Le producteur d’Abobolais ambitionne la promotion du patrimoine culturel africain

Kan Frédéric

Mohamed Ali Diabaté , étudiant en Master Production audiovisuelle- option réalisation télé-cinéma termine l’année en beauté avec à son actif trois trophées. Entretien.

La promotion du patrimoine africain reste au cœur des priorités de ce jeune producteur du DJ Abobolais, avec, déjà, deux productions de 13 minutes : « A la sueur du front » qui raconte le quotidien d’un éboueur dans la commune d’Abobo (quartier populaire au nord d’Abidjan) et « Au cœur du Denguelé » retraçant l’histoire de cette région du Nord-ouest ivoirien.

Deux œuvres cinématographiques qui ont permis à Mohamed Ali Diabaté de se hisser sur le podium de la 3ème édition de l’Africa Web Festival (AWF) , un rendez-vous international dédié au numérique que la Côte d’Ivoire abrite.

« Ce concours m’a motivé parce qu’il y a une partie qui donne la chance aux jeunes producteurs ivoiriens et africains à travers leurs œuvres », salue le jeune producteur rencontré dans la cour de l’Institut des sciences et techniques de la Communication (ISTC-polytechnique) où il est inscrit en Master 1 dans la filière production audiovisuelle.

 »Au cœur du Denguélé » a remporté le prix spécial Alassane Ouattara pour la meilleure image. « Le Denguelé est une région située au nord-ouest de la Côte d’ivoire dont je suis originaire. C’est une montage spécifique, une montagne mystique et sacrée », a-t-il confié à APA .

Poursuivant, M. Diabaté a regretté qu’Il y’ ait « des gens qui vivent à Odienné (métropole de cette région-environ 834 Km d’Abidjan) qui ne soient jamais allés sur cette montagne qui fait 813 mètres ».

« J’ai pris des renseignements avec des vieux (…) Samory Touré se lavait sur le mont avec ses troupes avant d’attaquer », a retracé Mohamed Ali Diabaté.

Quant au documentaire « A la sueur du front » qui fait « la promotion de la jeunesse », le jeune résident à Abobo dans le Nord d’Abidjan a relevé que le tournage a commencé par un téléphone portable.

Selon lui, « on a tendance à dire que le taux de chômage est élevé ici en Côte d’Ivoire et en Afrique voir partout dans le monde ».

« J’ai essayé de prendre un angle spécifique, les éboueurs, les ramasseurs de poubelle qui se promènent dans les quartiers. C’est un courage, ce sont des pères de familles », a décrypté cet auditeur de l’ISTC-Polytechnique.

Ce documentaire tourné à Abobo a d’abord été sacré meilleur film académique 2015-2016 dans son institut avant l’AWF.

A propos de l’intérêt pour un tel sujet, le double lauréat de l’AWF répond sans ambages « j’aime le village, les enfants, je suis un peu conservateur », révélant dans la foulée qu’il a une autre production à dévoiler dans quelques jours « sur les singes sacrée de Soko (Bondoukou, Nord-Est) ».

« Si on arrache nos valeurs, nous ne serons plus rien », a-t-il soutenu. Les jeunes africains à en croire l’auteur du documentaire à la sueur du front devrait « se concentrer sur leurs activités » au lieu d’emprunter la voie des embarcations de fortunes.

« Chacun a ses raisons, chaque famille a ses raisons. Je n’accuse personne mais un Ivoirien qui se concentre sur ce qu’il a à faire en Côte d’Ivoire n’a rien à envier à quelqu’un qui va se débrouiller en France, qui dort dans les rues », exhorte-t-il, en rappelant que « ce n’est pas forcément ment l’eldorado parfait ».

Par ailleurs, Mohamed Ali Diabaté se prépare à affronter l’Afrique à travers le célèbre Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) où « son film Au cœur du Denguélé a été validé » dans la catégorie « Production académique ».

Avant ce voyage dans le royaume Mossi, « nous présentons un projet panafricain au nom de l’ISTC. Nous sommes en finale le 7 janvier 2017 à la Banque Africaine de Développement (BAD) » .

Pour l’ancien élève du Collège Koffi Gadeau d’Abobo et du lycée Nangui Abrougoua d’Adjamé « avec le travail on peut tout obtenir ». Quant à son avenir, le jeune prodige de 26 ans estime que « pour être un bon coach, il faut être un meilleur élève ».

« C’est la raison pour laquelle après ma licence malgré les nombreuses propositions, j’ai décidé de continuer. Plus tard je veux faire la production documentaire, faire la promotion du patrimoine culturel africain, ivoirien », a-t-il poursuivi.

« Ce n’est pas pour les prix que je fais les films. C’est une passion. Sans la passion on ne peut rien obtenir », a conclu Mohamed Ali.

Source : SY/hs/ls/APA

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