BAC : fraude, violence, drogue…les principaux incidents en 2021

by Tim Mars

Débuté le lundi 5 juillet 2021, le Baccalauréat 2021 s’achève ce vendredi 9 juillet sur toute l’étendue du territoire nationale. Comme chaque année, l’examen est marqué par des incidents divers principalement liés à la tricherie.

Un candidat fraudeur de Sinfra (centre-ouest) s’en est pris à un surveillant qu’il considérait comme responsable de son expulsion de la salle. Un autre, pris en flagrant délit de tricherie à Grand-Bassam, a été appréhendé en possession de 13 boules de haschich.

La tricherie aux examens en Côte d’Ivoire est devenue chose banale ces dernières années. On l’a même érigée en règle suprême, officieusement. Les candidats adeptes de la facilité paient ainsi les épreuves orales et écrites pour obtenir leur examen. Ceux qui s’opposent à cette pratique sont mal vus par les autres élèves et même par les professeurs chargés de la surveillance. Cependant, cette année, on s’attendait à ce que ce système soit quelque peu verrouillé avec l’arrivée de la Professeure Mariétou Koné à la tête du ministère de l’Eduction nationale, à la place de Kandia Camara. Ce qui fut fait en général. Mais, il faut toujours compter sur les récalcitrants et les partisans du moindre effort.

Une bouteille pour assommer le surveillant

Des incidents ont été signalés dans plusieurs villes, dont Sinfra, au centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Un surveillant y a été violemment agressé par un candidat fraudeur, le mercredi 7 juillet 2021. La raison ? On l’empêchait de tricher tranquillement. Ce matin-là, l’élève devait affronter la fameuse épreuve de philosophie. Prétextant un besoin de se soulager urgemment, il en profite pour envoyer un message dans les toilettes.

De retour en salle de composition, il se met à recopier le corrigé reçu sur son téléphone. Surpris par le surveillant, il sera expulsé du centre sans autre forme de procès. Mécontent de son sort, le candidat revient se venger de celui qu’il prend pour coupable. A l’aide d’une bouteille, il frappe violemment le surveillant à la nuque, alors que ce dernier ramassait les copies. Il prit ensuite la clé des champs, avant que les autres élèves et surveillants ne réagissent. Le malheureux professeur a été rapidement pris en charge et sa vie est sauve.

Interpellé avec de la drogue

A Grand-Bassam (sud-est), un autre candidat au Baccalauréat a été pris en flagrant délit de fraude au collège Edoukou Miézan. Une fraude d’une autre nature, cette fois. Il n’avait pas les papiers exigés pour avoir droit de composer. Et, au lieu d’aller les chercher rapidement, il préfère forcer les choses. « N’ayant pas les pièces requises, le candidat O. A. Hyacinthe a été refoulé de la salle par les forces de l’ordre, il choisit de contourner la clôture en l’escaladant pour y accéder », a expliqué le président du centre Dr Noufé Djibril. Comme si enfreindre les règles ne suffisait pas, l’élève va aggraver son sort en ramenant de la drogue sur lui, mais pas que. En effet, la police a découvert sur lui une correction du sujet de français et 13 boules de haschisch. Le candidat triplement fautif a été logiquement interpellé et transféré au commissariat de Grand-Bassam.

Un vaste réseau tentaculaire

Si les élèves s’adonnent à la tricherie, ils sont bien souvent aidés des enseignants eux-mêmes. Comme ce fut le cas au lycée moderne 2 de Gagnoa. Lors de l’épreuve de philosophie, le mercredi 7 juillet, un surveillant a découvert un corrigé de l’épreuve de philosophie dans les toilettes. Il a immédiatement alerté les responsables du centre, qui mettent une enquête rapide. Celle-ci permet de confondre un employé du lycée commis au nettoyage. Sous les feux des questions, il avoue avoir déposé les feuilles dans les toilettes en complicité avec un professeur d’Anglais du même centre. Arrêté à son domicile, celui-ci passe également aux aveux. Il ne serait que le petit maillon d’un vaste réseau de fraude ayant ses tentacules jusqu’à l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody.

Un chantier herculéen pour Mariétou Koné

La ministre Mariétou Koné n’aura donc pas la tâche facile. Elle n’a pas affaire à quelques individus (élèves et enseignants) isolés çà et là, mais à un vaste système bien installé depuis plusieurs années. On craint même déjà qu’elle soit victime de sabotage. Ce qui occasionnerait son limogeage de ce ministère ô combien important, mais pourri jusqu’à la moelle. Pour l’heure, le grand nettoyage a lieu, faisant de plus en plus de mécontents.

Il y a bien sûr les enseignants véreux, mais également les parents et les élèves trop longtemps habitués à la corruption. Certains grognent actuellement à Williamsville après qu’une salle entière de trente candidats a été recalée pour fraude au BEPC. Une rigueur observée un peu partout sur le territoire national et qui a fait chuter drastiquement le taux de réussite des examens cette année. Au CEPE, il y a eu 52,51% d’admis en 2021 contre 93,31% en 2020. Au BEPC, l’on a enregistré 41,27% d’admis contre 53,17 l’année dernière.

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