Recrutement armée ivoirienne : un faux recruteur aux arrêts

Kohan Kioshiko

Forces armées de Côte d’Ivoire – Chaque année, le ministère de la défense procède à l’ouverture des concours de recrutement au sein de la grande muette ivoirienne. Pour ceux et celles qui souhaitent intégrer les rangs de la gendarmerie et de la police nationale, des concours sont également organisés annuellement à leur intention. Mais en lieu et place de cette voie officielle pour intégrer les rangs de l’armée ivoirienne, certains se laissent tenter par des voix beaucoup plus sombres, en soudoyant certains responsables militaires pour être déclaré admissible aux différents concours militaires. Mais bien souvent, certains candidats se font berner par des faux recruteurs.

Les recrutements dans l’armée ivoirienne ont lieu chaque année. A l’issue de plusieurs épreuves, physiques et écrites, les plus méritants sont désignés lors des résultats pour intégrer les rangs de la grande muette, après quelques années de formation. Officiellement, les recrutements se font par voie de concours en Côte d’Ivoire, aussi bien pour la gendarmerie, la police que les autres corps de l’armée. Pourtant, tous ceux qui aspirent à devenir des soldats pour servir leur pays, n’optent pas pour cette voie officielle. Moyennant une forte somme d’argent versée à certains responsables de l’armée, certains espèrent contourner ainsi les voies officielles en espérant être déclaré admis aux concours sans pour autant avoir mérité sa place. En dépit des nombreuses mises en garde du Procureur militaire qui plaide pour une armée ivoirienne exemplaire, certains hommes en tenue continuent de violer leur serment en s’adonnant à des actes de corruption. Malheureusement, un sous-officier de la grande muette l’apprendra à ses dépens en se faisant passer pour un recruteur.

«L’adjudant-chef K.JJ se voit reprocher d’avoir pendant le dernier recrutement militaire de 2019 conçu une ruse consistant à se faire passer pour un recruteur de l’armée ivoirienne. Ce dernier a réussi à soutirer une importante somme d’argent au jeune G.S Olivier. Le jeune vigile désireux de faire carrière dans l’armée se « lance » pour le recrutement des Forces Spéciales. À L’État-Major où il s’est rendu pour les formalités, il fait la connaissance de l’adjudant-chef K.JJ. Il ne tarde pas à lui parler de ses problèmes et de ses projets entre autres son ardent désir d’être « corps habillé ». Le militaire trouve une occasion de se faire de l’argent et accepte moyennant la somme de 500,000 FCFA.», rapporte le tribunal militaire d’Abidjan dans un communiqué. L’instance chargée de juger les militaires accusés de délits a également rapporté le témoignage compromettant de la victime qui avait versé la somme d’un demi-million à un sous-officier, espérant intégrer les rangs de l’armée ivoirienne : «Je lui ai dit que je n’avais pas ce montant donc j’ai appelé à l’aide au village. Mes parents ont été d’accord dit la victime. Ainsi le recruteur et son poulain se rendent dans le village du jeune vigile afin de rentrer en possession du montant du « contrat ». Les parents lui remettent cette somme pour le fameux sésame. De retour du village et après le résultat du test de recrutement, c’est la désillusion. Quelque temps plus tard, son « bienfaiteur » lui annonce qu’il n’a pas pu faire grande chose». Recalé au concours de recrutement au sein des forces spéciales, le malheureux candidat refuse de laisser tomber si facilement l’affaire qui ressemble visiblement à une escroquerie bien organisée.

Le présumé recruteur en attente de son procès

«Le jeune G.S Olivier se rend alors dans son unité pour parler de leur « deal » à sa hiérarchie. L’adjudant-chef reconnaît les faits. Ainsi, il est mis à la disposition du parquet militaire. Ce matin du 29 janvier 2020, le « faux recruteur » a été déféré devant le parquet du Commissaire du Gouvernement. Il est mis aux arrêts et écroué à la Mama par le Commissaire du Gouvernement pour escroquerie, fait prévu et puni par les articles 471 et 484 du Code Pénal. Son procès est prévu pour bientôt.», indique le tribunal militaire d’Abidjan. Pour l’heure, aucune date n’a été fixée pour la tenue du procès de ce sergent de l’armée ivoirienne qui se faisait passer pour un recruteur.

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