Dette de l’Afrique – La gestion de la crise sanitaire du Coronavirus en Afrique se heurte à de nombreuses difficultés qui pour la plupart, relèvent du domaine financier. Il y’a quelques jours, le Fonds Monétaire International annonçait la mise en œuvre d’un programme d’allègement de la dette de certains pays africains. Mais le président français souhaite pour sa part aller encore plus loin
L’annulation de la dette de certains pays africains figure parmi les recommandations d’Emmanuel Macron. A l’instar des autres continents, l’Afrique est frappée de plein fouet par l’épidémie du nouveau coronavirus, même si la pandémie n’a pas encore pris des proportions importantes, comparé à l’Europe par exemple. L’une des conséquences directes de cette crise sanitaire reste la crise économique auquel le monde devra faire face. Mais en Afrique l’urgence n’est pas à l’après-coronavirus. Pour aider certains pays à pandémie, le FMI a annoncé l’allègement de la dette de 19 états africains, un programme qui concerne au total 25 pays pauvres à travers le monde. Lors du sommet du G20, les 20 nations les plus puissances de la planète se sont une nouvelle fois penché sur la dette africaine. Le G20 a annoncé un moratoire sur la dette africaine en raison du coronavirus. Pour Emmanuel Macron, il faudrait aller encore plus loin en annulation les dus de certains états africains.
«j’ai le plaisir d’annoncer que notre conseil d’administration a approuvé un allégement immédiat du service de la dette pour 25 pays membres du FMI au titre du fonds fiduciaire réaménagé d’assistance et de riposte aux catastrophes (fonds fiduciaire ARC), dans le cadre des mesures que le FMI prend pour aider ses pays membres à faire face aux conséquences de la pandémie de COVID-19. Nos pays membres les plus pauvres et les plus vulnérables recevront ainsi des dons qui couvriront leurs obligations envers le FMI pour une phase initiale de six mois, ce qui leur permettra de consacrer une plus grande partie de leurs faibles ressources financières aux soins médicaux et autres efforts de secours d’urgence vitale…Les pays qui bénéficieront d’un allégement du service de leur dette sont les suivants : Afghanistan, Bénin, Burkina Faso, Comores, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Haïti, Îles Solomon, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mozambique, Népal, Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sierra Leone, Tadjikistan, Tchad, Togo et Yémen.», révélait la directrice générale du FMI. Ce programme d’allègement de la dette annoncé par le Fonds monétaire devrait permettre aux Etats concernés de mieux lutter contre l’épidémie du Covid-19. Outre l’allègement de la dette annoncée par le FMI, le G20 s’est aussi penché sur la situation des pays africains dans cette période de crise sanitaire. Lors du sommet, les vingt puissances économiques mondiales ont annoncé un moratoire sur la dette africaine. Pour Macron, il faudrait aller encore plus loin en annulant la dette de certains états africains.
Macron et Thiam sur la même longueur d’onde
«Oui, très profondément. Parce que je pense que la période dans laquelle nous entrons et que nous sommes en train de vivre collectivement touche aujourd’hui tous les continents. Et nous voyons l’extrême difficulté à affronter ce virus et à apporter des réponses dans les pays les plus développés, les systèmes sanitaires les plus robustes : les États-Unis, l’Europe, la Chine… Quand on regarde aujourd’hui la situation de l’Afrique, sur le plan sanitaire, sur le plan économique, sur le plan climatique, il est évident que nous lui devons la solidarité.», révélait le président français dans un entretien accordé à RFI. Pour l’économiste Tidjane Thiam, «Avant que le coronavirus n’augmente, on était à un ratio de dette sur PIB d’environ 108%. Avec le coronavirus, les recettes baissent, donc on va arriver rapidement à 150%. Donc il est clair que dans cette situation, il y a des pays qui vont être sous pression. Oui, il va falloir envisager des remises ou des annulations de dettes».