Le Burkina Faso est un pays d’Afrique de l’ouest qui compte à ce jour 19.512.533 habitants et environ une quarantaine de langues locales parmi lesquelles la langue Bissa, une langue Gour comme le Moré ou le Gourounsi.
Cinquième langue du pays, le Bissa n’est pas pour autant énormément parlée du fait de l’hégémonie du Mooré. Vous l’avez deviné, la langue Bissa sera l’objet de notre présente réflexion qui passera en revue ses traits les plus marquants.
Le Bissa est une langue du sud Burkina-Faso, à la frontière ghanéenne, c’est ainsi que celle-ci se retrouve également de l’autre côté de la frontière. Voisine des langues Gourounsi, Mossi et Gourmantché, le Bissa a avec ces derniers une proximité linguistique indéniable. Voyons maintenant comment elle se présente et quelles en sont quelques manifestations.
Histoire de la langue Bissa
Comme de nombreuses langues de nos régions, le Bissa connait d’autres appellations dont les plus importantes sont Bisano, Boussancé, Busande ou encore Boussansi. Le nom de la langue aurait été donné par le grand voisin du nord qu’est le Mossi. Langue issue du grand groupe Gur, le Bissa serait venu de la région actuelle du Lac Tchad aux alentours du XIVe siècle. Ils se sont alors installés tout le long de la volta blanche. Aujourd’hui les locuteurs du Bissa vivent dans la petite région du centre-est confinés entres les grandes aires d’influence des Mossi, Gourmantché et Gourounsi. Les plus importantes villes du pays Bissa sont Garango, Tenkodogo, Zabré, Bittou, Beguedo et Sanogho. En 2006, l’on dénombrait au moins 398.926 personnes parlant couramment le Bissa soit environ 2,85% de la population nationale.
Univers linguistique et écriture
Le Bissa est une langue issue de la famille des langues Gur et oti-volta. Elle entretient des parentés à plaisanterie avec des langues comme le Yaarsé, le Gourmantché ou encore le Gurunsi. Comme toutes les langues du Burkina Faso, elle a hérité d’une certaine écriture. En effet, elle se pratique à travers l’alphabet national burkinabé adopté officiellement par décret le 2 février 1979. Celui-ci comporte 42 symboles à savoir 31 consonnes et 11 voyelles. Bien évidemment, il s’inspire de l’alphabet latin standard et se veut un alphabet normalisé des langues voltaïques. Cependant elle a aussi développé un alphabet propre qui est le suivant : a-b-c-d-e-ǝ-ɛ–f-g-h-i-ɩ-j-k-l-m-n-ny-ŋ-o-ɔ-p-r-s-t-u-ʋ-v-w–y–z.
Parlons et écrivons Bissa
Le Bissa est à l’origine une langue essentiellement orale. Sa forme écrite ne date que de la volonté de l’UNESCO et des autorités burkinabé de perpétuer l’héritage linguistique national. Le besoin est d’autant plus opportun que certaines langues seraient aujourd’hui mortes. Sans plus tarder parlons un peu le Bissa du Burkina Faso.
Bonjour : Hi domerèki
Bonsoir : Hi yirbâki
Je suis d’accord : Môn yè
J’ai déjà mangé : Môn fôbi kara
Comment allez-vous : Awô lâfi’ra
Je ne me sens pas bien : Môn mainôn bi gninta pâ’yi
Je vais bien : Môn lâfi
Je suis fatigué : Môn cô
Demain : Bouéti’m
Asseyez-vous : Kâ gninta
Je n’ai pas d’argent : Mô bâ bousso’ni
Vous pouvez en apprendre davantage sur cette page YouTube : https://www.youtube.com/channel/UC83fIdc_y4TVRxjWQ5uMMQQ
La langue Bissa est comme toutes les autres du Burkina Faso, dans l’ombre du gigantisme linguistique Mossi. Cependant elle fait partie des langues officielles du pays puisqu’elle figure au 5e rang. Une transmission quotidienne de celle-ci aux nouvelles générations pourrait lui éviter de sombrer dans la zone rouge des langues mortes. C’est dans ce contexte que s’inscrit le site internet burkinatourism.com, certes à ses premiers balbutiements, mais qui est fort louable pour l’apprentissage des langues nationales burkinabé.