Une délégation de l`université Alassane Ouattara de Bouaké à Béoumi. Le Pr Poamé président de l’ UAO Bouaké a promis de revenir pour » approfondir » les recherches dans tous les villages qui ont subi les conséquences de la crise.
« la crise de Béoumi marque les prémices d’une crise plus grave qui pourrait engendrer des conséquences plus dramatiques. Il faut donc la résoudre à la racine avant qu’il ne soit trop tard ». La mission était composée d’une trentaine de sociologues, psychologues, médecins, communicologues et différents experts en gestion de crise. Deux semaines après le déclenchement de la crise intercommunautaire de Béoumi qui avait opposé un jeune taxi moto baoulé N’Guessan Roméo qui a reçu des coups à la tête de la part d’un malinké conducteur de taxi banalisé reliant Beoumi à Bouaké qui a causé plus de 300 déplacés, une centaine blessés et morts. Une mission scientifique et humanitaire de l’université Alassane Ouattara de la ville de Bouaké, c’est rendue, à Béoumi, pour rechercher les causes profondes qui ont endeuillé plusieurs familles et enregistré une centaine de blessés dans la crise entre communautés Malinké et Baoulé. Pour le président de cette université, Pr Poamé Lazare, qui dirigeait cette délégation, « la crise de Béoumi marque les prémices d’une crise plus grave qui pourrait engendrer des conséquences plus dramatiques. Il faut donc la résoudre à la racine avant qu’il ne soit trop tard ». Selon lui, « il n’est pas question de chercher à savoir qui a raison ou qui a tort. Mon équipe a pour mission de rechercher toutes les causes, proches ou lointaines, qui ont pu déclencher subitement une telle violence entre deux communautés qui ont vécu paisiblement plus d’une centaine d’années ensemble ». Après les civilités au préfet du département, Djedj Mel, l’équipe scindée en deux, celle des médecins s’est installée à l’hôpital général pour les soins aux victimes quand celle des spécialistes dans la gestion des crises s’est rendue chez l’Imam central, El Hadj Bamo Kéita et par la suite chez le chef de Canton, Nanan Ago Yao Barthélémy. Ces rencontres ont permis aux deux communautés d’exprimer leurs rancœurs. De façon récurrente, les causes se résument aux récentes élections municipales et régionales qui ont fissuré leur cohésion. Les équipes ont rencontré toutes les couches sociales pour mieux cerner les tenants et aboutissants de ce conflit malheureux. Pour Pr Poamé Lazare et son équipe, « ce sont des solutions idoines qui s’imposent à travers tout le travail qui a démarré et qui va se poursuivre sur plusieurs jours ». L’objectif à étant en cours cette mission scientifique et humanitaire a profité pour faire des dons en médicaments à l’hôpital général de Béoumi, en présence du sous-préfet, Aka Gaurens Cyrille qui, au nom du préfet du département, les a remis au directeur de l’hôpital, Kouamé Victor.
Au rappel, la brigade de recherches de Bouaké a déjà auditionné 57 personnes et interpellé 18 individus.