Nouvelle loi sur la presse en Côte d’Ivoire: début des négociations

by Amani Georges

 

La nouvelle loi sur la presse en Côte d’Ivoire était au cœur des échanges entre le ministre Bruno Koné et Guillaume Gbato, secrétaire général du SYNAPPCI. Sans détours, le journaliste ivoirien a soulevé quelques inquiétudes liées à la réforme voulue par le gouvernement sur l’organe de presse, appelant également le gouvernement à se pencher sur d’autres questions, comme la situation des agents des radios de proximité.

Dans le cadre de mise en place de la nouvelle loi sur la presse ivoirienne, le ministre Bruno Koné a reçu en audience le secrétaire général du SYNAPPCI, Guillaume Gbato à son cabinet. La rencontre entre les deux hommes s’est déroulée le 19 octobre dernier dans une ambiance plutôt détendue en dépit de quelques appréhensions des professionnels de la presse concernant la réforme voulue par le gouvernement ivoirien. Le secrétaire général du Syndicat national des professionnels de la presse de Côte d’Ivoire a réitéré sa volonté d’aller vers un dialogue inclusif entre l’Etat et tous les journalistes pour la mise en place de cette réforme qui suscite actuellement la controverse. A cet effet, un mémorandum a été remis au ministre Bruno Koné, mémorandum où se trouve consigné un certain nombre d’inquiétudes soulevé par les acteurs de la presse. Au titre des préoccupations égrenées par Guillaume Gbato, les conditions de vie des journalistes ivoiriens, avec un accent particulier mis sur la situation des agents des radios de proximité. D’après le secrétaire général du SYNAPPCI, nombre d’agents de radios de proximités vivent sous le seuil de la pauvreté, car bien souvent rémunérés en dessous du SMIC en Côte d’Ivoire.

Source Photo : SYNAPPCI

‘‘La loi sur la presse’’ ne va pas régler tous les problèmes

En retour, le ministre Bruno Koné a tout d’abord salué l’initiative de Guillaume Gbato venu lui transmettre certaines préoccupations soulevées par les acteurs de la presse en Côte d’Ivoire. Pour sa part, le porte-parole du gouvernement s’est dit ‘‘ouvert à toutes les discussions pour l’avancement de la presse sur les questions pécuniaires, l’impression, la distribution, le financement des entreprises de presse et bien d’autres problèmes’’. Mais, poursuit le ministre, « ce n’est pas la loi sur la presse qui va résoudre tous ses problèmes qui sont réels ». Par exemple, ‘‘en ce qui concerne la distribution à l’intérieur du pays où les journaux arrivent tard dans l’après-midi ou le lendemain, dans un environnement où la presse numérique et les réseaux sociaux ont une longueur d’avance sur la presse papier, la solution est de décentraliser l’impression en créant des imprimeries dans les régions’’, a indiqué Bruno Koné.
Grâce à la libéralisation de la presse ivoirienne, la Côte d’Ivoire a considérablement amélioré sa position au classement de la liberté de la presse. Classé 159e il y’a de cela six ans, le pays occupe désormais la 81e place mondiale du classement. Mais la nouvelle réforme de l’organe de presse dénoncée par plusieurs journalistes pourrait faire reculer la Côte d’Ivoire au classement.

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