Le Président de la République de Côte d’Ivoire Alassane Dramane Ouattara s’est rendu ce jeudi 31 août en France.
Il a été reçu à l’Elysée par son homologue français Emmanuel Macron. Au menu de la discussion plusieurs dossiers sur des sujets d’actualité comme la contestation du Franc CFA, la crise migratoire ou encore le projet du Metro d’Abidjan.
C’est la 2e rencontre entre les deux hommes depuis l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron en France il y a trois. La délégation ivoirienne comprenait d’autres membres du gouvernement tels que le premier ministre Amadou Gon Coulibaly et le Ministre des Affaires étrangères Amon Tanoh.
Outre ces dossiers de première urgence, certaines informations avanceraient que la question du troisième mandat potentiel d’Alassane Ouattara a été mise sur la table. Sans une déclaration claire de l’Elysée sur cette ambition, les analyses stylistiques ne peuvent que prospérer. Voici tout ce qui a été décidé ou a pu être décidé lors de la rencontre Macron-Ouattara.
La question du Franc CFA qui embarrasse
Au moment où l’avenir du Franc CFA semble plus qu’incertain, Alassane Ouattara à l’Elysée parait nager à contre-courant. La contestation du Franc CFA a pris depuis deux semaines une tournure très populaire. L’arrestation de l’activiste franco-béninois Kemi Seba à Dakar a agi comme une traînée de poudre. Une grande partie de la jeunesse avait alors protesté avec véhémence. Cette action a peut-être été à l’origine de la libération de l’activiste le mardi dernier. C’est dans ce contexte que le Président Ouattara et son homologue Macron se sont rencontrés à l’Elysée. Emmanuel Macron avait déjà déclaré le mois dernier au Burkina Faso que les pays africains qui ne se sentaient plus à l’aise dans la zone Franc CFA pouvaient la quitter. Au regard des tensions nouvelles il affirme penser à « une réflexion commune et construction ». Quant au Président ivoirien il déclare : « Notre zone monétaire est une zone solide (…) cette monnaie rend service au peuple africain ». Cette réflexion a soulevé un tollé sur la toile bien que venant d’un économiste réputé.
La crise migratoire, une préoccupation majeure
Au menu de la discussion figurait aussi l’immigration en Europe. L’immigration dans la Méditerranée et son cortège de morts est une préoccupation mondiale majeure, a déclaré Emmanuel Macron. Avec les centaines de personnes qui perdent la vie en mer presque quotidiennement, il est plus qu’urgent d’apporter des solutions idoines. Les deux Chefs d’Etat ont à cet effet décidé que la question de l’immigration soit au cœur du prochain sommet de l’Union Africaine prévu à Abidjan les 29 et 30 novembre prochain.
Le Metro d’Abidjan, le défi de l’émergence
Le Metro d’Abidjan est l’un des projets phares de la gouvernance Ouattara. C’est l’un des leviers majeurs des Grands Travaux entamés depuis sa prise de fonction. Après les ponts, les grandes voies c’est au tour du Metro, le premier en Afrique subsaharienne et le 4e du continent après celui du Caire, d’Alger et d’Oran. Ce Metro, long de 37 kilomètres, reliera la commune d’Anyama à celle de Port Bouët. Sur les 2 milliards d’Euro que décaissera la France, environ 1,4 seront alloué au Metro. Sa construction devra raisonnablement commencer en novembre prochain et prendre fin en 2020.
La présidentielle 2020, un sujet qui fâche
Des informations non encore confirmées affirment également que les deux hommes ont évoqué l’élection présidentielle de 2020. Si Alassane Ouattara avait déclaré s’en tenir à deux mandats, les récents évènements en disent le contraire. En effet, le parti au pouvoir le RDR voit d’un mauvais œil le débat sur la succession d’Alassane Ouattara. Dans le même temps des sympathisants du président signe davantage de pétition pour sa reconduction en 2020. Les informations veulent donc que le Président Macron lui ait remonté les bretelles lors de ce tête à tête.
La rencontre entre le chef d’Etat ivoirien et son homologue français aura été fructueuse si l’on s’en tient à l’accord sur la construction du Metro d’Abidjan. Ce projet gigantesque est une fierté pour la Côte d’Ivoire qui sera alors une pionnière en Afrique noire. Cependant il aurait fallu d’abord résoudre le problème de la voirie à Abidjan et dans tout le pays. Une voirie très délabrée et insuffisante pour un pays engagé sur la route de l’émergence à l’horizon 2020.