Faits-divers Côte d’ivoire : arrestation d’un homme suspecté d’être un terroriste

Tim Mars

Le jeudi 20 janvier dernier, un individu à été arrêté dans la ville de Ferkessédougou. Il est soupçonné d’actes de terrorisme djihadiste sur le sol malien.

Des éléments des forces de défense et de sécurité ont arrêté, jeudi 20 janvier, un homme de nationalité malienne pour des soupçons de terrorisme. L’individu, qui avait emprunté une piste de contournement en compagnie d’un motocycliste passeur, possédait des vidéos de propagande djihadiste. Il a été remis au chef du point de contrôle de Pogo pour son transfert à la Brigade de Niellé, ville située à 30 km de la frontière avec le Mali.

Une information par capteur sur l’individu

Alors que l’instabilité prend de l’ampleur au Mali et au Burkina Faso, l’armée ivoirienne renforce sa vigilance aux frontières de ces deux pays. Pour preuve, des éléments des forces de défense et de sécurité ont arrêté, le jeudi 20 janvier, un individu de nationalité malienne soupçonné d’être un djihadiste. Le dénommé nommé C.M. a été précisément interpellé près du poste frontalier de Pogo, une localité et chef-lieu de commune située au Nord de la Côte d’Ivoire, dans le département de Ferkessédougou (Région des Savanes), pas loin de la frontalière du Mali et du Burkina Faso. Les corps habillés ont arrêté C.M. tôt le matin à 8 heures sur une piste de contournement alors qu’il se faisait transporter par un motocycliste passeur. Visiblement, l’individu ne voulait pas avoir affaire aux soldats ivoiriens. Pourquoi ? C’est la question que se sont posés les corps habillés du poste frontalier de Pogo. Il fallait donc interroger le suspect pour connaître ses motivations. Cela d’autant que ces soldats ivoiriens avaient reçu, quelques temps plutôt, une information par capteur de l’Escadron de Ferkessédougou 2/4 au sujet du suspect.

Des images de propagande djihadiste

Les forces de l’homme fouillent d’abord C.M. pour s’assurer qu’il ne porte rien sur lui de dangereux comme un explosif. C’est alors qu’ils trouvent en sa possession la somme de trois millions cinq cent mille. Questionné sur l’origine et la destination de cet argent, l’homme n’a pas bronché. Il ne voulait apparemment rien dire aux autorités. Les policiers n’ont eu d’autres que de passer à une fouille plus approfondie en saisissant son téléphone portable. En fouillant minutieusement l’appareil, ils découvrent des images de propagande djihadiste et d’autres détails qui éveillent des soupçons. Ils ont donc jugé bon de pousser plus loin les investigations en envoyant le suspect au poste de contrôle, pour un transfert à la Brigade de Niellé. Le motocycliste passeur, lui, a été relâché.

Instabilité politique et une insécurité chez les voisins

L’interpellation de ce commerçant malien né le 31 décembre 1970 dans la région de Mopti (Mali) et domicilié à Abobo (Abidjan) intervient alors que le Mali et le Burkina Faso font face à une instabilité politique et une insécurité grandissante. Le premier pays a enregistré un coup d’Etat en mai 2021, après celui d’août 2020. Depuis ce jour, il mène un bras de fer avec la Communauté internationale, particulièrement la CEDEAO qui a pris des sanctions, dont le gel des avoirs maliens et la fermeture des frontières.

Les forces françaises de Barkhane ont commencé à se retirer des régions du nord, provoquant un retour en force des terroristes. Mais des soldats russes ont récemment débarqué pour ramener la sécurité. Quant au Burkina Faso, il a enregistré un coup d’Etat cette semaine, après plusieurs mois d’attaques djihadistes extrêmement meurtrières. Des dizaines de soldats et de civils ont été tués par des combattants islamistes très mobiles.

Incursions djihadistes dans le nord-est

En Côte d’Ivoire, les attaques de ces « fous d’Allah » ont véritablement débuté dans la nuit du 10 au 11 juin 2020 dans la localité de Kafolo, à l’extrême nord-est de la Côte d’Ivoire. Elles ont fait plusieurs morts dans les rangs des forces de défense et de sécurité. Il y a eu ensuite l’attaque du dimanche 28 au lundi 29 mars 2021 à Doropo. Celle-ci a été parfaitement repoussée et quelques assaillants sont morts. Mais la majorité des terroristes ont réussi à replier sur leurs positions au Burkina Faso. Dans leur repli, ils ont disséminé partout des Engins Explosifs Improvisés (EEI), dont quelques-uns ont explosé au passage de convoi militaire ivoirien.

Un appel à l’aide aux dozos

D’après les renseignements généraux de l’armée ivoirienne, les djihadistes ont l’habitude de rentrer sur le territoire ivoirien à moto ou à pied par des pistes dans la savane arborée. Un peu comme ce malien arrêté le jeudi dernier près de Ferkessédougou. Ils se fondent ensuite dans la population locale en se faisant notamment passer pour des bouviers peuls. D’où l’appel lancé cette semaine aux dozos (chasseurs traditionnels) pour surveiller leur environnement, c’est-à-dire les forêts et champs dans lesquels ils patrouillent. C’est par ces endroits que les terroristes passent sans se faire repérer. C’est aussi par-là que passent les migrants clandestins et surtout les commerçants et les bergers transhumants.

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