Ces violences ont entrainé la destruction de plusieurs biens publics et occasionné de nombreux blessés. Ce jeudi 8 mars, les habitants de la petite ville ne digèrent toujours pas ce crime ignoble. Le travail des enquêteurs permettra sans doute d’apaiser un peu les tensions encore vives dans cette localité du centre du pays.
La police vient d’arrêter le meurtrier de la jeune Glahou Hermone Chanceline, tuée le lundi soir à M’bahiakro, près de Bouaké. Grâce à la brigade de recherche de la gendarmerie de Bouaké, le criminel est désormais sous les verrous. Cette arrestation intervient en même temps que le commandant supérieur de la gendarmerie nationale effectue une visite de terrain à M’bahiakro ce jeudi.
Un criminel de moins dans la nature
La brigade de la gendarmerie, section recherche, de la ville de Bouaké, vient de mettre le grappin sur le meurtrier de Glahou Hermone Chanceline, jeune fille 14 ans, élève en classe de 5e à M’bahiakro. Il s’agit d’un certain Sana Hamed, un délinquant récidiviste. Cette arrestation a été possible grâce au travail formidable de la police scientifique de Yamoussoukro qui a fait des prélèvements sur le corps de la jeune fille. Les analyses ont montré que celle-ci a été violée avant d’être tuée et vidée de son sang par son agresseur. La disparition de Chanceline a été constatée le lundi soir, par son père qui trouvait son absence longue puisque d’habitude. Cet après-midi-là elle était censée rejoindre sa maman qui vendait au marché de la ville. Malheureusement elle ne rentrera pas ce lundi soir et son corps, sans vie, sera découvert le lendemain matin par des passants. Le meurtrier, apprend-t-on, bénéficiait d’un laisser sortir ce jour-là, comme il aurait fait preuve de comportements exemplaires à la prison de la ville où il était détenu.
Le General de division Kouakou Nicolas aux côtés des populations
Le commandant supérieur de la gendarmerie nationale, dont les éléments sont régulièrement tués par la population depuis quelques mois, était à M’bahiakro ce jeudi. Le General de Division Kouakou Kouadio Nicolas a eu des échanges avec les populations locales et la gendarmerie au domicile du sous-préfet pour s’enquérir de la situation. Il s’est aussi rendu à la brigade de gendarmerie, au tribunal de la ville et à la maison d’arrêt. Ces échanges portent sur les tensions qui se multiplient ces derniers mois entre les hommes en tenues et les populations ivoiriennes. Il y a quelques jours, un gendarme avait été tué, à coups de pierre, à Bloléquin, ville située à l’ouest du pays.
La réaction énergique du gouvernement face aux récentes violences
Le gouvernement ivoirien, vient d’interpeller 73 personnes dans le cadre des enquêtes sur la destruction des biens publics. Ainsi une cinquantaine de personnes ont été appréhendés à Bloléquin, grâce aux photographies et vidéos surveillances. Parmi ces personnes se trouve le meurtrier du gendarme qui croupirait en ce moment à la MACA. Si certains saluent la rigueur de l’Etat, d’autres y voient un geste susceptible d’embraser encore le pays.
Effectivement ces dizaines de personnes sont arrêtés pour avoir détruits des biens de L’Etat. C’est une répression dans les règles de l’art et il n’y a pas l’ombre d’un doute. Cependant les populations, qui ne se sentent plus en sécurité, à cause de l’impunité générale, pourraient mal le prendre. Certains individus auraient fait pires, comme les microbes, sans jamais être inquiétés. Il faudrait penser aussi à appliquer la loi dans toute sa rigueur pour éviter des frustrations malencontreuses. Quant au meurtrier de la jeune élève la justice doit faire preuve de sévérité pour que cela serve à tous ceux qui ont décidé de faire des crimes rituels leurs gagne-pains.