Universités publiques de Côte d’Ivoire : les étudiants font a nouveau tristement parler d’eux

Laurence Guédé

La respectabilité traditionnelle foulée au pied

Mardi 09 août 2016, Sa Majesté Jean Gervais Tchiffi Zié, Secrétaire général permanent du forum des Rois, Sultans et Leaders traditionnels du continent Africain, accueille Le secrétaire général de la FESCI (Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire) Assi Fulgence et l’intérimaire de l’AGEECI (Association Générale des Etudiants et Elèves de Côte d’Ivoire) Patrick Sodé, les deux représentants des deux fédérations rivales estudiantines de Côte d’ivoire. Au menu des discussions, la réconciliation entre les deux syndicats et la paix définitive. Mais huit mois après cette rencontre l’on constate que rien n’a changé.

Nouvelles bagarres sur le Campus

Mercredi 5 avril il est 21h quand des mouvements de jeunes gens, armes blanches au poing entrent au campus de l’Université Félix Houphouët Boigny. Pendant les trois heures qui suivront ce sera une bagarre générale. Selon des sources sur place des étudiants installés en cité appelaient à l’aide tant la situation était dramatique. Cette bagarre en ordre rangé aurait fait plusieurs blessés et des victimes collatérales. Côté syndicalistes l’on dénombre également des blessés graves. Voilà le spectre de la violence qui réapparait à nouveau à la stupeur générale.

Quelles sont les causes de cet affrontement ?

Selon les versions les plus communes les éléments de l’AGEECI aurait frappé en représailles à la bastonnade de l’un des leurs. En effet un membre de l’AGEECI aurait été battu par un groupe de la FESCI à propos d’une histoire de quota de chambre. Cette histoire de bagarres au sujet des quotas de chambre n’est pas une récente affaire. Elle a toujours existé entre les différentes factions au sein de la FESCI et maintenant qu’une fédération rivale est née cela n’est pas fait pour arranger les choses. Chaque branche de la FESCI et maintenant chaque fédération veut avoir le monopole de la gestion des chambres en cité, chambres mises en location aux étudiants.

Une démonstration politique dans l’ombre d’un clash entre étudiants ?

L’AGEECI aurait été créée, à l’orée du pouvoir Ouattara, pour « casser » la FESCI à défaut de la « tuer ».Jugée trop favorable au FPI rivale, Hamed Bakayoko, le tout nouveau ministre de l’intérieur et ancien membre même de cette FESCI(tout comme Guillaume Soro l’actuel président de l’Assemblée Nationale et Blé Goudé le leader de la Galaxie Patriotique actuellement jugé pour crimes contre l’Humanité à la CPI, Cour Pénale Internationale) aurait mis en place cette association. Elle viendrait contrebalancer l’influence de la FESCI trop grande parait il. Depuis c’est la guéguerre entre une FESCI durablement implantée dans ses méthodes pas très catholiques et l’AGEECI qui veut faire ses preuves(le mot est à prendre au sens littéral du terme).

Une nouvelle escalade de violences redoutée

Le pire est à craindre. Entre les motivations politiques, les revendications sociales ou pseudo-sociales et les luttes intestines l’on se demande bien ce qui adviendra dans les prochains jours si les autorités ivoiriennes ne prennent pas le taureau par les cornes pendant qu’il est encore temps.

Le campus une poudrière sociale…

Déjà l’installation d’une unité de l’armée nationale au sein de l’université Félix Houphouët Boigny faisait craindre le pire, mais avec le regain de violences entre sections rivales estudiantines c’est le chaos qui est craint. Il est donc plus que nécessaire et urgent de régler cette histoire de suprématie pour la stabilité du pays et pour l’éducation nationale.

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