Tout y serait volatile, explosif, à tel enseigne qu’on parle de plus en plus d’un Etat dans un autre Etat. Dans ces circonstances, lorsque les habitants entendent des tirs, c’est la panique générale. Tout le monde court se mettre à l’abri puisqu’il y a de fortes chances que ce soit encore une mutinerie.
Ce matin un gendarme aurait créé la panique dans un supermarché de Bouaké avec son arme. La détonation a provoqué, rapporte -t-on, une stupeur générale dans et en dehors de l’enceinte commerciale. Outre la débandade, il y aurait eu des blessés qu’on a dû évacuer d’urgence. Revenons sur ce fait matinal qui a fait penser au pire.
Un jour de Saint Valentin inoubliable
Aujourd’hui c’est jour de Saint Valentin dans tout le monde entier. En Côte d’Ivoire, cette fête est largement célébrée, chez les jeunes et les adultes. C’est la « traite » des endroits festifs et gastronomiques. Ça sent les bonnes affaires pour les maquis, les bars, les restaurants mais aussi et surtout les supermarchés. Au niveau des populations on fait les dernières emplettes afin de passer une excellente fête entre amoureux. Fort de cela les magasins et les grandes surfaces accueillent du beau monde depuis quelques jours. Dans la ville de Bouaké, capitale de la région du Gbêkê, dans le centre du pays, on n’échappe pas à la frénésie. Certains habitants ont investi très tôt les supermarchés pour faire des courses utiles. Ceux qui ont choisi le magasin le « Bon Prix », situé au quartier Commerce de la ville, ont eu sérieusement chaud.
L’imprudence d’un gendarme crée la stupeur
Au supermarché « Bon Prix » de Bouaké, ce mercredi matin, un incident a provoqué la stupeur chez les clients et le personnel du magasin. Un gendarme, qui se trouvait dans cette surface pour faire ses achats, a laissé tomber, par mégarde, son arme de service. L’arme de type artisanale, a produit des détonations qui auraient ébranlé toute l’enceinte du supermarché. Un témoin des faits affirme que l’incident a causé une débandade générale. Avec l’expérience des attentats terroristes il y avait de quoi. L’arme, comme prise de folie, a laissé échapper des balles qui seraient partis dans tous les sens. Ce moment de débrayage a fait de nombreuses victimes. Une femme, en particulier, a été grièvement atteinte par une balle, rapporte le témoin.
La dame évacuée à l’infirmerie du camp de la gendarmerie
Suite à l’incident, les urgences ont été alertées pour s’occuper des blessés. Les sapeurs-pompiers sont donc arrivés sur les lieux dans les plus brefs délais. Malheureusement pour eux, ils ont été confrontés au refus catégorique du gendarme et de ses collègues d’évacuer les victimes vers le Centre Hospitalier régional de Bouaké. Ils ont préféré transporter les blessés dans leur propre camp, non loin des bureaux de la douane et du trésor. A 11 heures, avait-on appris, les victimes étaient prises en compte par les médecins du camp de gendarmerie.
Tout le moins que l’on puisse dire c’est que les clients du « Bon Prix » ont eu chaud ce matin. Le jour dédié à la célébration de l’amour aurait pu se transformer en une journée noire. Par la faute d’un gendarme imprudent certaines personnes garderont un goût insipide de ce Saint Valentin. Au moins, l’auteur de l’incident a eu le bon sens de porter assistance aux victimes. Cette semaine à Adjamé-mirador un individu, présenté comme un agent des forces de l’ordre, a pris la poudre d’escampette après avoir tiré sur un passant alors qu’il poursuivait un voleur.