Caution de la présidentielle – Aucune n’est encore prise, mais la volonté du chef de l’Etat à vouloir faire passer ce montant à 100 millions de francs Cfa suscite diverses réactions au sein de l’opposition. Après le président du Cpr, c’est au tour du secrétaire exécutif du Pdci Rda à la déclaration du chef de l’Etat sur le montant à déposer avant d’être candidat à la présidentielle de 2020.
Aux précédentes élections présidentielles en Côte d’Ivoire, les candidats avaient l’obligation de verser une caution de 20 millions de francs Cfa avant de se lancer dans la course au fauteuil. Mais le président ivoirien a récemment émis le vœu de voir ce montant augmenter pour atteindre la barre des 100 millions de francs Cfa, un montant qui ne serait visiblement pas à la portée de tous les candidats, surtout certains candidats qui souhaiteront se présenter à cette élection en tant qu’indépendants. Les réactions ont été nombreuses au sein de l’opposition après la déclaration de Ouattara Alassane sur le montant de la caution à la présidentielle. Si le Pdci dit ne pas craindre une augmentation de ce montant, les cadres du parti d’Henri Konan Bédié se succèdent pour dénoncer cette mesure qui mettrait hors course les candidats dotés de faibles moyens financiers. Sans détour, Maurice Kacou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du parti, a dénoncé une exclusion faite par le pouvoir avant la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire, soulignant au passage que son parti serait prêt à payer la caution, même si elle atteignait la somme d’un milliard de francs Cfa.
Le montant de la caution versée par candidat à la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire pourrait connaitre une nette augmentation. Pendant son allocution dans la région du Hambol, Ouattara Alassane a fait savoir qu’il était favorable à une augmentation de la caution versée à la prochaine élection présidentielle. Fixée à 20 millions, le président souhaite voir ce montant passer à au moins 100 millions de francs Cfa, une annonce qui a fait réagir de nombreux opposants, pour la plupart candidats potentiels à ce scrutin d’octobre 2020. Secrétaire exécutif du Pdci Rda, Maurice Kacou Guikahue a indiqué que son parti n’aurait aucune inquiétude au sujet de l’augmentation de la caution de la présidentielle en Côte d’Ivoire : «Même si d’aventure, il disait que la caution est à un milliard, nous au Pdci, on n’a aucun problème, on peut payer. Quel que soit le montant qu’il fixera, on va payer… Quand on veut mettre l’argent devant, on fait de l’exclusion. Ça veut dire qu’en Côte d’Ivoire, si vous êtes pauvres, vous ne pouvez même pas être président ? Même si vous êtes compétent, intelligent, que vous êtes pauvre, que vous ne pouvez pas avoir 100 millions, vous ne pouvez pas être candidat. Ça, c’est de l’exclusion». Le numéro 2 d’Henri Konan Bédié au Pdci juge d’ailleurs inutile cette décision de revaloriser la caution de la présidentielle en Côte d’Ivoire : «Ça ne sert à rien. Nous sommes un pays en voie de développement. Ce que les gens oublient, ce n’est pas le candidat qui paye mais les populations. Prenons pour exemple Laurent Gbagbo en 1990. La première caution en 1990 a été payée par les agriculteurs de Dabou. Donc, si le président Ouattara monte la caution, il y a des gens qui payeront pour les autres partis et il sera surpris», a fait savoir Maurice Kacou Guikahué.
Doumbia Major dit non
«D’aucuns diraient : maintenant qu’ils ont beaucoup d’argent, ils ne veulent plus que les fils de pauvres dirigent eux aussi le pays, et ils veulent mettre en place un code électoral taillé sur mesure pour les en écarter. Cela s’appelle de l’exclusion basée sur des critères d’origine socio-économique. En fait, ils veulent mettre en place un système de reproduction sociale dans lequel les plus riches vont toujours continuer à diriger et à dominer les plus pauvres ! Cela n’est pas acceptable dans ce pays où on connaît l’origine de l’enrichissement de chacun», a rapporté le premier responsable du congrès panafricain pour le renouveau.