Si certains mythes racontent le cas de siamois qui ont vécu collés toutes leurs vies, depuis le XIIe siècle la technologie permet aisément de les séparer. La maternité de l’hôpital de Man a enregistré ce genre naissance hier lundi, si l’on s’en tient à la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne.
Hier lundi des bébés siamois sont nés à l’Hôpital Général de Man, une ville située à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Cet événement, d’une rareté en Côte d’Ivoire, a inspiré diverses réactions parmi le public. Les médecins ne sont pas en reste, eux qui sont théoriquement sensés connaître le phénomène. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’un tel cas est signalé dans les maternités de Côte d’Ivoire.
Deux jumelles siamoises accueillies à la maternité de Man
C’est assez rare pour le souligner, deux bébés siamois sont nés dans l’ouest de la Côte d’Ivoire ce lundi 19 mars, dans l’après-midi. L’événement rarissime s’est déroulé à Man, dans la capitale des 18 montagnes. C’est la première fois que, dit-on, le Centre Hospitalier Régional de Man enregistre ce genre de naissance. Il s’agit plus précisément de la naissance de deux sœurs siamoises qu’on a présentées aux équipes de la RTI. Beaucoup de personnes ignorent encore aujourd’hui le processus qui aboutit à ce genre de naissance. « Ce sont des grossesses gémellaires monochoriales, monoamniotiques. C’est-à-dire que les enfants naissent et appartiennent à une seule poche. Au cours du développement il peut y avoir accolement. Ou bien depuis le stade de la division de l’œuf, la division peut se faire très mal », tente d’expliquer le docteur Zae Bly chef du service pédiatrie de Man.
Ce qu’on sait sur ces deux bébés
Les jumelles siamoises sont nées avec certaines caractéristiques. Ces sœurs qui pèsent 5,1 g partagent l’abdomen et disposent de trois jambes au lieu de quatre. Le docteur Alassane Coulibaly, directeur du CHR de Man a révélé que la mère des jumelles n’a pas fait une seule consultation prénatale. Cette négligence aurait été à l’origine d’une telle naissance, naissance rendue compliquée par le handicap des jambes. Le manque de moyens des parents peut sans doute expliquer pourquoi la mère n’a jamais consulté un médecin au cours de sa grossesse. Hormis les moyens financiers il faut dire aussi que ce n’est pas dans l’habitude des femmes, en Côte d’Ivoire, de faire des consultations prénatales. Cela est à mettre au compte de l’ignorance et de l’analphabétisme.
L’hôpital les a évacués vers Abidjan
Le père des sœurs siamoises, Koné Ismaël, a lancé un cri de détresse aux bonnes volontés pour sauver ses filles. « Je demande aux gens de m’aider à soigner les enfants, sinon moi-même je ne sais pas quoi faire » a-t-il dit. Les responsables de l’Hôpital Général de Man ont décidé de faire évacuer les bébés sur Abidjan pour recevoir les soins adéquats. Le CHR de Man ne disposant pas de la technologie adéquate pour l’opération, les jumelles seront confiés aux médecins du CHU d’Abidjan.
Si les naissances de siamois font partie des aléas de la procréation, l’on peut en revanche délimiter leurs conséquences fâcheuses. Cela est possible par une prise en charge de la charge de la mère, dès le début de la grossesse, par des médecins qualifiés. La femme enceinte doit régulièrement faire des consultations prénatales pour déceler et éviter toute complication à venir. C’est pourquoi il faut continuer de sensibiliser les femmes sur l’utilité des échographies et de toutes les autres consultations prénatales. Il ne reste plus à souhaiter que l’opération se solde par une réussite totale afin de donner la possibilité à ces enfants de connaître une vie future heureuse.