C’est le samedi 28 octobre dernier que la joggeuse Alexia Daval née Fouillot, a été vue pour la dernière vivante avant que sa disparition ne soit signalée par son époux. Sortie faire du jogging dans la matinée du samedi, la joggeuse ne manifestera aucun signe de vie, plusieurs heures après son départ. Inquiet, son mari se rend donc à la gendarmerie pour signaler sa disparition. Deux jours plus tard, à savoir le lundi 30 octobre, un corps calciné est découvert à l’endroit ou Alexia avait l’habitude de faire du jogging, corps qui sera identifié plus tard comme sa dépouille. L’enquête ouverte par la gendarmerie permet d’écarter la thèse de la mort accidentelle maquillée et conduit à l’arrestation du mari Jonathan. Mis en examen, ce dernier est passé aux aveux le 30 janvier dernier. Retour sur la chronologie de cette affaire toujours à la une de l’actualité à Gray.
La chronologie de l’affaire Alexia Daval résume en quelques lignes les différentes étapes de l’enquête ouverte par la gendarmerie suite à l’assassinat de la joggeuse de 29 ans. Si le mari est passé aux aveux il y’a de cela quelques mois en reconnaissant avoir tué son épouse, l’affaire suit toujours son cours à la justice avec son lot de révélations. Passé du statut d’innocent à celui de coupable, Jonathann Daval semble vouloir retourner à nouveau sa veste en apportant une version pour le moins inattendue. Une source proche de l’enquête a révélé hier mercredi que présumé coupable de la mort de son épouse accusait désormais son beau-frère d’avoir assassiné son épouse disparue le 27 octobre dernier. D’après la nouvelle version fournie par le présumé coupable, le beau-frère aurait étranglé la joggeuse de 29 ans en essayant de la calmer lors d’une crise d’hystérie qu’elle manifestait. Plus étonnant encore, Jonathan Daval a révélé lors de son audition la semaine dernière que « l’ensemble de la famille aurait scellé un pacte secret pour étouffer l’affaire ». Mais cette hypothèse qui inclurait d’éventuels complices dans cette affaire a été balayée d’un revers de la main par Me Florand, l’avocat de la famille d’Alexia. Mais l’avocat toutefois que de nombreuses zones d’ombres restent encore à éclaircir dans cette enquête, notamment les circonstances de la mort de la joggeuse de 29 ans : « Aucune idée du mobile, pas de certitude sur le lieu du meurtre. On ne sait pas qui a carbonisé partiellement le corps, on ne sait pas pourquoi », a révélé Me Florand. Une nouvelle évaluation psychiatrique du présumé coupable de la mort d’Alexia Daval née Fouillot est en cours. Les résultats devraient permettre aux enquêteurs d’en apprendre un peu plus sur la personnalité de Jonathann qui refuse désormais d’endosser la responsabilité du meurtre de son épouse morte à l’âge de 29 ans.
Samedi 28 octobre 2017, disparition d’Alexia Daval
C’est aux environs de 9h que la joggeuse Alexia Daval quitte son domicile dans la matinée du samedi pour aller à sa séance habituelle de jogging, une séance qui ne dure normalement que 45 minutes. Mais plus de trois heures après, le mari ne voit toujours pas son épouse revenir de sa séance de sport. Celle-ci n’étant pas sorti avec son téléphone, il était donc impossible pour Jonathann de la joindre pour savoir ce qui s’était passé. Aux alentours de 12h, le mari alerte donc la gendarmerie de Gray pour signaler la disparition de son épouse en fournissant une description exacte de la tenue qu’elle portait ce samedi matin avant d’aller faire du sport. Comme dans l’affaire Maëlys, ce sont près de 200 personnes qui sont mobilisés pour la recherche de la joggeuse de 29 ans. La gendarmerie de Gray qui conduit l’enquête est assistée dans sa tâche par plusieurs sections de la gendarmerie de Bensançon. Les 200 personnes mobilisées pour la recherche de la disparue ont couvert plusieurs secteurs situés près de Gray-la-Ville, mais les recherches ne donneront rien. Aucune trace et aucun indice permettant d’orienter les recherches n’ont étés découverts plus de 24h après le signalement de la disparition d’Alexia Daval. Plus les jours passent, plus les parents de la joggeuse sont gagnés par l’inquiétude et commence à redouter le pire. Dans la journée du lundi 30 octobre, les recherches ne donneront toujours rien. Mais dans l’après-midi, un corps calciné sera découvert dans un bois.
