Côte d’Ivoire : braquage stupéfiant d’un fourgon de Brinks près de Tanda

Laurence Guédé
Les policiers ivoirien surveillent les axes routier : Braquage stupéfiant d’un fourgon de Brinks près de Tanda

Malgré les bons chiffres donnés par le gouvernement sur la sécurité nationale et les discours optimistes de son ministre de l’intérieur, le pays ne rassure plus. Quand ce sont de petits domiciles ou de petits commerces, cela passe encore, mais quand il s’agit de banques ou de convoyeurs de fonds, il y a de grandes raisons de s’inquiéter.

L’on vient tout juste d’apprendre qu’un braquage, stupéfiant, d’un fourgon de BrINKS a été opéré près de Tanda. Cette ville se situe dans le département du Gontougo, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire. Pour qui connaît le point d’honneur que la société BRINKS met sur la sécurité, lors de ces convois, ce braquage est digne d’un scenario de film hollywoodien.

Le convoi pris par surprise par les braqueurs

Il y a tout juste quelques heures, un camion de la compagnie BRINKS/CODIVAL a été pris pour cible par des bandits non encore identifiés. Il faut rappeler que BRIKNS/CODIVAL est une filiale du groupe SAGAM International. Cette compagnie est leader en Côte d’Ivoire dans les domaines du transport de fonds, du traitement de valeurs et de la gestion des automates bancaires. Elle compte plusieurs agences à Abidjan, San-Pedro, Yamoussoukro, Gagnoa, Man, Bouaké, Abengourou… Un fourgon de cette compagnie, se trouvant sur la Nationale A1 plus précisément sur l’axe Kotogouanda et Iguila, à une trentaine de kilomètres de Tanda, a été attaqué par des individus armés. Les braqueurs auraient opéré à bord d’un gros camion, tout aussi imposant que le fourgon blindé de BLINKS/CODIVAL. Ensuite, ils auraient utilisé des marteaux géants pour venir à bout des solides vitres du fourgon. C’est comme cela qu’ils ont pu dévaliser le convoi de BRINKS/CODIVAL.

Un bilan lourd très lourd pour la société

L’attaque du fourgon de BRINKS/CODIVAL a été très violente au regard des dégâts causés et des images de l’attaque. Tout d’abord, le choc frontal entre les deux poids lourds a sérieusement endommagé le fourgon de BRINKS/CODIVAL. L’avant du véhicule a été broyé tandis que le poids lourd des agresseurs a perdu une porte et des vitres. Il y aurait eu des échanges de tirs entre les occupants des deux véhicules. Cinq douilles ont été retrouvées sur le bitume et les trois occupants du fourgon grièvement touchés. Les premières constations révèlent que l’un des trois occupants du fourgon a été touché à l’épaule et à la jambe. Le deuxième a reçu une balle dans la poitrine et le troisième dans la tête. Ce bilan humain n’est pas encore confirmé mais il est probable qu’il y ait eu des morts.

De la problématique de l’insécurité en Côte d’Ivoire

Aux dernières informations, les forces de l’ordre sont allées à la rescousse des agents de BRINKS/CODIVAL. Malheureusement elles n’auraient rien sauvé parce qu’arrivées trop tard. Face à cette énième attaque d’une société aussi importante que BRINKS/CODIVAL, l’on ne pourrait s’empêcher de penser que l’insécurité a atteint un seuil critique en Côte d’Ivoire. L’optimisme trop béat de nos autorités militaires serait peut-être à tempérer par bienséance morale.
Que faire face à ce pic de la violence quotidienne en Côte d’Ivoire ? Surement que la bonne volonté des forces armées ne pourrait pas suffire à juguler ce fléau. Il faudrait voir plus en amont pour amenuiser l’insécurité qu’on combat en aval. L’une des clés de la lutte contre l’insécurité passe avant tout, et nous le croyons, par une réduction drastique des armes en Côte d’Ivoire. La crise post-électorale de 2011 à fait se répandre de nombreuses armes à travers le pays. Nous avons peut-être là l’utilité qu’en font ceux à qui elles ont échu, malencontreusement.

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