Langues de Côte d’Ivoire: que savez-vous, du baoulé, la plus importante langue locale du pays ?

Joseph Amenan

La Côte d’Ivoire est un pays d’Afrique de l’ouest situé entre le tropique du cancer et l’équateur.

Sa superficie est de 322.463 Km² et sa population estimée à 23.700.000 habitants. Fort de ses 63 ethnies et d’une immigration qui pèse pour 36% de la démographie, le pays s’est lancé dans une course à l’émergence à l’horizon 2020. Cette émergence passe par le développement du facteur humain c’est à dire du potentiel de chaque peuple. Parmi ces peuples figure en bonne place les Baoulés qui sont le groupe le plus important du pays.

La langue qu’il parle l’est autant mais dans une proportion moindre.
La langue baoulé est l’une des plus importantes du pays en matière de locuteurs. C’est pourquoi cet article s’articulera essentiellement sur la découverte de la langue baoulé de Côte d’Ivoire. Qu’est-ce que le Baoulé ? Quelles sont ses manifestations et ses influences ?

Des origines et de l’histoire de la langue baoulé

La légende relative aux Baoulés est sans doute la plus connue de Côte d’Ivoire. Elle a même été l’objet d’une littérature et d’une cinématographie abondante. En 2013 les réalisateurs N’ganza Herman et Kan Souffle avait sorti le film Pokou, Princesse Ashanti qui retraçait cette histoire. Ainsi le peuple Baoulé serait originaire du Ghana voisin. Arrivés en Côte d’Ivoire au XVIIIe siècle, les baoulé se seraient installés dans le centre et le centre-est du pays c’est-à-dire dans les régions actuelles du Bélier, de la Vallée du Bandama et des Lacs. L’on peut donc dire que la langue baoulé est employée par les peuples établis dans des villes comme Yamoussoukro, Daoukro, Dimbokro ou encore Baoulé plus au nord.

Constitution et articulations

Le Baoulé est une langue du groupe Akan comme l’Agni, l’Abron, l’Apollo ou l’Adioukrou. La langue baoulé elle-même se décline en plusieurs sous-groupes produits de sa répartition après l’exode du Ghana. Il en existe une vingtaine dont l’Akoué, le Nanafoué(Yamoussoukro), le Gôdê, le Nzikpli(Didiévi), le Fahafoué(Dimbokro), le N’gban(Toumodi), l’Anôh(Prikro), le Gôly(Bodokro), le Oualébo(Sakassou) etc. Les expressions comme Akwaba(Bienvenue), Yako (Pardon dans le sens des condoléances), Sika (l’argent) ou Bla (venir, vient) sont très connus de la plus part des Ivoiriens qui les utilisent presque tous dans des circonstances précises. Le Baoulé dispose d’un alphabet dénommé ILA construit sur le modèle de l’alphabet latin.

Influence et proportion nationale

Le Baoulé est numériquement la langue la plus importante de Côte d’Ivoire car elle concernerait 5.451.000 locuteurs soit 23% de la population devant le Bété et le Senoufo respectivement 2e et 3e langue les plus employées du pays. La langue baoulé possède un univers langagier parmi les plus riches du pays car tout est à peu près nommé et étiqueté pour emprunter le mot au penseur français, Boileau. En ce qui concerne les noms, on les donne selon un ordre bien rigide obéissant au jour de la semaine (Akissi ou Kouassi pour une fille ou un garçon née/né le lundi par exemple), de la position de naissance ou de famille etc. De grandes personnalités comme le premier Président Felix Houphouët Boigny, le footballer Laurent Pokou, le chanteur Bebi Philipe,
Le Baoulé est la langue la plus parlée en Côte d’Ivoire après le Français, la langue héritée de la colonisation. Du fait de son importance, elle fait aujourd’hui partie des langues les plus utilisées dans le projet de formation d’une langue nationale qu’est l’Akroubat.

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