptionnel mis en place

by Kohan Kioshiko
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Election ivoirienne – La sécurisation du scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire demeure l’un des plus grands défis à relever dans l’organisation de ce scrutin qui aura lieu dans quelques jours. Eu égard des mots d’ordre de boycott lancés par l’opposition, l’on s’attend naturellement à un déploiement exceptionnel des forces de l’ordre durant la journée du 31 octobre. Selon un ancien journaliste d’investigation de la BBC, plus de 30 000 hommes en tenues auraient été mobilisés pour la sécurisation de ce scrutin présidentiel prévu pour le samedi 31 octobre.

Pour la sécurisation de la présidentielle du 31 octobre, le gouvernement n’a visiblement pas lésiné sur les moyens. Si l’on sait très peu de choses sur les moyens et le dispositif exceptionnel qui sera mis en place le jour du scrutin, les ivoiriens devraient voter dans la quiétude, du moins si l’on se fie aux informations rapportées par l’ancien journaliste de la BBC Said Penda. Selon les investigations menées par l’homme de médias, ce sont environ 35 000 hommes en tenue, issus des différents corps, qui seront déployés sur l’ensemble du territoire national, dans le cadre de la sécurisation du scrutin présidentiel prévu pour le samedi. Le journaliste révèle d’ailleurs que certains agents sont disséminés au sein de la population , une manière de surveiller les différentes communications pendant et après le scrutin, afin de parer à d’éventuelles menaces de déstabilisation du territoire national. L’opération dénommée «barrissement de l’éléphant», a été officiellement lancée le dimanche 25 octobre.

Pour la sécurisation du scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire, «plus de 35.000 hommes mobilisés. Baptisée « barrissement de l’éléphant », l’opération lancée Dimanche 25 Octobre, est la plus importante jamais conduite en Côte d’Ivoire, tant en terme de moyens humains, matériels et technologiques, mais également par l’espace géographique couvert et la diversité des forces engagées. L’ensemble du territoire est concerné, pour un déploiement qui rassemble policiers, gendarmes et militaires. Au-delà de la présence dissuasive et opérationnelle (éléments en tenue), il y a sur le terrain depuis hier une dissémination des agents de renseignements pour – comme cela se fait partout dans le monde- infiltrer les réunions et manifestations des partis et associations politiques. Par ailleurs, ces discrets agents se déplaceront avec nous dans les taxis en commun (woro-woro), autobus et cars (gbaka) ; ils mangeront avec nous dans les restaurants, maquis et gargotes ; ils danseront avec nous dans les bars et night-club ; ils seront dans les halls des hôtels, etc. La technologie de pointe complète ce dispositif robuste : caméras, micros dissimulés et algorithmes de monitoring (surveillance) des réseaux sociaux seront également utilisés.», a déclaré le journaliste d’investigation Said Penda. La sécurisation du scrutin demeure un enjeu de taille pour le pouvoir en place, d’autant plus que certains opposants avaient clairement affirmé que les élections du 31 octobre 2020 n’auraient pas lieu, à la date constitutionnelle. L’opposition ivoirienne a d’ailleurs proposé la mise en place d’une transition une fois les élections du 31 octobre reportées, sauf que le report des élections n’est nullement envisagé par le président de la commission électorale indépendante.

Le niveau d’alerte relevé

«L’opération est composée d’unités tactiques avec capacités d’interventions rapides et dotées de moyens aériens, terrestres et navals. Outre les hommes directement mobilisés dans la sécurisation de la présidentielle, tous les autres agents sont dans une position dite d’attente, avec un niveau d’alerte orange (vigilance renforcée). Toutes les permissions sont suspendues pour l’ensemble des troupes jusqu’à nouvel ordre. Un officier de renseignements d’une ambassade occidentale à Abidjan avec qui je me suis entretenu au cours de mon investigation m’a déclaré que « le risque zéro n’existe pas, mais Ouattara et le premier ministre Hambak auront des yeux et des oreilles en tout lieu et en temps réel sur l’ensemble du territoire ». En d’autres termes, tout ce qui sera dit peut être entendu, et tout ce qui se trame sera découvert.», a déclaré l’ancien journaliste de la BBC.

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