La mairie et le domicile du maire ont été incendié par mes habitants furieux de la ville de Soubré. Rappel des faits : Celui-ci a été rasé par le feu dans la matinée du lundi, devant les regards dépités de la population. Plusieurs commerces ont été emportés et il ne resterait plus rien de la place. Deux jours après cette catastrophe, les habitants n’auraient toujours pas digéré les pertes enregistrées. A la recherche d’un coupable, elle s’est attaquée au maire de la ville.
La population de Soubré a brûlé, hier dans la soirée, la mairie de la ville et le domicile du maire. L’incendie volontaire aurait réduit en cendres les deux bâtiments pris pour cibles. La colère des Soubréens (comme on appelle les habitants de cette ville) ne serait toujours pas retombé malgré la vengeance assouvie sur le suspect. Le maire aurait bradé le marché à des opérateurs économiques libanais. Les allégations émises dans notre précédent article sur l’incendie du marché de Katiola, se confirment-elles donc ?
Le marché de Soubré ravagé par les flammes
Très tôt le lundi matin, les habitants de la ville de Soubré se sont réveillés avec une triste nouvelle, leur marché principale situé vers le centre-ville, pas loin du Lycée Moderne, a été la cible de flammes voraces. Après d’autres villes du pays comme Abengourou, Soubré perdait aussi son marché, comme pour l’incendie de Katiola perdra le sien dans la soirée de ce même lundi. L’incendie a rasé le marché de Soubré à tel point que les dégâts seraient incommensurables. Les commerçants ont tout perdu, sauf leurs vies. C’était comme si le ciel leur tombait sur la tête. Tout est parti en feu, en un éclair ; le fruit de plusieurs années de travail et parfois de toute une vie.
Les populations s’en prennent à la mairie et au domicile du maire
D’après les informations en notre possession, la mairie de Soubré et la résidence du maire ont été incendiées par des habitants très furieux. Selon les sources concordantes contactées sur place, les locaux de la mairie ont été saccagés avant que les assaillants y mettent le feu, comme constaté sur les photos relayées sur internet. La résidence du maire aurait aussi subi la colère noire des commerçants. Ils auraient également mis le feu au domicile au premier magistrat de la ville, dans la même soirée du mardi 6 février. Toute cette entreprise punitive dirigée contre le maire aurait une explication.
Des intérêts économiques derrière l’incendie
Les commerçants sinistrés ont quelques dents très féroces envers le maire Lacina Traoré. Ils accusent ce dernier d’avoir sacrifié le marché sur l’autel des ambitions personnelles. Selon eux, Mr Lacina Traoré a vendu la place du marché à de puissants investisseurs libanais de la région. Pour se débarrasser des petits commerçants, sans attirer des soupçons, il aurait donc opté pour un incendie, qui a l’avantage d’être souvent naturelle. Pour faire d’une pierre deux coups, le maire envisagerait aussi de réinstaller les commerçants sur un autre site. Chaque place coûterait deux millions aux nouveaux occupants. Trop c’est trop, auraient crié les marchands furibonds contre leur maire.
Les récriminations des commerçants de Soubré rappellent bien de cas dans la ville d’Abidjan. Après l’incendie du grand marché d’Abobo, par exemple, les marchands ont été installés sur un nouveau site. Là, les places coutaient la peau des fesses et malgré les protestations des vendeurs, rien n’y fit. Les gens ont tôt fait alors de parler de deal entre les autorités communales et des hommes d’affaires. Ainsi, il n’est peut-être pas incongru de parler d’un bradage de l’espace occupé par le désormais ex marché de Soubré. Pour beaucoup, c’est un secret de polichinelle que de dire que les opérateurs économiques libanais ont toutes les faveurs de nos autorités. Plusieurs quartiers d’Abidjan ont déjà été rasés pour accueillir, dit-on, des supermarchés et des stations-services de ces acteurs économiques libanais, parfois très véreux.