Mali: la culture renaît des cendres

Fatou Touré

Succès sans précédents de la première initiative du Festival Acoustik Bamako

Au Mali, la culture renaît peu à peu des cendres grâce à de nombreuses initiatives visant à redorer le blason culturel du pays. A cette occasion, la capitale accueillait la semaine dernière la toute première édition du Festival Acoustik Bamako. Du 27 au 30 janvier, plusieurs grands noms de la musique se sont donné rendez-vous à Bamako pour offrir un spectacle hors du commun au public. On dénombre environ la présence d’une dizaine d’artistes venus des quatre coins du monde et aussi du Mali. La mise en place de ce projet intervient alors que le pays est de plus en plus guetté par la menace terroriste. En novembre dernier, la ville de Bamako avait même été le théâtre d’une attaque djihadiste sans précédents faisant des dizaines de morts. Ce spectacle initié avec l’appui des autorités vient marquer la présence du Mali sur la scène culturelle.

Le spectacle placé sous haute surveillance

Depuis les attentats meurtriers du 20 novembre dernier, l’état d’urgence a été instauré sur l’étendue du territoire. C’est en bravant en quelque sorte cette interdiction que ce grand rendez-vous de la culture a pu voir le jour. Les différents concerts qui ont été donnés à l’occasion de cette cérémonie festive étaient placés sous très haute surveillance. A l’entrée du conservatoire Balla Fasséké Kouyaté, un important dispositif sécuritaire a été déployé pour veiller au bon déroulement du spectacle qui a tenu toutes ses promesses grâce à l’effort conjugué du gouvernement et de certaines figures emblématique de la musique au malienne dont Aliou Touré du Songhoy Blues ou encore le célèbre koriste Toumani Diabaté.

Défendre un patrimoine culturel affaibli depuis plusieurs années

La République du Mali est l’une des destinations incontournables de la culture en Afrique de l’ouest. Ses villes et monuments historiques ont longtemps suscité la curiosité des touristiques étrangers, en l’occurrence les occidentaux. Plusieurs sites et symboles de ce pays ont été inscrits dans le patrimoine mondial de l’Unesco, certifiant ainsi la reconnaissance internationale de cette richesse culturelle dont dispose cette nation. Mais ces trésors historiques n’ont pas été épargnés par l’invasion djihadiste auquel le gouvernement malien a été confronté ces dernières années. A leur passage dans différentes villes du pays, les rebelles ont réduits en poussières ces symboles et profanés des tombeaux dans lesquels reposaient des guides beaucoup vénérés par les populations. La richesse culturelle de ce pays s’est en partie envolée au grand regret de l’opinion publique et internationale. Le Festival qui s’est tenu la semaine dernière dans la capitale entend ainsi apporter sa pierre d’édifice à la renaissance du pays pour le repositionner comme une référence de la culture en Afrique de l’ouest.

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