Mobile money est un service de transfert d’argent en pleine effervescence en Afrique de l’ouest. Avec le temps, il s’est imposé comme le moyen de transaction le mieux adapté aux besoins des populations
Le volume des échanges Mobile Money en hausse
Mobile Money, service financier assuré par des opérateurs vient de franchir un pic de croissance sans précédents. C’est la conclusion qui ressort du rapport de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) rendue public le 4 février dernier, à l’issue de la 4ème table ronde de l’AMPI à Dakar. Les transactions ont réalisés dans la zone UEMOA ont dépassé la barre des 5000 milliards pour s’établir précisément au seuil de 5121 milliards de francs CFA. En ce qui concerne le quota lié au nombre d’opérations financières effectuées via ce service, il est estimé à 346,9 milliards de transactions mobiles. La simplicité et l’efficacité de ce moyen de transfert ont créé une véritable révolution sur le marché du portefeuille électronique dominé dans le passé Western Union. Mais avec l’arrivée des opérateurs mobile, le règne de ce géant a été sérieusement remis en question, du moins dans la sous-région ouest africaine.
Des institutions bancaires partenaires du succès Mobile Money
Idée initiée à la base par les opérateurs mobiles, les leaders de ce marché dans la sous-région ont travaillé en étroite collaboration avec des groupes bancaires pour la mise en place de ce service de transfert moderne. Les banques partenaires associés à ce projet innovant sont le Groupe NSIA, Ecobank ou encore les français Société Générale et BNP Paribas. Ces établissements financiers ont été sollicités par Orange, MTN et aussi Airtel.
Les transactions en hausse par rapport à 2014
Le volume des opérations d’envoi et de retrait d’argent a considérablement augmenté l’an dernier, en comparaison à l’exercice 2014. Les données statistiques publiées par la BCEAO indiquent une croissance de 36% du montant d’argent transféré en 2015. Entre le mois de janvier et celui de septembre, la valeur des transferts via les téléphones pesait 18,96 milliards de francs CFA avec une moyenne de 1 260 575 de transactions traitées. Ces chiffres sont mieux que ceux de 2014 où ils représentent à près le double des échanges effectués et même 4 fois plus important comparé à celui de 2013. Il y’a deux ans de cela, le montant des opérations journalières franchissait 10,3 milliards, à raison de 710 242 transferts en moyenne enregistré au cours d’une journée. Sous l’impulsion des opérateurs de téléphonie mobile, le service de transfert d’argent s’est peu à peu démocratisé pour s’imposer sur le marché ouest africain.
Bientôt le déclin des autres services de transfert ?
Le service Mobile Money est arrivé sur le marché des transactions financières dans la zone UEMOA il y’a moins d’une décennie. Suite à des premières expériences concluantes, sa facilité et sa simplicité ont vite conquis le cœur des populations, surtout les couches sociales moyennes. Cette frange, peut familière avec les protocoles bancaires, exprimait grandement le besoin d’avoir accès à un service d’envoi et de retrait d’argent simple, pratique et sécurisé. La solution attendue est venue du côté des opérateurs. Ce portefeuille électronique s’est fait une place de choix au milieu de la concurrence en rendant le service accessible dans d’autres pays. Contrairement aux autres moyens de transferts qui couvrent des dizaines de contrées, l’extension de la transaction mobile reste quasiment limitée. Sa véritable émergence passe inéluctablement par une démocratisation plus importante du service.