Lundi 30 octobre, découverte du corps d’Alexia Daval
C’est aux environs de 15h que les recherches entamées par la gendarmerie qui a mobilisé plus de 100 hommes aidés par 200 bénévoles porteront leur fruit. Un corps calciné partiellement dans un bois près de Gray est découvert. Mais vu l’état de calcination de la dépouille, il sera difficile d’affirmer sur le champ qu’il s’agit bel et bien d’Alexia Daval disparue dans la journée du samedi 28 octobre 2017. Une autopsie est donc exigée pour déterminer l’identité de la personne retrouvée morte dans l’après-midi du 30 octobre. Dans une conférence de presse tenu dans la soirée du lundi vers aux alentours de 19h, le procureur de la République de Vésoul confirmer bel et bien la découverte d’une dépouille suite aux recherches. En revanche, le Procureur n’avance aucune hypothèse sur l’identité de la personne retrouvée calcinée dans un bois, préférant plutôt attendre les résultats de l’autopsie pour se prononcer. Mais au cours de sa conférence de presse, Emmanuel Dupic révèle que « Le corps a été volontairement brûlé par l’auteur des faits ». Deux jours plus tard, à savoir le mercredi 1er novembre, le Procureur de la République confirmera dans un communiqué la triste nouvelle, à savoir que le corps calciné retrouvé dans un bois est identifié comme celui de la joggeuse de 29 ans disparue : « Les constatations réalisées sur le corps, dans la scène de crime, par les techniciens en identification criminelle ont été adressées dès hier à un laboratoire de police technique et scientifique. Leur exploitation ADN confirme que le cadavre découvert est bien celui d’Alexia Daval, la joggeuse disparue à Gray », a déclaré Emmanuel Dupic dans son communiqué. La découverte du corps soulèves de nouvelles interrogations dont l’épineuse question de savoir qui a tué Alexia Daval et bien sûr comment a-t-elle été tuée ?
5 novembre, marche blanche en hommage à la victime
Le dimanche 5 novembre 2017, environ 8000 personnes se sont mobilisées pour rendre un hommage à Alexia Daval décédée dans ces circonstances encore confuses. Dès 8h, les médias prennent d’assaut la halle Sauzay où environ 5000 personnes étaient au départ attendues pour cette cérémonie d’hommage à la joggeuse de 29 ans retrouvée calcinée le 30 octobre dernier. Dans plusieurs communes du Franche-Comté, on se mobilise comme on peut pour cette cérémonie d’hommage à la disparue. A Morteau, un jogging d’environ 4km est organisé pour saluer la mémoire d’Alexia Daval vers 10h30. A Pontarlier comme à Belfort, une marche avec un itinéraire bien défini est organisée à l’intention de la joggeuse de 29 ans. A Gray où résidait la victime, une foule immense se rue à la Hall Sauzay après la messe. C’est aux alentours de 11h que la marche blanche organisée en hommage à la victime démarre. Jonathann Daval, le mari éploré et effondré par la mort de son épouse est aux premières lignes de cette marche blanche. Un peu plus d’une heure après, un nouveau décompte annonce la présence de plus de 8000 hommes à cette marche blanche, voire même 10 000 d’après certains chiffres. A la Halle Sauzay, les parents de la joggeuse prennent la parole tour à tour pour adresser un hommage à la disparue sous les ovations de la foule.
Lundi 6 novembre, révélations sur les causes du décès d’Alexia
A la suite de l’autopsie réalisée le 2 novembre dernier, la Procureure de la République de Besançon a donné une conférence de presse lundi 6 novembre durant laquelle les causes du décès d’Alexia Daval ont été révélées. « L’information selon laquelle il résulterait de l’autopsie qu’Alexia a été étranglée et n’a pas été violée est erronée. L’autopsie, si elle a été concluante, ne permet pas d’établir avec certitude les causes de la mort de la jeune femme, même s’il n’y a aucun doute qu’on lui a donné volontairement la mort », a déclaré Edwige Roux-Morizot. Comme l’avait indiqué le procureur de Vésoul à la découverte du corps calciné, Alexia Daval a été volontairement tuée par son agresseur, mais aucun indice sur l’identité du coupable. Si les circonstances exactes du décès de la joggeuse n’ont pas été révélées, la procureure de la République a indiqué que l’épouse de Jonathann Daval était probablement morte suite à une asphyxie. Selon la Procureure, l’autopsie a permis de révélé des traces de ‘‘violences physiques volontaires’’ commises sur la victime. Mais les premiers résultats fournis par l’expertise médicale n’ont hélas pas été assez concluants pour confirmer la thèse d’une agression sexuelle commise avant le meurtre : « il n’est pas possible d’affirmer, hélas, qu’elle n’a pas été violée. », affirmait Edwige Roux-Morizot.
