La côte d’ivoire risque-t-elle une unième crise ?

Laura D
Par Laura D

Le 31 octobre prochain, les citoyens et citoyennes ivoiriens ayant retiré leurs cartes d’électeurs seront appelés à aller aux urnes pour choisir le premier représentant du pays, c’est-à-dire élire le nouveau président de la république.

Quatre candidats en lice : Alassane Dramane Ouattara, candidat du RHDP à sa propre succession, Henri Konan Bédié, candidat du PDCI-RDA, le parti à l’origine de l’indépendance du pays, Pascal Afi N’Guessan, candidat du FPI, parti à l’origine du multipartisme dans le pays, et Kouadio Konan Bertin, candidat indépendant. A quelque un pas du scrutin, la peur se lis sur le visage des habitants du pays, inquiets pour l’avenir de la côte d’Ivoire. Chacun s’interroge sur la tenue ou non de ces élections depuis le mot d’ordre de désobéissance civile, une sorte de résistance pacifique, non violente lancé par l’ex président Henri Konan Bédié, chef de file de l’opposition composé de Pascal Afi N’guessan et Marcel Amon Tanoh. Cette décision qui fait suite à l’annonce de Alassane Ouattara le 06 aout dernier de briguer un troisième mandat a été l’objet de plusieurs marches à Abidjan, la capitale économique, et à l’intérieur du pays. Des communes comme Divo, Bonoua, Dabou, Daoukro gardent un souvenir sombre de ces marches qui ont débouché par endroit sur des affrontements et qui enregistrent un bilan matériel assez lourd. Dans la commune de Bonoua par exemple, un affrontement entre autochtones et allogènes munis d’armes blanches et de pierres s’est déclenché lors de cette manifestation, le bilan a fait état de 1 mort, de nombreux blessés et plusieurs habitations cambriolées. Selon le bilan publié par le ministre de la sécurité et de la protection civile, le lundi 10 aout 2020, de façon générale on compte cinq pertes en vie humaine : trois à Daoukro, un à Gagnoa et un à Bonoua, cent quatre blessés dont dix policiers, deux gendarmes et quatre et vingt douze civils. Le bilan fait également mention de plusieurs bâtiments à usage commercial, administratif et d’habitation ; notamment le commissariat de Bonoua et les sièges du PDCI et du RHDP à Daoukro. Cinq bus et plusieurs véhicules ont été incendié. Ce bilan, issus d’une crise cette fois-ci pré-électorale, désormais dans le rétroviseur de la Côte d’Ivoire crée la psychose, la côte d’ivoire risque-t-elle une unième crise ? Que se passera-t-il le 31 octobre 2020 ?
La côte d’ivoire a connu sa première crise politico-militaire en septembre 2002, avec le coup d’état manqué du 19 septembre de la même année. Une crise qui ouvre la porte à une longue série de guerre civile faisant 300 morts en moins de deux mois.
Le pays se relevait peu à peu de cette crise quand en 2010, la Côte d’Ivoire a connu sa deuxième grande crise qui a fait plus de 3000 personnes décédées, des centaines de milliers de blessés et plusieurs exilés politiques, certains encore en exile. Le pays semblait être remis de ses deux crises ces 10 dernières années ; jusqu’au 06 aout date à laquelle Alassane Ouattara annonce sa candidature aux élections présidentielles après la mort de d’Amadou Gon Coulibaly, son dauphin qui était le choix du parti pour ces scrutins du 31 octobre.
Le candidat du rhdp se dit éligible car selon lui, l’adoption de la nouvelle constitution de 2016 remet « le compteur à zéro », rien ne l’empêche donc d’être candidat. Face à lui, une opposition catégorique résolu à ne pas aller aux élections tant qu’Alassane Ouattara ne se serait pas retiré de la liste électorale ; pour l’opposition, cette candidature est anticonstitutionnelle
L’engouement crispé de la population autour des cartes d’électeur est une preuve d’une situation politique tendue dans le pays. Pour ces élections, 900 000 nouveaux électeurs se sont rajoutés emmenant ainsi le nombre de personne pouvant voter à 7,5 millions pour une population de 25 millions d’habitants. Seulement 40% des personnes capables de voter, ont retiré leurs cartes d’électeurs.
En ce qui concerne les candidats, seul KKB a accepté de battre campagne avec le président sortant ouattara. Une campagne qui survient alors même que l’opposition ivoirienne insiste sur l’arrêt du processus et la mise en place d’une CEI, commission électorale indépendante. Les fils d’Houphouët, se chamaillent pour un siège se réclamant tous propriétaire de l’héritage du père de la nation. On se demande ce qui va réellement se passer cette fois-ci. La côte d’ivoire serait elle entrain de réécrire son histoire en faveur de la guerre ?
Par Sarah K. de Cotedivoire.News

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