ALLIANCE GBAGBO ET BEDIE – Dans la configuration politique actuelle de la Côte d’Ivoire, la course au fauteuil présidentiel repose en grande partie sur le jeu des alliances. A l’approche de la prochaine présidentielle, les deux anciens chefs d’Etats, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, préparent une coalition contre le pouvoir en place, à savoir le RHDP. Les deux leaders politiques entendent également fédérer autour d’eux toute l’opposition ivoirienne pour barrer la route à un nouveau mandat du pouvoir en place. Pour concrétiser ce nouveau mariage, le Pdci et le Fpi tiendront le samedi 14 septembre un meeting au palais des sports de Treichville. En prélude à cette manifestation, l’ancienne députée ivoirienne Marie Odette Lorougnon est revenue sur les enjeux de cette nouvelle fusion qui se profile à l’horizon.
Le rapprochement entre Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié devrait aboutir, sauf surprise de dernière minute, à la naissance d’une nouvelle coalition politique en Côte d’Ivoire. Si la volonté de marcher vers un destin commun anime depuis quelques temps les deux partis politiques, certains sont encore sceptiques sur la mise en place effective de cette alliance, les deux formations politiques étant idéologiquement opposées. Mais les deux partis y croient comme dur à cette coalition qui, selon certains membres de l’opposition ivoirienne, reste la seule alternative pour sauver la Côte d’Ivoire. En prélude au meeting qui aura lieu dans quelques jours, Marie Odette Lorougnon, l’une des ferventes militantes de la branche Gbagbo au sein du Fpi, est revenue sur les principaux enjeux de ce rapprochement entre les deux anciens chefs d’Etats.
Après les beaux discours de réconciliation nationale, le PDCI et le FPI franchiront d’ici quelques jours un nouveau cap dans le processus de leur rapprochement politique. Pour la première fois, les deux formations politiques animeront un meeting conjointement à Abidjan, au palais des sports de Treichville. Cette manifestation conjointe entre les deux partis de l’opposition en Côte d’Ivoire risque de bouleverser l’échiquier politique à quelques mois de la prochaine élection présidentielle prévue en octobre 2020. Marie Odette Lorougnon, l’une des principales organisatrices du meeting de réconciliation, a évoqué les enjeux de cette réconciliation entre Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo : «Le PDCI et le FPI sont debout pour braver l’ennemi. Nous sommes venus pour préparer un grand événement et lancer un message à toute la Côte d’Ivoire. Il fallait que la Côte d’Ivoire se retrouve au moment où elle est en train de nous échapper. C’est pourquoi, les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo se sont donné la main. Ce n’est pas cette Côte d’Ivoire que Félix Houphouët-Boigny nous a laissée. Aujourd’hui, il y a l’insécurité partout. Nos frontières sont ouvertes et tout le monde entre ou fait n’importe quoi. Les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo se sont donné la main pour sauver la Côte d’Ivoire…Les palabres, on les fait à un moment et après on s’arrête. Et c’est ce que l’ainé Bédié et son jeune frère Gbagbo ont fait. A un moment donné, le leadership doit s’arrêter. Notre Côte d’Ivoire est malade. Et nous sommes des exécutants. Ce que nos chefs disent, c’est ce que nous faisons. Et ils ont décidé que nous allions à un meeting commun. Il n’y a que ces deux enfants, Bédié et Gbagbo, qui peuvent la sauver».
La plateforme de l’opposition pour bientôt ?
Face à la coalition du RHDP, le président du PDCI a proposé la mise en place d’une plateforme de l’opposition avant la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire. Si les textes fondateurs de cette plateforme ne sont pas encore connus, elle devrait fonctionner sur un principe similaire à celui du RHDP en 2010. Le candidat de l’opposition le mieux classé aux élections sera soutenu par les candidats éliminés au premier tour. Si le FPI ne s’est pas encore prononcé sur son adhésion à cette plateforme, Marie Odette Lorougnon promet qu’après «ce meeting, beaucoup de choses vont changer. Nous savons tous ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire. Mais nous ne devons pas rester en état de belligérance».