Toujours dans le cadre de l’enquête sur l’attentat terroriste qui a endeuillé les niçois, les enquêteurs se sont également penchés sur le profil psychologique du tueur de Nice. Les premières informations présentent Mohamed Lahouaiej-Bouhlel comme un individu ‘‘violent’’ qui battait souvent son épouse. Sa radicalisation soudaine suscite de profondes inquiétudes, puisqu’il qu’il était totalement méconnu des services de renseignement pour liens avec le terrorisme et les filières djihadistes. Plus intriguant encore, son père résidant en Tunisie a lui aussi fait des révélations fracassantes sur son fils.
Le terroriste au camion identifié par les services de police
Les choses se précisent désormais en ce qui concerne le profil de l’auteur de l’attaque terroriste sur la promenade des anglais jeudi dernier. Le tueur de Nice, connu à l’état civil sous le nom de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel est un natif de la cité portuaire de Sousse qui se trouve à quelques 140 kilomètres de la capitale tunisienne. Agé de 31 ans, il vivait avec sa femme et ses trois enfants dans l’une des périphéries des Alpes-Maritimes. Selon un journal local tunisien, l’individu avait son quitté son pays d’origine depuis 2005 pour émigrer en France grâce à un titre de séjour datant d’environ 10 ans. Sous cette apparence de vie familiale ordinaire, tout ne marchait pas sur des roulettes comme on pourrait l’imaginer. Grâce à de nombreux témoignages recueillis auprès de son entourage par les forces de police et certains journaux français, nous savons désormais qui était en réellement le meurtrier de l’attaque au camion qui a fait plus de 80 morts dans l’Hexagone au soir du 14 juillet 2016.
Le profil d’un tueur violent
‘‘Cet homme lui a mis la misère. Il la frappait dans la rue, il lui en a fait voir de toutes les couleurs alors qu’elle était enceinte. C’est un monstre, je n’ai rien à dire’’, confie une des voisines de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel au micro d’Europe 1. Interrogé par les médias et la police, les proches du tueur ont tous dressé le portrait d’un homme doté d’un caractère ‘‘violent’’. Dans son témoignage, l’un de ses voisins rapporte que « la femme présentait parfois des traces de blessures après l’enfer que lui faisait vivre son mari ». Cette nature agressive du meurtrier au camion était également connue des services de police française. A de nombreuses reprises, il avait écopé de multiples condamnations pour dégradation, violence, vols et d’innombrables faits répréhensibles par la loi. Sa dernière condamnation en date remonte au mois de mars dernier où il avait écopé de six mois en correctionnel pour des actes de violence armée pendant des échauffourées à Nice.
La brusque radicalisation de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel
Le passage du tueur au camion dans les rangs de l’Etat islamique a créé une vague de stupéfaction dans son entourage. Pour les personnes qui le fréquentaient, le trentenaire n’avait rien d’un musulman.
« Je sais qu’il buvait, qu’il fumait. Il n’avait aucun rapport avec la religion selon moi. Il faisait beaucoup de musculation, il dansait aussi, parce que j’étais dans la même salle que lui », confie l’un de ses proches à Europe 1. Certains témoignages vont même jusqu’à le présenter comme un ‘‘athée’’, tant l’homme saisissait toutes les occasions pour manifester son incroyance en transgressant certains principes chers à la religion musulmane comme la consommation de la viande de porc par exemple. A ce jour, même les enquêteurs se demandent comment et à quel moment l’individu est-il passé de l’athéisme à l’enrôlement dans les rangs djihadistes. A titre de rappel, l’attentat au camion a été récemment revendiqué par l’Etat islamique dans un communiqué transmis à travers l’une de ses agences de propagande du terrorisme.
Le meurtrier de Nice présentait de graves troubles psychologiques
Alors qu’il résidait encore en Tunisie, Mohamed Lahouaeij-Bouhlel avait plusieurs crises d’instabilité mentale à son actif. Face à ses nombreuses crises de dépression nerveuse, sa famille l’avait même conduit chez un psychologue. Sa sœur, Rabeb Bouhlel avait confié à l’agence Reuters qu’ils avaient « remis à la police plusieurs documents qui prouvent qu’il a consulté des psychologues pendant plusieurs années ». Interrogé à son tour, son père confirme la théorie selon laquelle son fils n’était pas un musulman croyant : « Il ne faisait pas la prière, il ne jeûnait pas, il buvait de l’alcool, il se droguait même », explique Mohamed Mondher Lahouaeij-Bouhlel.