Dette ivoirienne : «Les institutions financières internationales ne cachent plus leurs inquiétudes»

Kohan Kioshiko

DETTE COTE D’IVOIRE – Le pays renait de ces cendres sous la houlette du président Ouattara, vous dirait certains. Si le développement est bel et bien une réalité aujourd’hui en Côte d’Ivoire, l’envers du tableau présente un endettement public qui inquiète même les plus grandes institutions financières de la planète, à en croire un opposant au régime actuel.

Le point d’achèvement de l’initiative PPTE a permis à la Côte d’Ivoire de réduire sa dette publique, ce qui a tout naturellement incité les bailleurs de fonds à investir d’avantage dans le pays. Mais ces dernières années, l’endettement public a connu une hausse vertigineuse. En conférence de presse ce lundi, le secrétaire général du front populaire ivoirien, tendance Laurent Gbagbo, a attiré l’attention de l’opinion publique sur les dangers liés à l’explosion de la dette ivoirienne. A en croire ce fidèle serviteur de l’ancien président ivoirien, les institutions financières ne cacheraient plus leur inquiétude face à la hausse de l’endettement public.

La Côte d’Ivoire est de retour parmi les grandes nations de l’Afrique de l’ouest depuis quelques années. Sous l’impulsion du président Ouattara, les réformes économiques entreprises ont permis au pays de maintenir pendant plus de six ans son taux de croissance au-dessus des 7%. Si le développement est bel et bien en marche en Côte d’Ivoire il ne faut pas perdre de vue la hausse de la dette publique ivoirienne. A l’occasion d’une conférence de presse animée ce lundi, le secrétaire général du front populaire ivoirien (tendance Laurent Gbagbo), a mis en évidence les inquiétudes nourries par les institutions financières internationales : «Sur le plan économique la Côte d’Ivoire connait une situation délétère malgré un taux de croissance flatteur brandi à chaque occasion par le régime. En réalité notre pays croupit sous le poids d’une dette publique excessive. En 2000 à l’avènement de Laurent GBAGBO au pouvoir la dette publique totale (dette extérieure et intérieure) était de 7 182 milliards de FCFA. En 2012, suite à l’allègement obtenu au terme de l’Initiative PPTE cette dette est tombée à 4 680 milliards de FCFA.  En 2016, après quatre années de pouvoir Ouattara, cette dette est passée à 8959 milliards de FCFA, soit une hausse vertigineuse de 91%. En 2018, selon le Fonds Monétaire International (FMI), la dette a atteint 11 039 milliards F CFA et elle est estimée à 15 781 milliards de F CFA pour la fin de l’année 2019.  Les institutions financières internationales ne cachent plus leurs inquiétudes sur la viabilité de la dette et les risques de solvabilité de notre pays, comme l’a notifié le FMI dans son rapport (18/367) de décembre 2018».

Une conférence aux allures de campagne électorale

Dans sa conférence de presse, Assoa Adou a fait le tour d’horizons de plusieurs sujets, outre le volet de la dette publique abordé. La question sécuritaire, notamment avec le phénomène des enfants microbes, est l’un des points sur lesquels s’est attardé le fidèle serviteur de Laurent Gbagbo : «Sous le régime Ouattara, les ivoiriens vivent au quotidien dans un environnement d’insécurité, caractérisé par des agressions répétées menées par des enfants, des délinquants de la rue appelés « microbes », des bandits et autres coupeurs de route qui opèrent avec des armes de guerre. C’est le lieu de noter que, contrairement à la propagande du pourvoir, les ex-rebelles n’ont jamais désarmé et les armes circulent de manière incontrôlée sur toute l’étendue du territoire». Absent du rendez-vous de 2015, le Front populaire ivoirien tendance Laurent Gbagbo est déjà en ordre de bataille pour la prochaine présidentielle qui aura lieu l’année prochaine. Acquitté en première instance par la CPI, Laurent Gbagbo figure parmi les potentiels candidats à la prochaine élection présidentielle ivoirienne qui se tiendra en octobre 2020. Une alliance FPI – PDCI est deja en vue pour cette élection.

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