Il s’agit bien entendu de la femme-ou plutôt de l’amour-et de l’argent. C’est à juste titre qu’on entend souvent dire que seuls l’argent et la femme peuvent diviser deux inséparables amis. Les exemples pour étayer cette thèse sont légions. Dans l’histoire que nous verrons, il est certainement question d’argent ou d’amour.
A Kounoune, un individu a abattu son ami et s’est ensuite donné la mort. Un double meurtre qui a provoqué l’effroi parmi la population. Deux amis, que tout semblait réunir, se sont donnés la mort dans des circonstances non encore élucidées. Ce double crime a été aussi imprévisible que glaçant. Grâce à un précieux témoin nous en savons un peu plus sur l’enchaînement des faits.
Une discussion houleuse
Une vive altercation a conduit, hier dans la soirée, à un double meurtre à Kounoune, une localité située à l’entrée de la presqu’île du Cap-Vert près de Rufisque, à 23 km de Dakar la capitale sénégalaise. Selon Ismaïla Diallo, un chauffeur de Taxi de la ville, l’incident a pris de vitesse tout le monde, même les victimes. Ce témoin oculaire, le seul d’ailleurs, dit qu’il venait de déposer un client dans le secteur quand il remarqua, plus loin, une discussion très agitée. Les deux hommes qu’il voyait parler avec de grands gestes, n’étaient autres que Makha Basse et Mamadou Collé Diakhaté. Amis de longue date, ils exerçaient le même métier d’entrepreneur. De là où il se trouvait, dit le chauffeur de Taxi qui attendait un autre client, il ne pouvait rien entendre de la conversation houleuse des deux protagonistes. De plus, il ne pouvait rien faire comme tout est parti très vite par la suite.
Un enchaînement dramatique
« Seulement, des deux, l’un, Makha Basse semblait être le plus irrité ; il gesticulait avec conviction. L’altercation est montée d’un cran, au point qu’ils ont failli en venir aux mains. Ensuite tout est allé assez vite et j’ai entendu un premier coup, tiré par celui qui a été présenté comme Makha Basse. »,
a affirmé Ismaïla Diallo, avant d’ajouter :
« Il a atteint son adversaire à la poitrine. L’instant d’après il a retourné son pistolet contre lui-même et s’est tiré une balle dans la tête ».
Puis les deux individus se sont affalés au sol, l’un après l’autre, en l’espace de quelques secondes. Les faits se sont enchaîné si vite que le témoin oculaire dit s’être arrêté, un instant, comme figé par la terreur. Tout se passait comme s’il rêvait et qu’il se réveillera de ce petit instant d’évasion. Pourtant ce ne sera pas le cas, car les gens courraient bel et bien vers le lieu du drame.
L’incompréhension après constatation
Le chauffeur de taxi et témoin oculaire de la scène a déclaré ensuite qu’il a vaincu sa torpeur pour courir aux nouvelles. Au fil des secondes, le monde s’amassait comme des détonations avaient été entendues. Les deux infortunés gisaient au sol, inertes, l’arme reposant à côté d’eux. Comme la foule se rapprochait de trop près, quelqu’un d’avisé aurait crié de dégager. Sans doute voulait-il faciliter la tâche aux gendarmes, qui n’ont pas mis du temps à arriver sur les lieux du crime pour effectuer les premières constatations d’usage.
Quelques observations ont été établies par des personnes commises à cette tâche. Après cela, les gendarmes de la brigade de Keur Massar, une commune pas loin de Kounoune, ont emporté les corps sans vie de Makha Basse et Mamadou Collé Diakhaté. Des enquêtes plus poussées permettront d’apporter des explications à ce double meurtre qui ébranlent encore la petite ville du département de Pikine. Le drame serait-il venu d’une affaire d’argent, de femme ou de la jalousie ?