29 janvier 2018, Jonathann Daval placé en garde-à-vue
Du statut de mari effondré par la mort de son épouse, Jonathann Daval s’est contre toute attente retrouvé au cœur de l’enquête sur le meurtre de son épouse. Après avoir récolté les premiers indices qui ont été analysés, les enquêteurs se sont intéressés à l’agenda de l’époux dans la journée du 28 octobre, jour de disparition d’Alexia. Ce jour-là, Jonathann aurait été vu à plusieurs endroits. Après s’être rendu à la gendarmerie, l’informaticien de 34 ans a même été aperçu à son lieu de travail, ce qui lui fournissait déjà un alibi assez solide. Mais sur la base des déclarations du mari, les enquêteurs se rendent comptent que Jonathann est la seule personne à affirmer que son épouse était allée faire du jogging samedi matin. Un témoin entendu avait confirmé cette thèse mais il reviendra sur son témoignage, déclarant qu’il n’est pas trop sûr que la personne qu’il avait aperçue était bel et bien la joggeuse disparue. Et si Jonathann avait menti pour conduire les enquêteurs sur une fausse piste ? Les gendarmes passent donc au peigne fin l’agenda du mari, passent au crible sa voiture et analysent les coups de fils émis et reçus par celui-ci au cours de la journée du 28 octobre. Le 29 janvier 2018, la Procureur de Besançon donne une conférence de presse dans laquelle elle confirme la mise en garde-à-vue de Jonathann Daval. Mais le mari éploré est toujours présumé innocent dans cette affaire.
30 janvier 2018, Jonathann Daval avoue le meurtre de son épouse
Placé en garde-à-vue le lundi 29 janvier suite à de nouveaux éléments dans l’enquête, la garde-à-vue de Jonathann Daval durera finalement 48h. Auditionné mardi, le mari éploré ni toujours les faits, bien que tous les indices semblent converger vers lui. Le lundi, une perquisition a été menée par la gendarmerie au domicile du suspect en vue de recueillir de nouveaux indices dans cette affaire. Mais dès 10h30 l’un des avocats qui assurait la défense de Jonathann révèle ses inquiétudes sur des éléments qui compromettent la version du mari «Mon client maintient rigoureusement sa version. Il maintient qu’il a passé la nuit chez lui. Les enquêteurs ont également des éléments sérieux pour affirmer que son véhicule a bougé, je ne peux donc en l’état pas confirmer la version de Jonathann », déclarait Me Randall Schwerdorffer. Parmi les éléments incriminant l’époux, des tissus du drap dans conjugal dans lequel la victime avait été retrouvée. Durant l’autopsie, les enquêteurs ont prélévé des bouts de tissus de drap sur le corps calciné de la victime, ce qui remet en cause la théorie selon laquelle elle serait allée faire du sport samedi matin avant de disparaître, puisqu’on aurait dû retrouver des tissus de sa tenue de sport sur son corps en lieu et place des tissus de draps prélevés sur la dépouille. Aussi, aucun témoin n’a confirmé avoir vu Alexia Daval samedi matin sortir de chez elle et aller faire du sport, ce qui fait donc du mari la dernière personne à avoir vu son épouse. Auditionné tout au long de la journée du mardi 30 janvier, Jonathann avouera le meurtre de sa femme aux alentours de 18h, une information qui sera confirmée quelques instants plus tard par les avocats du mari. Dans la soirée, la procureure de Besançon confirme la mise en examen de l’époux dans le meurtre de la joggeuse, émettant l’hypothèse selon laquelle la joggeuse aurait été tuée dans la nuit.